Carjacking sur le parking des urgences : le prévenu voulait rembourser une dette de stupéfiants

ven 17/03/2017 - 18:38 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:45

Calmement, le prévenu pose sa main plâtrée à la barre. Une conséquence de sa fuite dans la Borne? Le jeune homme de 27 ans, barbe fournie et cheveux plaqués en arrière, fait profil bas face au président du tribunal André-Frédéric Delay. "Que faites vous dans la vie?", lance le magistrat. "Je n'ai pas vraiment travaillé... j'ai fait des petits boulots au noir... je me suis débrouillé". Et son casier judiciaire s'est étoffé. Il y a 3 ans encore, il était en prison.
----Les faits
Lundi 13 mars, vers 20h, un homme de 27 ans se cache aux abords du parking des urgences, à l'hôpital Emile Roux du Puy. Un foulard "tête de mort" dissimule son visage. Depuis un buisson, il aperçoit une Polo arriver. Il braque la conductrice avec un revolver. Celle-ci résiste. Il la frappe et l'asperge de gaz lacrymogène. C'est un échec, et le voleur retente sa chance avec une autre voiture. Même résistance.

Voyant les secours arriver, le malfaiteur plonge dans la Borne. Des policiers, aidés par des plongeurs de la caserne de pompiers, le découvrent 2h plus tard, en hypothermie. En garde-à-vue, le jeune homme reconnait l'ensemble des faits reprochés.-----Endetté auprès de trafiquants
Une condamnation pour des histoires de stupéfiants. Qui l'auraient rattrapé. Le prévenu avoue à demi-mot qu'il s'est endetté auprès de trafiquants. Il n'aurait pas supporté la pression exercée par ses créanciers. Une hypothèse que le juge tente de creuser. "Je sens qu'il y a une histoire derrière cette tentative de vol. Dont vous ne voulez pas parler. Je vous sens bloqué", insiste André-Frédéric Delay, les yeux plissés. Le jeune homme, jusqu'ici coopératif, reste muet. Il ajoute seulement qu'il "regrette".
"Ce garçon n'était pas crédible dans sa démarche"
C'est son avocate qui le sort du mutisme. "Quelle était le montant de votre dette?" Réponse : "17000 euros". Pour Me Isabelle Mabrut, la somme a entrainé une pression "extrême", qui aurait contraint son client, d'ordinaire "gentil", à forcer sa nature. Elle insiste sur le comportement des victimes au moment des faits. "Elles n'ont pas cru véritablement à cette attaque. La preuve, les deux se sont défendues, dont une jeune femme, alors qu'il tenait un revolver. Manifestement, ce garçon n'était pas crédible dans sa démarche."
3 ans ferme et 1 avec sursis
Me Mabrut assure que son client "veut sortir de tout ça". Ultime argument pour éviter les 5 ans de prison réclamés par le Parquet. Après un quart d'heure de délibérations, les trois juges condamnent le prévenu à 3 ans d'emprisonnement ferme, et à un an avec sursis. Mais également à une obligation de formation, et à une obligation de soins concernant sa consommation de cannabis.
Clément L'hôte

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