BTP : le secteur qui passe à travers les gouttes de la crise

Par Macéo Cartal , Mise à jour le 08/03/2021 à 07:00

Il y a un an, la France connaît son premier confinement suite à la crise épidémiologique. Alors que beaucoup de professionnels subissent la crise de plein fouet, d’autres secteurs parviennent à maintenir le cap. C’est le cas des métiers du bâtiment, pour qui la demande reste relativement constante, avec toutefois quelques disparités entre le domaine privé et public.

Sur l’année qui vient de s’écouler, le secteur du bâtiment a su garder une dynamique à peu près similaire aux années précédentes. Le travail ne manque pas, mais il y a toutefois quelques disparités, notamment entre les travaux publics, et les travaux chez des particuliers. Zoom sur ce bilan d'année particulière.

Deux semaines d’arrêt

Sur les différents témoignages recueillis, tous ont subi un arrêt forcé de leurs activités lors du premier confinement d’environ deux à trois semaines, le temps qu’un protocole sanitaire se mette en place. Le président de la FFB 43 (Fédération Française du Bâtiment), Hervé Guillot, estime que 90 % des chantiers ont été stoppés net lors de ces premières semaines. Une fois ce protocole en place, l’activité a pu alors reprendre. Hervé Guillot affirme également que sur la période Juillet-Août, une augmentation de l’activité de l’ordre de 10 % est constaté par rapport à l’année précédente, notamment chez les artisans et au niveau des appels d’offres.

Du mouvement chez les particuliers

L’un des premiers constats est l’activité auprès des particuliers. Si certains ne constatent pas réellement de changement, comme Carine Bernard, architecte à Vals-Près-Le-Puy, d’autres voient une légère augmentation des chantiers pour des particuliers. C’est le cas de Justin Fargier, architecte au Puy-en-Velay, qui travaille essentiellement pour des particuliers. « J’ai remarqué que je faisais plus de chantiers sur des maisons neuves ou l’achat de terrain dans des communes plus reculées du centre-ville », indique-t-il en prenant notamment l’exemple de Saint-Julien-Chapteuil. Justin Fargier pense que cela est dû aux différents confinements et à la volonté de certains d’améliorer leur cadre de vie.

De plus, Hervé Guillot indique qu’une belle reprise du secteur privé s’est opérée à partir de l’automne. « Les plans de relances, notamment en termes d’isolation, ont permis une augmentation de l’activité de certains artisans, notamment les plombiers, chauffagistes, etc. », avance le président de la FFB.

Des appels d’offres maintenus, mais plus de latence

Une baisse maîtrisée... et quelques surprises

Hervé Gouillot estime que la baisse de l’activité en Haute-Loire est de l’ordre de 5 %, ce qui reste bien moindre comparé à d’autres secteurs beaucoup plus touchés. Certains enregistrent même une légère hausse d’activité, comme l’architecte Justin Fargier. « Il faut dire que cela ne fait que deux ans que je suis installé, mais j’ai quelques confrères, plus anciens, qui sont aussi témoin d’une très légère hausse », affirme t-il.

Sur le marché public, le président de la FFB indique que des opérations vont se faire, notamment avec l’agglomération. Richard Orfeuvre, de l’entreprise Orfeuvre TP et Transports, indique que depuis le mois de novembre, ils ont répondu à une quarantaine appels d’offres.

« Le problème qu’on rencontre maintenant, ce sont les délais allongés des réponses notamment, livre-t-il. Sur les 40 appels d’offres auxquels on a répondu, seuls 3 nous ont fait un retour », explique Richard Orfeuvre. Ce dernier pense que cela est lié aux nouvelles mairies se mettant en place, retardant certains projets, ou encore le télétravail, qui allongerait les délais de réponse.

Richard Orfeuvre précise toutefois que ce sont sur les très gros chantiers que les délais se font plus long. Son entreprise a en effet enregistré une forte baisse des transports bennes. Le président de la FFB, Hervé Guillot, en est également le témoin.

Un avenir un peu plus serein

Bien que l’activité fut maintenue, les artisans du bâtiment restent toutefois très vigilants sur la suite des événements. Mais aujourd’hui, l’avenir est abordé un peu plus sereinement. « J’étais assez inquiet en fin d’année. Mais grâce au plan de relance et autres, cela devrait se stabiliser. Nous devrions également avoir des retombées indirectes, comme par exemple les travaux de la RN88 avec notamment la sous-traitance », rassure Hervé Guillot. Tous sont donc assez sereins sur les mois et les semaines à venir. Carine Bernard prévoit toutefois une pénurie de certains matériaux comme les panneaux de bois ou d’OSB (panneau de plusieurs couches de copeaux de bois). Des retards, comme l’indique Richard Orfeuvre, devraient cependant encore subsister, ce que craint également Carine Bernard.

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