Brives-Charensac : l'ancienne gare rachetée, 25 emplois proposés

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:34

L'information avait déjà été partiellement dévoilée dans l'émission Le Scan, réalisée en partenariat avec Zoomdici.fr et RCF Haute-Loire.
Mais elle avait été mal interprétée par certains, peut être malintentionnés, qui disaient que l'ancienne gare de Brives-Charensac allait devenir un site sur lequel serait entreposés des déchets.
La rumeur commençait à prendre de l'ampleur sur le bassin du Puy. Suffisament pour que l'entrepreneur et la municipalité brivoise décident d'inviter la presse ce vendredi matin afin de mettre les choses au clair. "Il n'y aura pas de décharge à Brives-Charensac", a assuré le maire de la commune Gilles Delabre.

Retrouvez dans cet article l'entretien intégral réalisé avec Jacky Crespy, et ci-dessous l'extrait sonore à l'origine du litige :

  • Vous avez racheté la gare de Brives-Charensac, quel est le projet ? Combien d'emplois ? A quelle échéance ?

L'emploi plutôt que le logement
Le site de l'ancienne gare avait été acquis par l'ancienne municipalité, dirigée par Jean-Claude Ferret, en 2009. L'idée était d'y proposer des logements sociaux. Lors de la campagne des municipales de 2014, Gilles Delabre avait confirmé ce projet. Mais dès qu'il s'est trouvé aux manettes de la collectivité, il a approfondi la question... et changé d'opinion.
Cette zone est désaffectée et aucun train n'y circule depuis plus de 25 ans. "Les années passent, mais rien ne s'y fait, et la mairie paye les taxes foncières pour rien", précise l'élu, "remettre le site en état aurait coûté très cher, entre les toits en amiante, les rails, les traverses... On a vite compris pourquoi ce projet restait dans les tiroirs". Enfin, une étude a montré le très faible taux d'ensoleillement de cet espace, situé sur la zone économique, commerciale et artisanale de la commune.

  • Gilles Delabre explique pourquoi il a choisi en priorité l'emploi dans ce dilemne, et assure que la politique de logement n'est pas oubliée, avec au contraire des pistes qui devraient prochainement être concrétisées.

Précisons que la commune de Brives-Charensac dispose de 20,07 % de logements sociaux, conforme aux obligations légales. Ce taux devrait croître avec la livraison prochaine de 22 nouveaux logements sociaux avenue Charles Dupuy.

----Un terrain à 600 000 € et des travaux à près de 5 millions d'euros
La rénovation du site n'est pas anodine, l'investissement est estimé entre 4 et 5 millions d'euros pour aménager l'ancienne gare. Il est entièrement à la charge de Jacky Crespy, qui assure que ce seront des entreprises locales qui se chargeront de ces travaux. Seuls les travaux concernant la voie verte seront à la charge de la communauté d'agglomération du Puy. Ils débuteront le lundi 8 juin. Quant au terrain, d'environ 25 000 m², il a été acheté 600 000 euros HT (auxquels il faut ajouter les frais de notaire).-----65 emplois à deux doigts d'être délocalisés
Jacky Crespy dirige Les Artisans du Velay, Gedibois et Bleu Rouge, trois établissements situés sur la zone de Corsac. En tout, une quarantaine de personnes y sont employées. "Il nous fallait un site d'au moins 20 000 m² pour continuer à développer notre projet", explique l'entrepreneur, "et comme on ne trouvait pas, on était sur le point de partir à l'est du département, entre Monistrol et Saint-Etienne". En tout (avec les 25 emplois créés), ce sont près de 65 emplois qui étaient menacés de délocalisation.
"Nous risquions de voir la zone commerciale de Corsac amputée d'un important complexe et de nombreux emplois", confirme Gilles Delabre, "nous avons donc soumis l'idée de l'ancienne gare à Jacky Crespy, et elle s'inscrivait dans une continuité naturelle sur la zone commerciale et artisanale de Corsac".

Un drive pour les artisans, "un nouveau service sur le bassin du Puy"
"Dans notre métier, on a d'importantes opportunités de croissance", expose Jacky Crespy, "on livre à 80 % des entrepreneurs et notre objectif, c'était de développer la logistique plutôt que la vente". Il y aura un site commercial neuf, moderne, avec show-room, magasins... Une partie sera dédiée au stockage extérieur, avec notamment des tuiles ou des moellons. Le tout devrait, à moyen terme, être recouvert de panneaux photovoltaïques. Le site, d'une surface de 25 000 m², proposera du matériel pour les travaux de charpente, de gros oeuvre (orienté sur les nouvelles technologies), de menuiserie, de platrerie, de peinture ou encore de revêtement des sols... On y trouvera aussi un espace réservé à la quincaillerie pour le bâtiment.
Enfin le site proposera un drive pour que les artisans puissent, y compris à des heures incongrues, récupérer du matériel pour leurs chantiers. "On constate qu'avec les déplacements, ils ont parfois des horaires très particuliers et c'est donc un nouveau service qui sera proposé sur le bassin du Puy", appuie Jacky Crespy.

>> Retrouvez ici le plan détaillé de l'architecte Boudignon

----Les Artisans du Velay fêteront bientôt leurs 100 ans d'existence et on y recense plus de 200 salariés. "On ne peut pas nous reprocher d'envoyer le fric ailleurs", ironise l'entrepreneur ponot.-----C'est le moment d'envoyer son C.V.
La plateforme devrait être opérationnelle au cours du premier semestre 2016 et les premiers recrutements ont déjà attaqué, avec cinq jeunes qui ont débuté leur formation. Car la formation en interne est prisée par cet entrepreneur, surtout qu'il s'agit principalement de postes assez spécialisés.
Les recrutements devraient s'étaler jusqu'à mi 2017, "et il y aura peut être encore plus de postes à pouvoir", espère l'entrepreneur qui se qualifie volontiers d'"éternel optimiste". Les contrats proposés sont de 39 heures, "donc bien payés", et Jacky Crespy assure, en guise de conclusion, que "90 % des recrues sont locales".

  • Jacky Crespy revient sur les divers profils qui sont proposés et sur les démarches à entreprendre pour postuler.


Maxime Pitavy

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