Bac de philo ou la quête du bonheur

Par Louis Boyer , Mise à jour le 14/06/2023 à 13:00

Ce mercredi 14 juin, c'était le grand jour du grand départ des épreuves générales du baccalauréat 2023. Comme de tradition, on commence avec la philosophie. Alors sur quels thèmes les 6 258 jeunes lycéens du Puy-de-Dôme, ce sont-ils creusés les méninges ?

Ce matin, devant les grilles des lycées du Puy-de-Dôme, le bonheur est sur toutes les lèvres. Il ne s'agit pas d'une réunion de hippies, ou de soutien au Bhoutan (qui a inventé le Bonheur Intérieur Brut). On le ressent sur les visages, les expressions, les lycéens sont stressés. Dans quelques minutes, ce sera le grand jour, le début des épreuves générales du baccalauréat. Bien sûr, les spécialités ont été passées en mars, il y a déjà eu un Bac l'an dernier pour les terminales. Mais aujourd'hui, c'est la philosophie, le grand coup d'envoi d'une semaine cruciale. On redoute des sujets alambiqués, des thèmes qu'on maîtrise mal, ou de rester sec devant sa feuille blanche.

La quête du bonheur

"On veut le bonheur", glisse la plupart des élèves. Ils parlent du thème de philosophie. "Le bonheur, c'est un sujet qu'on comprend tous. C'est déjà pas mal en philosophie", plaisante Enzo. "J'espère qu'on ne tombera pas sur la religion, ou des sujets trop compliqués, où on comprend rien. Je crois qu'on veut tous le bonheur", confirme Clara. "Le bonheur, est une question qu'on a déjà expérimentée à 17 ans. On sait quand on l'est ou quand on ne l'est pas. La paix, la conscience, la foi, c'est plus obscur", décrypte Anna, la première de sa classe.

Libération, consécration, soulagement. Pour les filières générales, le bonheur est sur la feuille. Sujet 1, en premier, comme pour mettre fin à l'insoutenable suspense : Le bonheur est-il affaire de raison ? Il convenait bien évidemment, pour bien répondre au sujet, de définir le bonheur et cette raison, petit grain de sable qui a pu encrasser la machine de certains élèves. "Je pense que j'ai bien parlé du bonheur, la raison, je me suis peut-être trompé quand j'en discute avec mes copains", redoute Nolan, après l'épreuve. Pour être complet et obtenir une bonne note il fallait ensuite citer les théories de certains grands philosophes, étudiés au cours de l'année. Épicure, Descartes, Kant, Nietzche, Rousseau, les choix sont grands, on pourrait même rajouter Schopenhauer, pour frimer un peu.

Avant l'ouverture des sujets de philosophie, dans une classe du lycée Simone Weil.
Avant l'ouverture des sujets de philosophie, dans une classe du lycée Simone Weil. Photo par Nicolas Defay

Une notion, pas au programme

Pour les rares élèves réfractaires au bonheur, deux autres choix étaient possibles. Soit plancher sur le Sujet 2 : Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Gros piège, car la paix, n'était pas au programme des terminales 2023. Parle-t-on de justice collective, individuelle ? Un sujet complexe réservé à une élite fan de philosophie ? Ou le va-tout de ceux qui n'ont pas révisés ? Certains spécialistes affirment qu'il ne fallait pas forcément s'étendre sur l'actualité en Ukraine. Que le sujet traitait plus de la vie de tous les jours et des faits divers.

Enfin, le troisième sujet, était une étude de texte d'une œuvre de Lévi-Strauss, La Pensée sauvage. En apparence, le sujet comparait le travail d'un bricoleur à celui d'un ingénieur. Mais bien entendu, le sujet était bien plus profond traitant de la raison, de la technique, du savoir-faire. 

Les 17 notions au programme de philosophie cette année

L’art; le bonheur, la conscience, le devoir, l’État, l’inconscient, la justice, le langage, la liberté, la nature, la raison, la religion, la science, la technique, le temps, le travail, la vérité.

Les sujets de filières techniques

Les filières techniques devaient également plancher sur la philosophie ce matin. Sujet 1 : L'art nous apprend il quelque chose ? Une grande question entre l'art comme simple divertissement ou comme vecteur d'informations et d'enseignements. Il fallait surtout parler du fond, et ne pas enchaîner une multitude d'exemples d'œuvres. Le deuxième sujet était : Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ? Et on peut parier que de nombreux élèves ont préféré le premier sujet, à cet exercice complexe. Il fallait citer Jean-Jacques Rousseau, Karl Marx ou encore le mythe de Prométhée... Un sujet assez libre où les philosophes en herbe pouvaient partir dans plusieurs sens. En texte, les filières technologiques ont hérité d'un extrait de Théorie des sentiments moraux, d'Adam Smith. Un ouvrage traitant de négligence, de justice et de société.

Pour savoir si les jeunes auteurs ont choisi la bonne voie et surtout le bon sujet, réponse au moment des résultats, le 4 juillet 2023.

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