Aux pioches citoyens, la Sainte-Catherine arrive

Par Fabien CIVEYRAC , Mise à jour le 25/11/2025 à 06:00

Temps de lecture : 4 minutes

À l'approche de la Sainte-Catherine, le 25 novembre, lors de laquelle "tout bois prend racine", il est de coutume de planter des arbres pour soi, mais également les générations futures.

Séverine Hervéou, pépiniériste spécialisée dans les arbres fruitiers, située à Saint-Julien du Pinet, apporte une nuance au fameux adage, car le changement climatique amène à ce que "les vieux dictons ne fonctionnent plus". 

Tous s'accordent par contre sur le fait qu'il faille attendre la phase de repos végétatif pour planter, que ce soit en racines nues ou en godet. Le bon moment est facile à deviner, les ramures s'étant délestées de leurs feuilles aux teintes automnales.

Grosso modo, d'après Mylène Brolles de la pépinière JPB installée à Tence, cela va "de début novembre à la mi-mars, tant qu'il ne gèle pas et qu'il n'y a pas de neige, on a tout l'hiver pour planter".

Quoi qu'il en soit, une fois la plantation achevée, penser à bien suivre l'arrosage même en hiver surtout si celui-ci s'avère sec. Et en été, Séverine Hervéou précise qu' "il faut arroser, non pas comme on arroserait le potager, c'est-à-dire arroser au minimum avec 60 litres en période de canicule espacée tous les 10 jours, par pieds et mettre un bon paillage." Le paillage limitant l'évaporation de l'eau contenue dans le sol à proximité du système racinaire.

Une hausse importante de la demande en arbres fruitiers

Chacun des pépiniéristes ayant bien voulu répondre à nos questions est unanime : Didier Berard, situé à Vazeilles-Limandre, "n'en revient pas quant à la demande d'arbres fruitiers", constamment en hausse.

À telle enseigne "qu'il m'en manque souvent, le plus gros des ventes se faisant à la Sainte-Catherine." Cet engouement se traduit par le fait que "des personnes font des vergers entiers depuis une dizaine d'années".

À la pépinière JPB, il y a aussi "énormément de demande sur les pommiers, poiriers, pruniers, des choses plus exotiques, mais il faut les protéger davantage, sur les arbres d'ombrage comme les érables par exemple".

Séverine Hérveou dit également constater cette volonté d'espèces plus "exotiques, comme l'abricotier, le figuier, le plaqueminier, ou le kiwi par exemple".

Les essences plébiscitées restent tout de même majoritairement des pommiers, poiriers, pruniers, voire châtaigniers.

Par contre, comme le précise par ailleurs Mme Hérveou, "les variétés anciennes ne sont pas forcément les plus adaptées face au changement climatique, il faut entrer dans l'étude variétale pour voir les variétés les plus adaptées selon les conditions sur la parcelle ou le jardin particulier telles que l'orientation, les vents dominants, les parties les plus froides l'hiver plus adaptées pour les fruits à noyaux par exemple" afin d'éviter que les fleurs n'arrivent trop précocement.

Enfin pour la taille, si vous ne souhaitez bien faire, elle préconise "soit de faire appel à un professionnel, soit de ne pas tailler du tout, l'arbre sait se débrouiller sans nous".

Tous comme les choix variétaux, les motivations des arboriculteurs en herbe sont diverses et parfois agréablement surprenantes.

"Un achat à la valeur parfois symbolique, pour un mariage, une naissance ou un décès"

En effet, outre le plaisir de récolter et consommer sa propre production fruitière, exempt de produits phytosanitaires la plupart du temps, certains clients prédestinent leurs arbres pour quelque chose de plus symbolique.

La pépinière JPB de Tence évoque "de plus en plus d'achats pour des naissances, baptêmes, mariages, voire décès".

Ras-le-bol de manger des pesticides 

Le plus souvent, il s'agit plutôt d'un choix dicté par un certain ras-le-bol "de manger des fruits amendés en pesticides. Aux Hespérides, on ne pensait pas que les gens soient si regardant" sur le fait que les fruits qu'ils consomment soient beaucoup traités, "or, ils le sont de plus en plus".

Les professionnels avancent également le constat selon lequel "les gens ont envie de comprendre comment l'arboriculture fonctionne, c'est très technique, cela fait plaisir qu'ils réfléchissent et réapprennent la saisonnalité, beaucoup de jeunes couples avec enfants veulent leur transmettre cela". 

Et pour la transmission justement, Mme Hérveou préconise de "conserver les traces de nos observations et des éléments de bon sens relevés au fil des saisons, via un bloc note jardin". 

Implanter un verger, une haie ou juste quelques arbres chez soi a un coût 

Les professionnels interrogés se rejoignent à propos du budget moyen de leurs clients. Ces derniers seraient prêts à débourser entre "100 et 150 euros" pour quelques arbres, cela peut aller jusqu'à "300, 400 euros ou plus" pour une haie entière. 

Un autre conseil tient au fait "qu'il faut plusieurs arbres de même espèce, mais de variétés différentes, pour une meilleure pollinisation". A fortiori "qu'avec le changement climatique, il y a de plus en plus de ravageurs", il est donc nécessaire de diversifier les espèces, les variétés et de planter peut être un peu plus de sujets. La résilience n'en sera que meilleure.

 

 

 

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