Automne meurtrier en Haute-Loire : + 29 % de décès

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

Selon une étude de l'INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), entre le 1er septembre et le 2 novembre 2020, 13 651 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en Auvergne-Rhône-Alpes (statistiques à la date du 12 novembre).
Cela représente une hausse de 20 % par rapport à 2019 et de 25,20 % par rapport à 2018. Sur cette seconde vague, la région est deux fois plus touchée que le niveau national. "Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse prochainement", précise l'INSEE.
Tous ces décès ne doivent toutefois pas être imputés au Covid-19, ceux liés à d'autres causes ayant également pu évoluer, parfois à la baisse comme les accidents de la route.

Fortes hausses dans la Loire et la Haute-Loire
Ces évolutions sont légèrement plus fortes que celles enregistrées au niveau national où la hausse est de 10 % par rapport à 2019 et de 11 % par rapport à 2018. Au niveau départemental, la Loire et la Haute-Loire font partie des 10 départements les plus touchés : la hausse est respectivement de 34 % et 29 % dans ces deux territoires entre 2020 et 2019.
Pour la Haute-Loire, la hausse est de 104 décès par rapport à 2019, soit +29 % et de 123 décès par rapport à 2018, soit une hausse de 36,82 %. Des données qu'il convient de prendre avec des pincettes compte tenu des faibles effectifs présentés (la Haute-Loire est ainsi le deuxième département de la région à présenter le plus faible nombre de décès, derrière le Cantal). En comparaison, la Loire enregistre 437 décès supplémentaires sur la même période, pour une hausse proportionnelle du même accabit : 34 %.

Des pics de mortalité
De la rentrée de septembre jusqu’au 18 octobre, la surmortalité a été relativement modérée dans la région. Elle n’a vraiment augmenté qu’à partir de la semaine 43 (du 19 au 25 octobre), où elle progresse de 47 % entre les deux années. On note encore une accélération sur la dernière semaine d’observation, du 26 octobre au 1 ernovembre (+ 61 % de décès supplémentaires).

La Haute-Loire épargnée par la première vague...
Déjà au printemps dernier, Zoomdici faisait état d'une étude de l'INSEE qui soulignait que le nombre de décès, toutes causes confondues, entre le 2 mars et le 26 avril 2020, recule de 8,1 % dans le département par rapport à la même période en 2019.
La Haute-Loire était ainsi le département le moins touché en Auvergne Rhône-Alpes (sixième place des départements enregistrant le plus net recul sur la période étudiée en France métropolitaine).
Une donnée qui contrastait fortement avec la moyenne nationale (+26 %) et la moyenne régionale (+18 %), principalement liée à la faible densité du territoire et sa relative imperméabilité à l'épidémie du Coronavirus.

----Seul le Cantal résiste
A contrario, le Cantal (- 8%) est le seul département de la région à connaitre une baisse de sa mortalité sur la période. Il partage cette caractéristique avec treize autres départements de France.-----...mais dévastée par la seconde
La Haute-Loire fait ainsi partrie des départements les plus impactés par la hausse de décès et figure même parmi les dix départements enregistrant la plus forte hausse en France (c'est le troisième le plus impacté après la Guadeloupe et la Loire). Dix départements de France enregistrent entre le 1er septembre et le 2 novembre 2020 un nombre de décès supérieur d’au moins 20 % à 2019, principalement en Auvergne Rhône Alpes (la Loire et la Haute-Loire donc, mais aussi la Savoie, l'Isère et, tout proche, la Lozère et l'Aveyron).
On constate ainsi que les territoires ruraux ne sont pas épargnés, loin de là. Le fait qu'une population plus âgée y réside explique en partie ces données, ainsi que les nombreuses connexions entre la Haute-Loire et la Loire.

Maxime Pitavy

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