Au Puy, une eau de qualité mais de plus en plus chère

Par Nicolas Defay lun 26/12/2022 - 15:30 , Mise à jour le 26/12/2022 à 15:30

Toutes les nombreuses analyses sont unanimes. L'eau que les ponots boivent est d'une qualité irréprochable. Elle est également en quantité très suffisante contrairement à certaines communes comme le Bouchet-St-Nicolas en proie à un véritable problème sur le sujet. Malgré tout, la rareté de ce précieux élément se généralise. Et ça, ça a un prix.

Autant partager d'entrée les chiffres qui fâchent. Le prix de l'eau a augmenté de 9% entre 2021 et 2022 pour tous les habitants de la cité pavée. Pour la commune, toutes taxes et redevances comprises, le prix calculé sur une consommation annuelle de 120 m3 , s’établit ainsi :

  • Pour l’eau : 214,04 € en 2022 (196,10 € en 2021) soit 1,784 €/m3, ce qui représente une augmentation du prix entre 2021 et 2022 de 9%
  • Pour l’assainissement : 224,46 € en 2021 (204,06 € en 2021) soit 1,87 €/m3, soit 9% d'augmentation également entre les deux années de références. 

D'après les services de la municipalité ponote : "Cette hausse des tarifs entre 2021 et 2022 répond à une obligation de lissage entre les différentes communes, afin d’atteindre un tarif commun à tous les usagers. À prestations équivalentes, tarifs équivalents".

Pour 2023 et les années qui suivent ? Qui sait...Mais il est facile de concevoir que le prix de l'or bleu ne cesse d'augmenter au rythme du dessèchement de la planète Terre, des pluies acides récurrentes et des nappes phréatiques de moins en moins fournies ou de plus en plus polluées.

2021 a été marquée par le retrait des 38 communes du Syndicat d'Eau et d'Assainissement du Velay Rural, avec la signature au 1er juillet 2021 d’une convention de coopération pour confier au Syndicat de Gestion des Eaux du Velay l’exploitation des services d’eau et d’assainissement de ces 38 communes.

En échange la DEA assure certaines missions pour le compte du Syndicat de Gestion des Eaux du Velay sur son périmètre hors agglomération.

Aussi au 1er janvier 2021, le Syndicat Intercommunal des Eaux du Besson Roulon, créé et financé en janvier 1964 par les communes du Puy-en-Velay, Vals-près-le-Puy, Espaly-Saint-Marcel, Brives-Charensac, Chadrac, Aiguilhe et Polignac a été dissout au profit de la Communauté d’agglomération.

"Sur l’ensemble des analyses effectuées le taux de conformité est de 100 % en 2021"

Sur le volet de la qualité de l'eau, et d'après les données issues de maintes expertises, le Puy-en-Velay est loin d'être la plus à plaindre. 94 analyses ont été réalisées par les services de l’ARS délégation Haute-Loire en 2021 contre 85 en 2020. "La qualité est appréciée par le suivi de différents éléments. Sa qualité microbiologique, physico-chimique et organoleptique", indique la municipalité ponote.

Elle ajoute : "L’eau au Puy-en-Velay est considérée comme étant de très bonne qualité bactériologique. Sur l’ensemble des analyses effectuées le taux de conformité est de 100 % en 2021. La qualité physico-chimique des eaux distribués est quant à elle restée conforme aux normes réglementaires. Parfaite. Une bonne nouvelle pour la ville et ses habitants".

Des contrôles comme s'il en pleuvait

Le traitement de l’eau est obligatoire pour délivrer une eau bactériologiquement conforme, même s’il s’agit d’une eau de source excellente.
Le contrôle sanitaire est exercé par le Préfet via l’ARS (Agence Régionale de la Santé).
Des nombreux prélèvements sont effectués sur tous les sites de production et en plusieurs points du réseau de distribution.
La DEA assure également des autocontrôles de la qualité de l’eau.

Des stock d'eau bien supérieurs aux consommations journalières

Quant à la quantité, même constat. Si, actuellement, des communes effectuent des tournées quotidiennes pour fournir aux habitants des bouteilles d'eau faute d'en avoir dans les robinets (douche, wc, évier...) comme au Bouchet-Saint-Nicolas, la cité mariale a, elle, les pieds dans l'eau.

"La Ville dispose de ressources en eau en quantité suffisante, assure les services de la ville préfecture. Les réservoirs permettent d’assurer la variation importante des débits de consommation et leur volume total est supérieur au volume d’une journée de consommation."
Ils tiennent leurs "sources" du dernier rapport établi par le Syndicat d'Assainissement et Eau du Puy en Velay (DEA).

Taxer plus sévèrement l'eau des piscines ?

L'augmentation du prix de l'eau a été présentée au dernier Conseil municipal du Puy le lundi 19 décembre. Certains élus de l'opposition ont soulevé d'intéressantes incohérences sur le sujet. "Le prix de l'eau des premiers mètres cubes d'eau est similaire aux mètres cubes suivants, lance l'écologiste Celline Gacon. Ceci est vraiment regrettable car cela met au même prix l'eau qui va servir à remplir les piscines de certains que celle qui nous sert pour boire ou nous laver les dents. Ce n'est pas normal".

À cela, le Maire Michel Chapuis, rappelle encore que "l'eau est en abondance au Puy. Et à l'instar de l'électricité, on ne peut pas stocker cet élément comme on le voudrait. Une fois un réservoir plein, l'eau doit s'écouler de toute façon. Nous devrions plutôt nous réjouir ensemble d'avoir ce trésor avec cette qualité et en telle quantité !"

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3 commentaires

la

mer 28/12/2022 - 07:46

Et si pour une fois on lissait les prix vers le bas plutôt que de toujours lisser vers le haut, il en es de mème pour les impôts locaux, les taxes d'ordures ménagères, les transports scolaires, merci l'agglo et tous ses présidents ou vice présidents que l'on rétribue généreusement et qui coutent beaucoup d'argent...

ph

mar 27/12/2022 - 15:30

Si l'eau apportée est de bonne qualité , on peut s'en féliciter . Mais est on aussi assuré que l'eau rejetée est aussi bien traitée après passage des usages divers : domestiques ou collectifs et industriels ?

de

lun 26/12/2022 - 17:32

"Une fois un réservoir plein, l'eau doit s'écouler de toute façon."

Il me semble que "peut s'écouler" conviendrait mieux. En effet, quand un réservoir est plein ce sont des pompes qui permettent de le remplir. Et ceci n'a rien à voir avec la qualité ou la quantité de la ressource en eau.

Actuellement, le prix de l'eau est dégressif. Au-dessus de 250 m cubes le tarif du m cube est moins élevé. L'eau qui sert à remplir les piscines individuelles est donc moins chère que l'eau que l'on boit.C'est sur ce point que porte le débat.

Et si les premiers m cubes, indispensables à une vie familiale, étaient moins chers?

Un exemple de fraternité?