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Cohade

Au Puy, l’improbable procès de voleurs mongols et nord-coréen

, Mise à jour le 25/02/2014 à 13:25

Improbable. Le vendredi 21 février, trois hommes s’arrêtent au magasin Netto de Cohade, juste au-dessus de Brioude. Ils sont pris en flagrant délit par le gérant de l’enseigne alors qu’ils essaient de dérober des bouteilles de whisky. Aucun d’eux ne parle français, et pour cause : l’un a 33 ans et est originaire de Corée du Nord ; les deux autres, âgés de 23 et 35 ans, sont natifs d’Hulunbuir, une région autonome de Mongolie-intérieure qui, en théorie, appartient à la Chine. La raison de leur passage en Haute-Loire ? Un trajet entre Tours et… Bordeaux. Un détour de 500 km « conseillé par le GPS », explique l’un d’eux.

Deux interprètes, l’une en duplex depuis… Paris
Les trois prévenus semblent impressionnés, perdus. Ils ne nient pas les faits, mais ne comprennent pas vraiment tout ce qui se trame autour d’eux. Une interprète mongol, présente physiquement dans l’enceinte du tribunal, sert d’intermédiaire avec la cour. Une seconde interprète, coréenne cette fois, est en visioconférence depuis le Palais de Justice de Paris. La présidente de l’audience, elle, ne sait plus où donner de la tête. Les prévenus expliquent habiter à Laval, Tours et Bordeaux. « On est entrés tous ensemble, tous les trois. Au début j’ai refusé, puis je suis recentré après qu’ils m’aient appelé et ils ont mis les bouteilles dans mon pantalon », se justifie le prévenu coréen qui est déjà passé trois fois devant la justice française. Il explique habiter dans sa voiture et être demandeur d’asile. Au total, cinq bouteilles d’alcool sont retrouvées. Les deux autres prévenus ne conteste guère la version de leur

Entre eux, ils communiquent « avec les mains »
« Mais comment faites-vous pour communiquer ? », leur demande le vice-Procureur, Yves Dubuis. « Avec les mains », répond l’homme de 33 ans. « Ces mêmes mains qui ont mis les bouteille dans votre pantalon ? », lui rétorque le représentant du ministère public. Prenant en compte le flagrant délit et le statut de récidiviste du prévenu, le vice-Procureur requiert douze mois de prison ferme contre ce dernier. Six mois de prison avec sursis et une relaxe sont requis pour les deux prévenus mongols. La défense, via l’intermédiaire de Me Linossier, estime ces réquisitions démesurées et plaide la nullité de la procédure, avançant le fait que la gendarmerie ait tardé à notifier ces hommes de leurs droits lors de la garde à vue.

La présidente de l’audience donne raison à ce point. En conséquence et en prenant en compte les aveux de ces étranges voleurs, le tribunal a prononcé des peines de six mois de prison ferme, de trois mois de prison avec sursis, et une relaxe pour le dernier prévenu. 

A.L.

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