Au Puy, la rue des Arts fait le bonheur des artisans... et des passants

jeu 24/08/2017 - 21:00 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:47

Du fusing, des créations en bois, de la poterie, de la céramiique, des chapeaux, des tabliers, des sacs, des accessoires de mode, des bijoux, des costumes pour le Roi de l'Oiseau... La liste serait trop longue à développer tant l'éventail de créations locales proposées à la Rue des Arts est étoffé.
Depuis le 1er juin, toutes les boutiques éphémères mises à disposition des artisans d’art locaux sont ouvertes, pour une durée de cinq mois, soit jusqu'au 30 septembre. L'objectif de la collectivité est de faire le lien entre ville haute et ville basse, ces rues devenant ambassadrices du savoir-faire local.

----- Boutique n°13 au 13 rue Chènebouterie
- Boutique n°17 au 17 rue Chènebouterie
- Boutique n°19 au 19 rue Chènebouterie
- Boutique n°30 au 30 rue Raphaël-----Un succès qui a poussé à créer une quatrième boutique
Au total, ils sont une trentaine d'artisans à proposer de découvrir le fruit de leur travail. Le concept de Rue des Arts a été rendu possible grâce à une parfaite collaboration entre la Ville du Puy-en-Velay et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Loire. "Il n'y a pas eu de sélection", nous explique Sarah Poyeton, référente métiers d'Arts à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Loire, "on a informé l'ensemble des artisans d'Art (ndlr : un fichier d'environ 250 contacts) et on les a conviés à une réunion d'information".
Une quarantaine est venue et rapidement, il a fallu proposer une quatrième boutique tant les demandes affluaient. Des artisans majoritairement de Haute-Loire (28 sur 33), même si l'on en trouve quelques uns des départements limitrophes, car "ils avaient des réseaux déjà constitués et une dynamique collective qui fonctionne depuis longtemps".

Un loyer quatre fois moindre environ
La première clef de la réussite de cette initative, c'est le coût très modéré pour les artisans exposants. Chacun paye 40 € de loyer par mois. Les 33 artisans sont répartis en quatre boutiques, soit une moyenne de 8 par boutique, soit un loyer moyen reversé à la mairie de 320 €... Loin, très loin du prix réel pour un pas de porte aussi idéalement situé (facilement quatre fois plus).
Une offre "impossible à refuser" pour Nathalie Gauvin, artiste peintre de l'agglomération clermontoise. "C'est une grosse différence sur le chiffre d'affaires annuel. Pour moi, ça vaut vraiment le coup, je suis super contente", confie-telle pleine de fraîcheur.

Comment ça marche ?
Le fonctionnement de la structure est simple : les artisans se relaient en boutique pour accueillir les clients. Elles sont ouvertes six jours par semaine, ainsi que lors de quelques nocturnes pour des dates spéciales (comme le Roi de l'Oiseau par exemple). Chacun a sa caisse et sa trésorerie.
Il faut bien sûr s'intéresser à chaque spécialité pour être en mesure de renseigner les potentiels clients sur les créations des confrères. "On rétrocède 3 % des ventes à la structure pour nous permettre d'acheter des biens communs, comme le papier, des ampoules ou encore la communication", précise Nathalie Gauvin.
Ce fonctionnement est idéal car le produit est davantage mis en valeur et le regroupement est également très fonctionnel : il permet d'alterner entre l'atelier et les clients, alors que tenir une boutique seul serait impossible pour l'immense majorité. Enfin, ces artisans bénéficient d'un espace plus cosy que dans leurs ateliers et peuvent ainsi tisser de meilleures relations avec les clients.

"Loin des boules à neige et autres pièges à touristes"
Ces derniers sont justement ravis de cette initiative (largement développée sur le territoire hexagonal ces dernières années). Michel et Denise, couple de retraités originaire de Maine-et-Loire (49), s'attarde au numéro 13. Ils sont séduits par le fusing (technique de verrerie).
"C'est formidable de pouvoir se promener dans le cadre pittoresque de cette ville et faire halte dans de telles boutiques, où l'on découvre de véritables créations locales, loin des boules à neige et autres pièges à touristes que l'on peut trouver à Paris par exemple", s'amuse Michel. Sa compagne ajoute : "et les artisans prennent le temps de discuter, ils sont heureux de présenter leurs créations".

Un dispositif qui pourrait être élargi à des expositions et démonstrations
L'opération, qui semble faire le bonheur des artisans et des passants, devrait être reconduite à l'avenir. Il faudra faire le bilan mais "tous les voyants sont au vert", s'avance Sarah Poyeton.
Quant à élargir le dispositif, c'est "en réflexion" et on pourrait voir éclore, aux côtés de ces boutiques éphémères, des expositions, des démonstrations ou encore des temps forts.

Maxime Pitavy

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