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Au Puy et à guichets fermés, Anne Roumanoff nous dit... presque tout
C'est une one-woman-show de haute voltige et bien huilée qu'Anne Roumanoff a proposé au public ponot ce jeudi soir dans le prestigieux cadre du théâtre à l'italienne.
Toujours avec finesse, elle égrène sur scène ses sketchs, entrecoupés de nombreux éclats de rires et de salves d'applaudissements.
S'inspirant de la vie quotidienne, elle sait trouver les détails qui interpellent les spectateurs, et tout en traitant de sujets parfois graves, l'humour et à la dérision l'emportent à chaque coup.
L'autodérision comme étendard
Si l'on veut pouvoir rire de tout, il faut déjà accepter de rire de soi. Anne Roumanoff n'hésite pas une seconde et dès les premiers sketchs, elle évoque une vie de couple dont la passion et la magie se sont légèrement évaporées avec le temps. "Les hommes, passés un certain âge, c'est comme les batteries d'iPhone, c'est vite à plat et c'est long à repartir", lâche-t-elle avant d'expliquer que pour relancer leur libido, ils s'essaient dans toute sorte d'accessoires et jeux coquins... en vain.
Mais au final, le couple reste soudé (un peu grâce au viagra) et l'humoriste conclut : "j'ai quand même décider de rester avec lui car c'est quand même la personne sur terre qui me connaît le plus et surtout, c'est avec lui, numéro un toutes catégories confondues, que je m'engueule le mieux ! ".
Lecture de la "lettre de Saint-Paul Emploi aux Galériens" et prière pour le père cepteur
Balayant l'actualité, elle mime une cérémonie religieuse et elle appelle à prier pour toutes celles et tous ceux qui sont atteints de phobie administrative : "pour qu'ils trouvent malgré tout le courage d'accomplir leur devoir fiscal, prions le père cepteur". Pour les stagiaires qui gagent moins de 500 euros par mois, elle appelle à prier pour qu'ils décrochent avant 40 ans leur premier CDD... Et elle n'oublie pas les sans dents : "prions pour qu'ils croisent sur leur chemin un dentiste... conventionné !".
Le chômage ne pouvait pas être occulté, elle a donc lu la "lettre de Saint-Paul Emploi aux Galériens", dans laquelle il est demandé aux frères "envoyez des CV sans vous décourager, même si ce n'est pas le plus compétent qui sera engagé mais le plus pistonné...".
Le mariage gay et la génération télé-réalité
Parmi les grands sujets de sociétés, elle évoque également le mariage pour tous, empruntant alors le rôle d'une mère s'apprêtant à marier sa fille avec... une autre fille, qu'elle appelle sa "gendresse". Tous les clichés y passent, et le rire est au rendez-vous, avant qu'elle ne conclut, bouteille de champagne à la main : "un mariage heureux, c'est un mariage gay ! ".
Elle tourne aussi en dérision une adolescente qui rencontre une conseillère d'orientation : "je serais assez attirée par un métier dans le people, avec une option célébrité", ou alors "hôtesse de l'air", mais la conseillère lui rétorque : "dans la vie, il y a ce qu'on veut et ce qu'on peut. Hôtesse de l'air, tu veux, hôtesse de caisse, tu peux". Avec humour, elle explique que l'avenir est tellement bouché pour cette génération qu'elle a même une amie qui a été recalée alors qu'elle voulait partir faire le djihad en Syrie...
L'ascension politique de Marianne Populiste, qui n'est pas raciste puisqu'elle a du couscous dans son congélateur...
Enfin, le volet politique ne pouvait échapper à l'humoriste qui se pare d'une perruque blonde et incarne le personnage de Marianne Populiste, fraîchement élue conseillère muncipale d'un parti peu fréquentable... Mais comment aller sur la liste de ce parti ? "Déjà, ils ne trouvaient personne", plaisante-t-elle avant de préciser : "je ne suis pas raciste, j'ai dansé sur la compagnie créole au mariage de ma nièce et j'ai aussi du couscous dans mon congélateur". L'occasion de tourner en dérision le parti frontiste dont le programme est simple : "le chômage, y en a marre, l'euro, y en a marre, tout ce qui ne marche pas, y en a marre".
Sur ce sujet sérieux, elle philosophe ensuite en jonglant avec les mots : "le problème des étrangers en France, c'est que la plupart sont français, et que les étrangers, étant français, se sentent chez eux chez nous, et nous, chez nous, on ne se sent plus chez nous à cause d'eux qui se sentent chez eux... Et on ne peut même pas les renvoyer chez eux puisque chez eux, c'est chez nous ! ".
Vous l'aurez compris, c'est donc un large éventail de sujets qu'Anne Roumanoff balaie dans son spectacle, avec des questionnements qui interrogent toutes les consciences, mais surtout des éclats de rires qui traversent tous les esprits.
Rappelons que l'humoriste a failli annuler sa représentation au Puy car elle avait raté son train (lire). Finalement, après six heures de voyage, elle est arrivée moins d'une heure avant le début du spectacle !
Maxime Pitavy
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