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Retournac

Assises : ''Laisse toi faire, ça fait du bien ! ''

lun 23/05/2016 - 21:25 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:41

Un homme de 64 ans s’est présenté à la barre de la Cour d’assises ce lundi 23 mai. Jusqu'à mercredi, il doit répondre de viol et tentative de viol sur ses nièces en 2009 et 2011. Les deux jeunes femmes, aujourd’hui âgées de 25 et 26 ans sont présentes, attentives à toutes les déclarations.

Un jour d’août 2009, l’homme vient rendre visite à sa nièce, seule à la maison de campagne de la famille, sur la commune de Retournac. Au moment des faits, elle était tout juste majeure. Au cours de cette visite de courtoisie, l’oncle suit sa nièce dans le logement, il lui touche la poitrine. « Laisse toi faire, ça fait du bien ! », lui a-t-il lâché en la coinçant « dans un coin ». Jetée sur le lit puis au sol, la jeune femme est violée. Quand elle raconte son calvaire à ses amis, ils ne la croient pas. Elle n’ose pas en parler à sa famille surtout que son oncle fait pression, il menace de se suicider.
Des pulsions
Quelque temps plus tard, l’aînée aussi est confrontée aux pulsions de son oncle à l’âge de 20 ans. En fin d’année 2011, il lui rend visite quotidiennement. Des visites « pesantes » pour la jeune adulte. Un jour, il tente de lever son T-shirt pour « voir la couleur de ses seins ». Par chance, elle arrive à échapper à d’autres attouchements. A la suite de cela, les deux soeurs décident de porter plainte ensemble à Firminy en décembre 2011. L’homme fait une tentative de suicide quelques mois après. En garde-à-vue, il explique d’abord que sa victime était consentante avant d’avouer l’avoir forcée et tenu les poignets. Il justifie ses actes par des « pulsions ».
Celles-ci l’auraient également poussé à essayer de toucher un autre membre de la famille et d’autres mineurs, tous âgé de 10 à 16 ans. Une addiction sexuelle a été diagnostiquée. L’homme a même été sous traitement pour calmer ses ardeurs. Traitement qu'il a dû recommencer depuis la procédure.
« J’ai peur pour ma fille de 5 ans et mon fils de 7 ans »
D’après le psychologue appelé à la barre, l’accusé présente certaines caractéristiques du pervers. « Il pense être victime dans cette affaire. Il se considère comme l’instrument du désir des autres. » Le médecin souligne : « Il pense que si son frère avait mieux élevé ses filles, elles marcheraient plus droit » en provoquant la stupeur des membres du public. L’expert estime qu’il y a néanmoins peu de chance de récidive.
Malgré cela, un des fils de l’accusé s’en méfie. « J’ai peur pour ma fille de 5 ans et mon fils de 7 ans ». Avant d’ajouter en se triturant les mains, gêné : « Il a un regard vicieux quand il regarde une femme ».
Un point de vue partagé
« Manipulateur », « hypocrite », « pot de colle », « pénible avec les femmes », « on l’appelait le violeur »… Les collègues de travail de l’homme ont une opinion majoritairement négative de lui. En 1985, l’une d’elles avait entamé une procédure judiciaire qui s’est soldée par une condamnation pour atteinte à la pudeur. Certaines femmes de son milieu professionnel ont été victimes d’attouchements ou de tentatives d'attouchements.
Le dos courbé, le sexagénaire accuse les coups avec le soutien d'un de ses fils et de sa femme. Il reconnaît le viol. Pour ce qui est de la tentative, « il pense que la victime a porté plainte pour soutenir sa soeur », explique le psychologue. Lors de cette première journée, l'accusé n'a exprimé aucun regret. Les auditions vont se poursuivre. Les réquisitions de l'avocat général sont attendues mercredi, tout comme le verdict.

Emma Jouve

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