Après le refus de la Région, l'État finance la ligne Clermont-Béziers

Par Lbo , Mise à jour le 29/08/2023 à 14:00

Au début de l'été, 12 associations régionales d'utilisateurs du train avaient lancé un appel pour faire changer Laurent Wauquiez sur les subventions du train. En vain, ce matin, La Montagne dévoile que Clément Beaune, ministre des Transports a annoncé aux élus que l'État allait financer un changement de voix sur la ligne Clermont-Béziers, de 25 km.

Pour tenter de sauver la ligne de train Clermont-Béziers, ainsi que la Nîmes-Clermont, l'État va injecter 41 millions d'euros pour rénover 25 kilomètres de voies ferrées. entre Andelat (Cantal) et Loubaresse (Lozère). Après les refus des deux Régions concernées, l'Auvergne Rhône-Alpes et Occitanie, le ministre Clément Beaune a décidé de mettre la main à la pâte. "On s'en doutait, comme la ligne est un train Intercités, elle dépend encore de l'État. C'est normal, que la Région ne paye pas pour cela", précise Marc Gouttebroze, président du Collectif des Usagers du Haut-Allier.

Une responsabilité de l'État

Pourtant, cette association fait partie des 12 organisations qui ont lancé un appel pour inciter Laurent Wauquiez à relancer le train dans la région, en juillet dernier. "Mais que cette rénovation ne trompe pas, il n'y a pas de volonté d'investir pour développer les lignes du Massif Central de la part de l'État, comme du côté de la Région", rajoute le président. "La politique ici, c'est de laisser les choses en état, on n'anticipe pas, on maintient à peine. On continue de nous dire que le train, c'est trop cher, alors que la demande est très forte surtout cet été", dit Marc Gouttebroze. En effet, la fréquentation des trains aurait augmenté de 20 % cet été par rapport à celui de 2022, d'après une étude de BFMTV. 

Le viaduc de Garabit. Photo Creative Commons.

La Région s'en accommode

"Il n'y a pas de plan de développement pour le rail dans le Massif Central. Les voyageurs vous diront que les services sont à minima, des trains sont souvent annulés, l'étendue horaire est ridicule. Nous dans la vallée de l'Allier, le train arrive à 11 heures pour aller à Clermont-Ferrand. Comment voulez-vous que les gens prennent le train pour travailler ? Tous les collectifs de défense du train sont d'accord, il faut un plan solide avec des investissements, des rénovations", clame le président du Collectif des Usagers du Haut-Allier. Mais le chantier est immense est le transport ferroviaire représente, dans la plupart des régions le premier ou deuxième budget des conseils régionaux. "Laurent Wauquiez se drape derrière cette excuse pour ne pas investir, car les rails appartiennent à l'État. Aujourd'hui, des villes comme Clermont-Ferrand et Saint-Étienne ne sont plus reliées en train. On se bat pour la réouverture du Clermont-Saint-Étienne en passant par Thiers, aujourd'hui ce sont deux culs-de-sac. On ne remplace pas des trains entiers par des bus. Et on ne parle pas de l'état général des lignes, qui est catastrophique. Le train doit souvent rouler à 40 km/h sur nos lignes", conclut Marc Gouttebroze.  

C'est d'ailleurs pour cette raison, que la portion entre Andelat et Loubaresse va être rénovée par l'État. Ce tronçon est situé juste avant le prochain dossier épineux de la ligne. Le viaduc de Garabit, construit pas Gustave Eiffel. Normalement, le viaduc doit être repeint tous les sept ans, il ne l'a pas été dans ce siècle, le ministère des Transports a déclaré que 500 millions sont nécessaires sur 10 ans pour que la ligne Clermont-Béziers soit entièrement rénovée.

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