Alzheimer : pour qu’aidés et aidants ne soient plus seuls

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 16/09/2021 à 06:30

La journée mondiale sur la maladie d'Alzheimer est prévue le 21 septembre. Durant cette journée, l’antenne départementale sera présente devant la mairie du Puy pour sensibiliser les gens sur ce mal qui affecte de plus en plus de monde, que ce soit les malades eux-mêmes mais également ceux qui les accompagnent au quotidien.

« De 9h30 à 18h30, nous serons là, place du Martouret au Puy-en-Velay, pour interpeller les passants, explique Philippe Gastal, président de France Alzheimer Haute-Loire. Les bénévoles sensibiliseront celles et ceux qui le veulent à la réalité de la maladie et les solutions qui existent pour être accompagné. »

« Se protéger des idées reçues »

Le nouveau président de la structure altiligérienne, qui a succédé à André Cuny au mois de juin 2021, décrit encore : « Cela va nous permettre de faire connaître notre association et ce que nous proposons pour ne plus être seul avec ça. Ce jour du 21 septembre, les bénévoles demanderont aux gens s’ils connaissent cette maladie, s’ils y sont confrontés de près ou de loin et surtout leur faire connaître l’aide que nous apportons pour démystifier tout ça ».

En parallèle, les visiteurs sont invités à écrire un mot de sympathie ou une phrase qui sera ensuite accroché à l’Arbre de la Liberté au centre de la place du Martouret. « Il y aura aussi trois classes de CM1 des écoles privées de Saint-Joseph le Rosaire, d’Espaly et de Saint-Régis qui seront présents pour découvrir cette maladie et se protéger des idées reçues sur le sujet », ajoute Philippe Gastal.

(À droite), Philippe Gastal, président de France Alzheimer 43. Photo par Nicolas Defay

Quoi, quand, où…

La journée mondiale Alzheimer se passe le 21 septembre au Puy-en-Velay. Les bénévoles seront devant la mairie de 9h30 à 18h30.
Le local de la structure se trouve au 18, rue de Roderie à Aiguilhe.
Contact : 04 71 09 17 94 et 06 38 21 40 62
Mail :france.alzheimer43@gmail.com

« Il y a dans notre département des centaines de personnes malades qui ne sont pas conscients de notre existence »

D’après le président de l’association départementale, France Alzheimer 43 compte 120 adhérents, 70 aidés et 20 bénévoles. « Et pourtant, il y a dans notre département des centaines de personnes malades qui ne sont pas conscients de notre existence, se désole Philippe Gastal. Il est nécessaire qu’ils nous connaissent ! »

Il rappelle : « Nous avons depuis 2 ans un local très adapté à Aiguilhe, avec une coordinatrice présente 4 jours par semaine sur place. Nous avons réellement les moyens de soutenir les aidés et les accompagnants ».

Un florilège d’outils pour parler, écouter et se rassurer

« La structure propose, entre autres, des temps d’écoute, des animations et des rencontres avec d’autres personnes qui traversent les mêmes choses, précise le président. Nous formons aussi des aidants à travers cinq matinées pour appréhender correctement la maladie et comment se comporter selon les cas. »

Parmi le panel d’activité, une psychologue apporte ses compétences. « Cinq entretiens psychologiques sont proposés gratuitement dans l’année aux familles en quête de secours. » Un jardin thérapeutique, des ateliers d’expressions artistiques, un café mémoire pour évoquer la maladie ou encore une halte relais pour des après-midi détente font partis des outils de la structure altiligérienne.

« Quand on se rend compte que nous ne sommes pas seuls devant ce drame de l’existence, quand on voit que ce qu’on vit est partagé par d’autres, alors cela permet de rendre l’air respirable et le quotidien beaucoup plus rassurant ». Philippe Gastal

« Une maman qui ne souvient plus du prénom de ses propres enfants »

Plus que le président de l’antenne départementale, Philippe Gastal est également au cœur du combat, possédant lui-même le statut d’aidant dans sa propre famille. « Il y a des aidants qui vont voir leurs proches en EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, Ndlr). Il y a ceux qui vivent à côté mais qui ne laissent pas longtemps seul le malade. Et puis, il y a ceux qui vivent avec le malade tout le temps. Tous sont confrontés à voir leurs proches décliner, à voir leur mémoire s’étioler, leur capacité à se mouvoir s’affaiblir...il est très dur d’être un aidant car nous ressentons une impuissance terrible. »

Il continue : « Une maman qui ne souvient plus du prénom de ses propres enfants, qui ne peut plus marcher ou faire ses besoins naturels elle-même, qui mange avec ses doigts...Tous ces détails se transforment en une montagne qui paraît impossible à gravir. » Il termine ainsi : « Quand on se rend compte que nous ne sommes pas seuls devant ce drame de l’existence, quand on voit que ce qu’on vit est partagé par d’autres, alors cela permet de rendre l’air respirable et le quotidien beaucoup plus rassurant ».

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