Et de nouveau, des milliers de m² qui s'envolent en fumée

Si l'expression courante est "Cacher l'argent sous le matelas", ici c'est bien "dans" le matelas qu'il s'agit. Les gendarmes de Brioude viennent de démanteler une arnaque orchestrée par deux vendeurs de literie amassant près de 200 000 euros sur le dos des gens et de la Caisse d'Allocation Familiale (CAF).
Quel est le point commun entre Brioude, la CAF et un couple de commerçants "spécialisés" en literie ? Plusieurs victimes et des milliers d'euros. L'histoire partagée par la cellule de renseignement de la Gendarmerie nationale de Haute-Loire commence au mois de mai 2022.
D'après le rapport des militaires : "Une dame âgée a acheté un matelas présenté comme neuf à un vendeur de literie effectuant du porte à porte. Mais la fille de cette dame se rend vite compte que le matelas acquis est usagé et le prix payé excessif au regard de la qualité". Elle dépose alors plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Brioude.
Suite à cette première alerte, les enquêteurs entreprennent des investigations qui les amènent à s’intéresser aux conditions d’activité du vendeur en question. Au fil de leur enquête, une dizaine de personnes, victimes des mêmes faits, sont ainsi identifiées. Trois sont domiciliées sur l’arrondissement de Brioude.
Travail dissimulé, blanchiment d'argent et fraude aux prestations sociales
S'immergeant dans les données bancaires du couple, les gendarmes brivadois font face à un grand nombre d'opérations en chèque et en liquide non déclarées. Selon eux : "Cet argent a servi notamment à acquérir un terrain où le couple a construit une maison qu’ils ont revendu". Rapidement, ils en déduisent une action de blanchiment d'argent. Magot de l'absence de déclaration de revenus ? Environ 132 000 euros.
Et parce que ces spécialistes du matelas n'informaient aucune rentrée d'argent aux institutions, ils ont perçu des années durant les aides des prestations sociales avec le RSA (Revenu de Solidarité Active). La CAF annonce en ce sens un préjudice de 40 000 euros.
Une croisière qui se termine mal
Après un an d'enquête, le vendeur et son épouse sont interpellés à Marseille, le vendredi 10 juin à leur descente de bateau au retour d’une croisière, par les gendarmes de la COB (Communautés de brigades) de Brioude. Ils sont aussitôt placés en garde à vue. Et dans quelques mois, ils devront comparaitre tous deux devant le Tribunal Judiciaire du Puy-en-Velay pour répondre de leurs actes.
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