Aéroport de Loudes : entre enjeux climatiques et développement local

Cette mobilisation qui a réuni une vingtaine de personnes s’inscrivait dans le cadre d’un appel national contre les infrastructures considérées comme polluantes et climaticides. Le blocage visait à dénoncer l’impact environnemental du transport aérien et les subventions allouées à la structure.

Un rôle stratégique

Face à cette mobilisation, le maire de la commune de Loudes, Laurent Barbalat, a tenu à réagir fermement. « Je tiens à faire part de mon mécontentement sur le blocage de l’aérodrome de Loudes qui a eu lieu. Une fois de plus, on stigmatise une infrastructure qui a toute sa place dans l’intérêt public. »

Selon l’élu, l’aéroport de Loudes joue un rôle stratégique dans le désenclavement du département, et plus largement à l’échelle régionale. « Je suis sensible à l’impact environnemental que peut générer ce service, et c’est justement pour cela que nous avons engagé l’infrastructure dans une démarche de décarbonation, en lien avec les évolutions de l’industrie aéronautique. »

Instrumentalisation politique

Mais au-delà des considérations environnementales, Laurent Barbalat dénonce une instrumentalisation politique du sujet : « Sur le plan politique, je ne peux accepter que l’on mette en cause ce service pour des raisons purement électoralistes. » Selon lui, ce sont les grandes multinationales du transport et de la consommation de masse qu’il faudrait viser en priorité. « Chaque jour, plus de 600 avions gros porteurs atterrissent sur le territoire européen, dont une centaine en France, sur des aéroports publics financés par les contribuables. Ces avions transportent des produits fabriqués à bas coût, dans des conditions souvent indignes, sans contrôles environnementaux et parfois par des enfants. » avant d’ajouter « Cela ne choque personne ? »

Défense du territoire

Il étaye son propos : « ces multinationales tuent nos commerçants (qui sont véritablement la richesse de notre territoire et en particulier de notre ruralité) mais ils remplissent nos poubelles jaunes, et une fois de plus c’est la collectivité qui en assume le coût sans contreparties des multinationales. »  Au cœur du sujet : notre manière de consommer et les effets cachés qu’elle entraîne. Un modèle qui profite essentiellement aux grandes entreprises, mais fragilise les commerces locaux.

Le maire conclut  : « Oui, il faut limiter le nombre d’avions, mais il faut le faire intelligemment, sans sacrifier le développement de nos territoires. »