Un colloque pour éclairer la violence au sein des familles
92 ans et des baskets…
Les spectateurs des 15 km du Puy ont assurément vu cet incroyable coureur. À chacun de ses pas, les applaudissements naissaient comment une « ola » sans fin. Charly Bancarel aura 93 ans au mois d’août. Son rêve ? Participer au Marathon des Jeux Olympiques en 2024 sur les routes de la capitale française.
Il ne paye pas de mine ce monsieur. Il n’est pas grand, ni charpenté. Il file sans bruit, son visage presque immuable malgré l’effort et la chaleur du défi ponot. Il n’impose pas. Et pourtant. Et pourtant à chaque mètre qu’il parcourt, à chaque pied passé devant l’autre, ce sont des centaines de mains qui le portent à ses côtés. Les enfants, leurs parents, les parents des parents, tous applaudissent l’humble personnage, bien plus grand que beaucoup de par son courage et sa ténacité.
Charly Bancarel, habitant à Salers dans le Cantal, a participé aux 15 km du Puy-en-Velay. Du haut de ses 92 ans, il a terminé la boucle en 1 heure et 22 minutes. Plus qu’un coureur, c’est un exemple de volonté, de force et témérité. Une inspiration qui démontre que tout est possible.
« En s’accrochant de toutes ses forces, on peut renverser des montagnes »
Avec sa voix éraillée par sa longue histoire, Charly partage quelques morceaux de vie. « Je suis né le 12 août 1929 dans le même village que j’habite aujourd’hui, à Salers dans le Cantal, confie-t-il. Pendant un temps, j’ai été transporteur. Et puis j’ai construit un hôtel dans le village en 1960 avec ma femme. L’hôtel du Bailliage est toujours là et fonctionne très bien. »
Il ajoute : « J’ai deux enfants et quatre petits enfants. Et si au début je courais pour moi, je pense qu’à présent je cours surtout pour eux. Pour leur prouver comment, en s’accrochant de toutes ses forces, on peut renverser des montagnes ».
Un marathonien aguerri
Charly est loin d’être un bleu question course. « J’ai fait une vingtaine de marathons dans ma vie, souligne-t-il. Par exemple, j’ai participé cinq fois à celui du Médoc, cinq fois aussi à Toulouse. J’ai fait Berlin, New York et Londres. » La conversation ponctuée de rires, il mentionne : « Le dernier que j’ai effectué était celui de Paris en 2019. Je l’ai terminé en 5 heures et 22 minutes. Et vu que j’étais le doyen de l’épreuve, ma femme et moi avons été ensuite invités par Michel Drucker dans son émission Vivement dimanche afin de parler de mes défis sportifs »
« C’est vrai que je ne trouve pas beaucoup de personnes de mon âge dans les courses. Ceci dit, j’ai discuté avec un jeunot de 75 ans au Puy. En dépit de son jeune âge, il est arrivé après moi à la ligne d’arrivée (rire) ». Charly Bancarel
La course du Puy : « Elle est vraiment chouette celle-ci ! »
Malgré cette panoplie d’exploits et des milliers de kilomètres dans les mollets, Charly a commencé à courir il n’y a que...50 ans. « Vers l’âge de 45 ans, un ami à Aurillac m’a fait découvrir les joies du vélo et de la course, livre-t-il. Et j’ai été mordu aussitôt. En moyenne, je parcours chaque année 3 500 km à vélo et 1 000 en courant. Les jours sont très rares sans que je ne fasse du sport. »
Pour Charly Bancarel, c’est la cinquième fois qu’il participe à la course du Puy-en-Velay. « Elle est vraiment chouette celle-ci !, lance-t-il. Le parcours est roulant. Mais surtout, l’ambiance est incroyable. Les gens sont très présents et m’encouragent énormément à chaque édition ! »
« Ça serait tellement extraordinaire pour moi d’y accéder »
Les yeux clairs comme une source, son regard se brouille un peu à l’évocation de son rêve. « Ce que je désire tant et qui me semble pourtant impossible, c’est de participer au Marathon des Jeux Olympiques à Paris, souffle Charly. Ce sera en 2024 et j’aurais 95 ans. Les Jeux Olympiques ne se produisent que tous les 4 ans et c’est la première fois en France. Ça serait tellement extraordinaire pour moi d’y accéder ».
Dans une vidéo des 15 km du Puy 2022, le commentateur sportif Patrick Montel a enregistré Charly...et quelques-unes de ses larmes. « Ce marathon me permettrait de laisser quelque chose à mes enfants, à ma famille et montrer qu’ils ont un grand-père qui était vraiment sportif ».
Face caméra, Patrick Montel a interpellé Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, afin que Charly Bancarel puisse avoir un dossard dans la mythique course. Un dossard pour que s’accomplisse le rêve de ce très grand monsieur.
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