629 personnes victimes de violences intra-familiales recensées en Haute-Loire

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 15/02/2023 à 12:00

En 2022 dans le département, plus d'un demi-millier de personnes, en très grande majorité des femmes, ont été les victimes d'un fléau d'une ignominie à l'image de leurs auteurs. Les violences intra-familiales, conjugales, physiques et psychologiques, souillent encore et toujours notre belle société développée du XXIème siècle. Une énième arme a été ajoutée à l'attirail judiciaire pour espérer un jour mettre KO ces actes innommables.

En zone gendarmerie, ce sont précisément 501 personnes victimes de violences intra-familiales, dont 303 victimes de violences conjugales. La police a, de son côté, enregistré pas moins de 128 procédures enclenchées suite à dépôt de plainte ou intervention pour violences conjugales. 113 sont des femmes.

On continue avec ce constat de la honte présent en Haute-Loire. Les intervenants sociaux ont reçu 390 nouvelles personnes dont 316 femmes sujettes à des violences conjugales, 31 hommes plaignants et 20 mis en cause. 587 entretiens ont été menés dont 252 orientés par la gendarmerie et 107 par la police. 

Le pire dans tous ces chiffres infâmes sont ceux qui n'apparaissent pas. Combien de femmes subissent coups, menaces et pressions dans le silence et la peur ? Combien d'hommes les menacent de mort ou des pires châtiments si elles ouvrent leur bouche tuméfiée aux associations de protections et de prévention ?

Une nouvelle maison pour lutter contre les violences intra-familiales

S'il est sûrement vain d'enrayer une bonne fois pour toutes cette hécatombe, il est possible de l'atténuer, de prévenir les drames et de mettre à disposition des victimes des outils adéquats. Dans ce cadre, le préfet de la Haute-Loire Eric Etienne, a inauguré mardi 14 février la Maison de Protection des Familles (MPF) du groupement de gendarmerie de la Haute-Loire.

À ses côtés et des autorités judiciaires, les associations de lutte contre les violences intrafamiliales et de protection des familles à l'instar des infatigables CIDFF (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles), de Justice et Partage ou encore de l'ASEA (l'Association pour la Sauvegarde de l'Enfance à l'Adulte).

Le Préfet au centre de la photo, entouré des partenaires en lutte contre les violences.
Le Préfet au centre de la photo, entouré des partenaires en lutte contre les violences. Photo par DR

"Pour que les personnes accueillies se sentent le plus en confiance possible"

La MPF de Haute-Loire est composée de quatre militaires. Elle est installée à la caserne Romeuf, située 21 rue du 86e régiment d’infanterie au Puy-en-Velay. "La réfection des locaux a été pensée et réalisée dans un objectif de neutralité afin que les personnes accueillies se sentent le plus en confiance possible", précisent les services de l'Etat.

Instituées dans les groupements de gendarmerie suite au Grenelle des violences conjugales en septembre 2019, les MPF s’inscrivent dans la lutte contre toutes formes de violences et notamment les violences intra-familiales

La prévention et la répression

À quoi sert cette maison ? En premier lieu à la prévention et à l'accueil des personnes s'estimant victimes de violences au sein de leur couple et de leur famille. Les gendarmes sont formés pour détecter les anomalies, les pressions exercées et agir de la bonne façon à la moindre information préoccupante.

Eric Etienne aux côtés des quatre gendarmes de la MPF.
Eric Etienne aux côtés des quatre gendarmes de la MPF. Photo par DR

En parallèle à la prévention, la répression. Il s'agit de la prise en charge des victimes des violences intrafamiliales que ce soit l'un des deux partenaires du couple mais aussi les enfants. "Un suivi des victimes les plus sensibles est également réalisé, appelant des réponses globales et partenariales avec les associations et les intervenants sociaux en gendarmerie", explique la Préfecture de la Haute-Loire.

Elle permet également l’audition de mineurs victimes de violences dans un cadre sécurisé avec des personnels formés afin que les victimes n’aient pas à réitérer plusieurs fois leurs dépositions et éviter ainsi de revivre leur traumatisme

La MPF s'engage à renforcer la prise en charge des victimes et auteurs de violences et de coordination territoriale, intégrée dans le plan départemental signé en novembre 2022 avec de nombreux partenaires de Haute-Loire.

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4 commentaires

jeu 16/02/2023 - 09:03

hm 16/02/2023 08h52:  Toutes les procédures concernant des violences intra-familiales devraient être jugées EN URGENCE, dés la fin de la mise en garde à vue de l'auteur et à chaque fois sanction même légère mais il faut marquer le coup en prononçant des peines de TIG aménagées selon les disponibilités de l'auteur, avec port  d'un gilet indiquatif et dans des endroits très fréquentés par le public pour qu'il ai honte et prenne conscience de ses gestes. La sanction serait gratuite. Des jugements immédiats se font pour des récidives d'alcoolémie et autres délits routiers. Un élu national a été condamné pour une gifle pourquoi les autres sont classés sans suite!. Que tous les PR fassent leur travail ou qu'ils démissionnent de la justice.

mer 15/02/2023 - 20:15

Ce n'est peut-être pas politiquement correct de le dire mais la Haute-Loire a un grave problème à résoudre avec l'alcoolisme. Nous connaissons tous des familles entières où le ricard et le "canon de rouge" est automatisé tous les jours y compris en boisson de travail. Dans la campagne profonde, y compris les enfants picolent pour être des hommes aux yeux de leur père ... Et souvent, c'est la femme de la maison qui trinque à la fin en gérant la viande soûle. 

mer 15/02/2023 - 19:04

hm 15/02/2022 - 18h56: 629 victimes recencées en 2022 en Haute-Loire, combien au niveau national?, COMBIEN DE CONDAMNATIONS? COMBIEN DE PROCEDURES CLASSEES SANS SUITE?, c'est çà qu'il faut indiquer sur cet article, il serait temps que les autorités se réveillent, c'est médiatique de faire de belles photos avec le sourire!, la réalité ne fait pas sourire!. Un cas connu par l'une de mes filles. Elle est propriétaire d'une maison, y habite avec son ami depuis des années, puis le couple se fache, disputes, violences verbales et physiques 14 jours d'IIT, menaces de mort, vol d'un passeport, dépôt de plainte, procédure classée sans suite par le PR. Occupation sans titre de la maison pendant  un an, ma fille logée à l'extérieur par crainte de violences plus graves.    

mer 15/02/2023 - 17:27

629, c'est un chiffre énorme ! et encore il s'agit de celles recensées. Parce que les femmes ne déposent pas toutes plaintes. 

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