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Beaulieu

5 400 € d'amende pour un restaurateur de l'Emblavez

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

L'affaire est sensible car le restaurateur peut tout perdre dans cette affaire, et l'instruction tend à prouver qu'il est peut être autant victime que coupable. C'est mi-février que le restaurateur a dû justifier de l’état des produits retrouvés dans son établissement de l'Emblavez en avril 2015. Les magistrats avaient mis l'affaire en délibéré et n'ont rendu leur jugement que ce mardi 22 mars.

Des intoxications alimentaires

L’homme est un habitué de la restauration. Peu de temps après l'ouverture de son établissement dans l'Emblavez, deux personnes ont donné l’alerte auprès des services sanitaires pour des intoxications alimentaires. Les contrôles n’ont pas tardé... et le résultat a poussé le propriétaire de l'établissement devant le tribunal.

« Nos chefs mitonnent des produits régionaux »
En plus du rapport faisant état de nourriture avariée, les contrôleurs s’aperçoivent que très peu de plats proposés sur la carte sont disponibles. « En gros, il y a une carte pour attirer les clients et une fois que les clients sont assis, ils prennent ce qu’il y a », commente le juge André-Frédéric Delay.
Sur cette même carte figure l’inscription « Nos chefs mitonnent des produits régionaux » alors que la plupart des viandes proviennent de l’étranger. Les magistrats s'étranglent mais le propriétaire se défend, preuve à l’appui : « J’ai un fournisseur local pour la charcuterie ».

----Le chef-cuistot en question précise qu'il était absent en avril 2015 (en récupération tout le mois) au moment du contrôle incriminant. C'est alors le rôle du responsable de cuisine du moment de vérifier, chaque jour, la température des réfrigérateurs et les dates d'expiration des produits frais.-----« Je suis en train de licencier le cuistot pour faute grave »
C’est un responsable embêté qui s’est présenté à la barre. Il reconnaît avoir fait confiance au chef-cuistot : « J’ai été laxiste à ce niveau là, je lui ai fait confiance parce qu’il a plus de 30 ans d’expérience ». L’homme décrit une mauvaise entente avec celui-ci. Le cuisinier aurait des problèmes d’autorité avec son patron, mais aussi avec d’autres employés.
Depuis les faits, des mesures ont été prises, la carte a été changée et un contrat avec un laboratoire a été signé pour des contrôles réguliers… « Ça a été un mal pour un bien puisque j’ai tout remis en ordre. (…) Je suis en train de licencier le cuistot pour faute grave », conclut l'entrepreneur.

La peine peut aller juqu'à 1,5 million d'euros
Selon les textes, l’entreprise encourt jusqu’à 1,5 million d’euros. Le ministère public avait requis deux contraventions de 150 et 1 500 euros ainsi qu’une amende de 10 000 euros, dont une partie avec sursis. La condamnation pouvait être accompagnée d’une obligation d’affichage.
Finalement, la société a bien été reconnue coupable mais l'amende a été revue à la baisse : 8 000 € dont la moitié avec sursis, ainsi que trois contraventions (de 3ème et 5ème classe) pour un montant total (amende et contraventions comprises) de 5 400 €.

E.J.

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