L'expo JO de la Tour de l'horloge contée par Yannick

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 17/04/2024 à 16:00

Alors que la flamme olympique a été allumée ce mardi 16 avril sur le site antique d'Olympie, en Grèce, pour un périple qui la conduira jusqu'à Paris, à Issoire, on admire déjà une flamme, à la Tour de l'horloge, et toute une exposition. Yannick Dauge, médiateur culturel, nous propose une visite guidée... passionnante. 

La Tour de l'Horloge, c'est un peu le site incontournable de la ville, "the cultural place to be" pour les petits et pour les grands. Elle abrite notamment le musée numérique, la Micro Folie, et régulièrement des expositions. "On a fait 23 000 visiteurs l'an dernier." 

Et, JO de Paris obligent, la municipalité a souhaité mettre en valeur cet événement sportif mondial, dans sa tour chérie.

Yannick, sa collègue médiatrice, et l'équipe du Pôle arts et patrimoine ont donc bûché à la conception et à la réalisation d'une exposition retraçant l'histoire des Jeux, au travers de 27 panneaux explicatifs, d'accessoires fabriqués main, de trésors de collectionneurs, d'anciennes affiches et photographies, et autres pièces prêtées par des clubs sportifs. Le décor est planté, la visite peut commencer. 

La Grèce, berceau des Jeux

"On va remonter dans le temps puisque les Jeux Olympiques, c'est une vieille histoire. Les historiens s'accordent sur la date de 776 avant Jésus-Christ pour le début des jeux antiques, jusqu'à ce qu'un empereur romain du nom de Théodose les interdise, en 400 après Jésus-Christ, les considérant contraires à la religion chrétienne." 

Du sport contraire à la religion ? "Oui, car au départ ces jeux avaient pour vocation de rendre hommage aux Dieux et Olympie n'était pas une ville à proprement parler, c'était un sanctuaire dédié à Zeus"

Cinq jours d'olympiades

Ces jeux à Olympie se déroulaient tous les quatre ans lors d'une période appelée alors l'olympiade et duraient cinq jours. 
"Le1ᵉʳr jour était consacré au serment des arbitres et des athlètes. Le deuxième jour au pentathlon antique, qui comportait la course, le saut en longueur, le lancer de disque, le lancer de javelot, et le sport roi : la lutte, qui désignait l'homme le plus fort de Grèce (et donc... du monde)".

Le troisième jour, c'était "l'hécatombe". "Ils sacrifiaient cent bœufs pour le banquet, il y avait déjà une cérémonie d'ouverture et de clôture". Quant au quatrième jour, il était dédié à des compétitions plus militaires, courses de guerriers armés de boucliers, de lances et d'épées. "Les Grecs se préparaient aussi à la guerre de cette manière". 

Et les femmes dans tout ça ? Lors de la visite de l'exposition, on aperçoit la déesse grecque de la victoire, Niké

La déesse de vos baskets

La déesse grecque Niké, déesse de la victoire, a inspiré la marque Nike qui voulait associer à ses baskets cette image de performance et de victoire.

"La déesse représente bien la place qui était laissée aux femmes lors de l'Antiquité pour ces jeux, c'est-à-dire couronner les vainqueurs et... c'est à peu près tout", explique Yannick, qui précise également que comme les participants étaient nus, seules les femmes non mariées pouvaient regarder les jeux. 

En poursuivant la visite, on arrive dans l'ancien pensionnat de jeunes filles de la Tour, qui abrite en rendez-de-chaussée la Micro-Folie, et la suite de cette expo, et quelle suite, la flamme olympique surplombe la zone, on ne voit qu'elle ! "Elle nous permet de parler du renouveau des Jeux Olympiques dont la première édition en Grèce date de 1896".

La flamme Olympique au coeur de la Tour de l'Horloge Photo par Zoomdici

C'est à ce moment-là que l'historien Pierre de Coubertin entre en jeu, "Il voulait ressusciter ces jeux antiques!" et dans l'idéal, à Paris, capitale du monde ! Mais non... c'est bien la Grèce qui a eu la primeur de lancer les nouveaux jeux, après tout, c'est leur histoire à la base.

"Il y a eu plusieurs tentatives d'organisation de jeux, mais c'est vraiment lui et ses acolytes du CIO (comité international olympique) qui vont mettre en place un certain nombre de règles : que cela soit organisé tous les quatre ans, et accueilli par une ville différente à chaque fois."

Où sont les femmes ?

"Il va falloir attendre les jeux de 1900 pour que des épreuves soient ouvertes aux femmes, comme le golf, l'escrime, le croquet, l'équitation...".
Et si Pierre de Coubertin aurait préféré que les femmes restent au foyer, Alice Milliat fait bouger les choses en créant la Fédération Française de sport féminin et en organisant des jeux mondiaux réservés aux dames. "Coubertin ne va pas pouvoir faire sans les femmes, qui vont avoir accès à de plus en plus de sports, et là en 2024, c'est la première fois qu'on aura autant d'hommes que de femmes".

On attribue à Pierre de Coubertin cette maxime symbolique des JO "Plus vite, plus haut, plus fort" qu'il avait lui-même emprunté à un révérant père et modifié. À la base, le mot "Altius" était placé à la fin "Citius, Fortius, Altius", dans une idéologie que le sport élevait vers Dieu, vers le ciel. La loi du "plus fort" a finalement eu le dernier mot. 

En crapahutant dans la Tour on découvre, à chaque étage, des catégories de sports représentés aux JO. Sports de combat, athlétisme, sports nautiques, sports d'hiver, sports individuels et en équipe, pratiques emblématiques comme la lutte, le 100 mètres, ou les derniers arrivés : breakdance, escalade, surf, skateboard...

Un étage est également consacré aux jeux paralympiques, on peut notamment tenter de marquer des paniers, assis dans un fauteuil, et pour l'avoir essayé, ce n'est pas si simple !

L'espace paralympique devrait rester quelque temps en place puisque, attention spoilers... la prochaine expo de la tour abordera le handicap, sous toutes ses formes. 

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