La maison médicale 'La Valladière' ouvrira mi-novembre

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

La musique du célèbre graffeur local Camille Alberni, alias Dege, résonne aux abords du chantier du numéro 46 de l'avenue de Vals. On est en pleine finition des travaux, avec les dernières retouches, la pose du sol, l'installation des climatiseurs ou encore de l'ascenseur et Dege est en train de réaliser une fresque murale à l'entrée, dans un esprit nature, alors que la maison médicale, aux portes du Puy, bénéficie d'un bel écrin de verdure.
Tout a été refait aux normes RT 2020 dans ce bâtiment de 350 m² sur deux niveaux, en retrait de l’avenue, anciennement occupé, entre autres, par l’Église évangélique, le siège du Parti communiste et le bureau d’études Usson. La maison médicale 'La Valladière' devrait ouvrir le 9 novembre, avec l'arrivée des premiers professionnels de santé (deux kinés) le 16 novembre, puis le reste de l'équipe début décembre.

Six professionnels de santé dès cet automne, un généraliste fin 2021 seulement
Cette maison médicale proposera neuf cabinets (certains en double), allant de 14 à 75 m². Dès le 16 novembre, deux kinés vont s'installer sur un cabinet de 75 m² comprenant un plateau technique et deux pièces réservées aux soins plus personnels. Puis le 1er décembre, ils seront rejoints par deux infirmiers libéraux, qui exerceront au sein du même cabinet en alterant permanences et déplacements.
Toujours début décembre, une psychologue enfant-adolescent, spécialiste de la précocité, viendra compléter le tableau, ainsi qu'un médecin ostéopathe. Quant à la médecin généraliste, il faudra malheureusement attendre fin 2021, voire début 2022, pour qu'elle investisse le cabinet, au terme de son internat.

"Il y avait un manque criant de médecins et de professions médicales en général sur Vals"
Julien et Aurélie Chenevotot sont les gérants de la SCI (société civile immobilière) Danj. C'est le départ de trois médecins généralistes de Vals, qui ont fait le choix de rejoindre la maison médicale d'Aiguilhe, qui a enclenché le projet immobilier. "On s'est rendu compte qu'il y avait un manque criant de médecins et de professions médicales en général sur Vals", explique Julien, "et lorsqu'on a visité le bâtiment, naturellement, avec ma femme, on a tout de suite pensé à créer une maison médicale pour redynamiser notre commune et le sud de l'agglomération du Puy". Il ne reste en effet que l'équivalent de 1,5 médecin généraliste sur la commune, qui recense 3 500 habitants.
Comme il s'agissait d'un acteur privé, et non d'une collectivité, il a fallu monter le projet avec l'appui des banques et "aucune aide publique, malgré des sollicitations". Le couple ne cache pas une légère déception, alors qu'il prend les risques financiers, juridiques et fiscaux, tout en créant de la valeur ajoutée pour la commune et plus largement le territoire de l'agglo.

Pour bénéficier des exonérations liées aux ZRR, il fallait s'installer avant la fin de l'année
Surtout, il a fallu faire vite pour séduire des professionnels de santé prêts à s'installer dès cette fin d'année, malgré le contexte sanitaire si particulier, car le dispositif des ZRR (zone de revitalisation rurale) pourrait s'arrêter au 31 décembre, même si sa reconduction est finalement en bonne voie. Un dispositif permettant des exonérations de charges sociales et fiscales pour les professionnels de santé qui s'installent en ZRR, un atout colossal pour attirer des praticiens qui, s'ils s'installent avant le 31 décembre 2020, ont la garantie de bénéficier de ce régime très favorable pendant cinq ans, quelle que soit la décision politique finale sur ces ZRR. Le chantier a donc été mené tambour battant par les entreprises locales afin de pouvoir accueillir les premiers professionnels dès cette fin d'année 2020.

Encore deux cabinets vacants avec une priorité : la venue d'un autre généraliste
Finalement, le couple de gérants de la SCI a eu le luxe du choix puisqu'il a reçu de nombreux appels. Une sélection qui s'est opérée en fonction des spécialités qu'il manquait sur la commune et "sur leur vision du métier", ajoute Aurélie. Notons enfin que pour être reconnu comme une maison de santé, il faut avoir au moins deux médecins généralistes et certaines professions ne sont pas reconnues par l'ARS (agence régionale de santé), comme par exemple un naturopathe.
C'est pourquoi, dans les deux cabinets encore disponibles (l'un de 26 m², l'autre de 20 m²), la priorité est clairement portée sur l'arrivée d'un médecin généraliste mais la porte reste ouverte aux autres professionnels de santé (orthophoniste, diététicienne, sage-femme, podologue, ophtalmologue...).

----Les professionnels de santé qui souhaitent intégrer la maison médicale peuvent contacter la SCI Danj au 06.68.23.85.75 ou au 06.50.39.39.59. Les locaux sont visitables sur demande.-----Accès PMR et parking
Pour remplir ces deux derniers cabinets, les gérants de la SCI peuvent compter sur un bâtiment proposant des accès, un ascenseur et deux WC PMR (personne à mobilité réduite), avec des couloirs larges (1,40m) et un emplacement privilégié. En léger retrait de la fréquentée avenue de Vals, on retrouve un petit écrin de verdure apaisant, avec une terrasse privative équipée.
De plus, la maison médicale 'La Valladière' se trouve à 10 minutes à pied de la place Michelet ou de la mairie de Vals, elle propose un parking avec huit places matérialisées, sachant que le stationnement est gratuit le long de l'avenue et qu'il y a un arrêt de bus juste devant.

Toujours un manque criant de médecins généralistes en Haute-Loire
La fracture sanitaire ne date pas d'hier. Déjà en 2012, Zoomdici s'inquiétait d'une fracture qui touchait principalement les médecins généralistes, les pédiatres, les ophtalmo et les gynéco. Force est de constater que peu de choses se sont arrangées depuis, avec en 2020 une densité de médecins généralistes pour 100 000 habitants inférieure à la moyenne nationale (146 contre 152), et l'une des plus faible de la région
Sur le bassin du Puy-en-Velay, plus de 2 000 patients n'auraient pas de médecin traitant, avec des disparités importantes entre les territoires (aucun médecin à Espaly par exemple, mais Chadrac, Brives et Polignac sont bien dotés). Une étude de l'UFC Que Choisir révélait il y a un an que 41 % des médecins généralistes refusent de nouveaux patients dans notre département.
Alors que plus d’un Français sur 10 vit dans un désert médical (7,8 millions de personnes), cette situation va continuer à se détériorer avec les départs à la retraite dans les dix prochaines années. Ainsi on estime à 13 % la baisse du nombre de médecins généralistes entre 2010 et 2025. Sur l'agglo du Puy, en 2020, on recense quatre départs en retraite et... zéro arrivée.

Maxime Pitavy

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