La patate reine d’un jour à Solignac-sur-Loire

La Trifolà locale mise à l’honneur 

C’est une date désormais coutumière pour tous les gourmands altiligériens amateurs du fameux tubercule. Aux premiers vents de l’hiver, les connaisseurs se donnent ainsi rendez-vous, depuis 28 éditions désormais, au cœur du village de Solignac sur les hauteurs de la vallée de la Loire.     
Organisée par l’association Solignac Animation, le CIVAM 43 (Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) et soutenue par la mairie de Solignac, la fête traditionnelle met en avant la pomme de terre et permet aux habitants de toute la région de remplir leurs celliers grâce aux producteurs locaux. 

Une « Foire à la patate » qui soufflait ce week-end sa 28ème bougie

Ce samedi 21 et ce dimanche 22 octobre, la « Foire à la patate » soufflait sa 28ème bougie. Fondée par le maire de l’époque Didier Bourdelin, il s’agissait, selon Marie-Jeanne Avouac la présidente de Solignac Animation, de redynamiser un territoire quelque peu endormi :
« L’idée originelle était de faire vivre le territoire en créant de multiples évènements sur l’ensemble de la Haute vallée de la Loire et du Mézenc. Au Monastier se sont montées les Automnales, à Laussonne la foire avicole et ici la foire à la patate. On souhaitait que les locaux puissent s’approvisionner et faire le plein avant la longue période hivernale ». 

Un succès non démenti d’année en année

Réunissant à l’origine 3 vendeurs, la foire compte désormais une dizaine de producteurs locaux qui viennent de toute la Haute-Loire :     
« Nous avons connu un succès immédiat et l’engouement ne s’est pas essoufflé au cours des années. En moyenne nous accueillons 10 à 12 producteurs pour chaque édition même si ce chiffre est à la baisse cette année en raison des mauvaises récoltes. Les pommes de terre proposées à la vente viennent toutes de Haute-Loire et l’ensemble des exposants sont adhérents au CIVAM du département ».
Fête aussi gustative que populaire, c’est chaque année entre 2000 et 3000 personnes qui serpentent ainsi dans les allées à la recherche de la pomme de terre parfaite !

Des récoltes en berne et des prix qui augmentent

Monalisa, Anaïs, Marabel, Ratte, Charlotte, Bintje… de nombreuses variétés s’étalent sur les stands improvisés.
Malgré cette apparente diversité, l’heure n’est pas forcément aux réjouissances du côté des agriculteurs qui sortent de deux années particulièrement délicates. Pour Sylvain, producteur sur la commune de Jullianges, « c’est une seconde année consécutive de mauvaise récolte. Le temps devient trop sec, la pluie se fait désespérément attendre et nos sols légers ne retiennent pas l’eau ». Pour compenser la baisse de production et le coût des matières premières, le kilo de pommes de terre se négocie désormais autour de 80 centimes le kilo, une augmentation d’environ 10% en un an.     
Mais, avec ou sans patate, les visiteurs du jour repartent de Solignac-sur-Loire avec le sourire aux lèvres, heureux d’avoir célébré, en cette journée ensoleillée, l’irremplaçable reine de nos tablées hivernales.