La manifestation pour Madama déplacée devant la mairie du Puy-en-Velay

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 09/02/2021 à 12:55

Un arrêté d’interdiction de la mobilisation pour le jeune malien envoyé quelques heures avant l’heure du regroupement. C’est la surprise qu’ont reçu celles et ceux qui œuvrent depuis des jours contre l’expulsion de Madama au Mali.

« Le rassemblement non déclaré, organisé en soutien à Madama Diawara, est interdit sur la place du Breuil ainsi que sur l’avenue du Général de Gaulle joutant la préfecture de la Haute-Loire, au Puy-en-Velay, le mardi 9 février de 14 à 17 heures. Tout contrevenant à cette interdiction est passible de sanctions pénales ». Tel est l’avertissement écrit envoyé par la préfecture de la Haute-Loire aux soutiens du jeune malien à trois heures du départ. « Nous déplaçons donc notre mobilisation devant la mairie du Puy à 14 heures ce mardi 9 février, explique Véronique de Marconnay. Quoi qu’il en soit, nous ne lâcherons rien ! ».

À noter qu’à ce jour, ce ne sont pas moins de 27 000 signatures apposées en une semaine sur une pétition pour que Madama obtienne son titre de séjour.

Choisir l’une et pas l’autre

Au-delà du motif d’une déclaration non formulée pour organiser cette mobilisation, la décision de la préfecture aurait été décidée ainsi car une autre manifestation est prévue au même moment, devant la préfecture à 14 heures. Les agriculteurs, tracteurs et lisier à l’appui, se retrouvent devant le bâtiment d’État pour défendre leurs professions.

D’après Suzanne Foucan, directrice des services du cabinet du préfet, aucune préférence n’aurait été stipulée pour le maintien d’une des mobilisations face à la préfecture. « C’est pour que tout le monde ait son temps d’expression selon ses revendications distinctes, assure-t-elle. L’autre but de cette décision est d’éviter qu’il y ait un trop grand nombre de personnes réunies sur le même lieu à la même heure ».
Soit. Mais comment ont été formulés les choix pour savoir laquelle des deux manifestations pouvait se regrouper devant la préfecture ? « Peu importe, le but est que chacun puisse s’exprimer correctement et qu’il n’y ait pas une affluence trop importante en même temps, insiste-t-elle. Nous avons eu les responsables du Resf (Réseau Éducation Sans frontières, Ndlr) et ils ont très bien compris notre décision ».

Les drapeaux ou des tracteurs

Les autres motifs inscrits dans l’arrêté est l’appréhension exprimée par la préfecture quant à la présence de groupes d’ultra gauche. « Un appel à se rassembler (…) à l’initiative du Resf 43 et d’une intersyndicale, que cette initiative est soutenue par des groupes de l’ultra gauche locale (…), qu’il n’est pas exclu que ce second groupe essaye d’imposer sa présence et perturbe sciemment le rassemblement dûment déclaré par le collectif susmentionné provoquant ainsi des tensions et des troubles graves à l’ordre public ». Au terme des évènements prévus ce mardi après-midi, la cité ponote pourra alors voir qui des banderoles noire et rouge levées d’un côté ou des tracteurs chargés de lisiers de l’autre seront les plus à même de troubler l’ordre public.

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