Médecins généralistes en Haute-Loire : les installations compensent les départs

jeu 22/11/2018 - 13:55 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Entre le 1er décembre 2016 et le 30 juin 2018, 20 nouveaux médecins généralistes libéraux se sont installés dans le département quand, dans le même temps, 15 d’entre eux arrêtaient d’exercer ou quittaient le territoire. A noter toutefois que certains des retraités, toujours actifs, maintiennent une forme d’activité.

A lire : Médecins en Haute-Loire : "La situation va s'améliorer" 
Quelles sont les principales mesures mises en place pour attirer des médecins en Haute-Loire ?
Il existe actuellement cinq zones classées comme sensibles par l’ARS en Haute-Loire, où l’offre de médecins généralistes est insuffisante : les secteurs de Saugues, Retournac, Craponne, Saint-Julien-Chapteuil et, depuis peu, Pradelles. (Le Monastier en faisait encore partie avant la dernière actualisation en mars dernier). Une aide à l’installation d’une valeur de 50 000 € est offerte aux médecins dans ces zones (contrat CAIM). Avec, toutefois, quelques conditions : participer à la permanence des soins et rester au moins 5 ans ainsi que pratiquer les tarifs opposables (secteur 1). De plus, un dispositif de l’ARS (PTMG - Praticiens territoriaux de médecine générale) garantit aux jeunes médecins un salaire d’au moins 6 900 euros bruts mensuels durant les premières années, le temps de se constituer une clientèle.

Au-delà de ces secteurs prioritaires, la Haute-Loire offre également d’importants avantages fiscaux. Depuis 2017, la mobilisation des députés a permis de faire classer près de 90% de son territoire en Zone de Revitalisation Rurale, ce qui permet aux différentes professions indépendantes --dont les médecins -- qui s’y implantent d’être exonérées d’impôt sur le revenu pendant leurs cinq premières années.


(Docteur Alain Chapon, président du Conseil de l’Ordre des médecins du département. Photo DR/Zoomdici)

Toutefois, « les attaches affectives sont toujours le moteur essentiel qui incite l’installation en Haute-Loire », rappelle le docteur Alain Chapon, président du Conseil de l’Ordre des médecins du département. Pour faciliter la venue des professionnels de santé, le site welcomedoc.fr leur propose de l’aide pour trouver une école aux enfants ou même un emploi à leur conjoint. Le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles, qui a le vent en poupe depuis 3 ans, est également un facteur d’attrait, les jeunes professionnels aimant mieux travailler en groupe.

A lire aussi : Maison de Santé du Pensio : des cabinets toujours vacants

Quand un médecin s’installe dans le département, encore faut-il qu’il y reste. « Aujourd’hui, les jeunes professionnels ne font plus carrière toute leur vie au même endroit ; ils sont plus mobiles. » explique Alain Chapon. Les attentes vis-à-vis de leur métier ne sont également plus les mêmes. Beaucoup décident d’arrêter d’exercer en libéral et se tournent vers les postes salariés dans des structures (maisons de retraite, etc.) : « Ils sont à la recherche d’horaires plus cadrées, afin d’avoir du temps pour mener une vie de famille à côté. Et cela n’est pas que lié à la féminisation de la profession, c’est aussi valable pour les hommes. »
E.R.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire