Incendie au lycée Jean-Monnet : "la structure du bâtiment n'est pas atteinte"

ven 03/05/2019 - 15:13 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Rappel des faits :
Le jeudi 25 avril 2019, vers 5 heures du matin, les policiers et les pompiers étaient appelés en intervention au lycée professionnel Jean-Monnet du Puy. Constantin Kontaxakis, le proviseur, a été agressé dans son logement de fonction par deux individus cagoulés et munis d'un chalumeau, qui ont également mis le feu au self du lycée et commis des dégradations dans le gymnase de l'établissement avant de prendre la fuite.

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L'enquête ouverte ce même jeudi et confiée en co-saisine à la brigade de sûreté urbaine du comissariat du Puy-en-Velay et au Service Régional de Police Judiciaire de Clermont-Ferrand, a notamment permis de reconstituer le parcours nocturne des deux malfrats qui ne se sont pas limités à l'attaque du lycée. Les faits auraient commencé par des jets de pierres au préjudice du musée Crozatier, qui auraient déclenché l'alarme de ce dernier.
Ils se seraient ensuite dirigés au stade de Causans, entre 4 et 5 heures, où une station météorologique a été entièrement dégradée, au préjudice de la société ATMO. Les malfrats auraient ensuite pris la direction des locaux du journal « l'Eveil » pour s'y introduire et y causer des dégradations multiples (huile déversée sur une rotative, couteau planté dans un ordinateur...), pour certaines par le feu. Ils seraient sortis des locaux munis de trois extincteurs dérobés à l'intérieur, et s'en seraient servis pour y causer d'autres dégradations.
Les deux protagonistes ont ensuite pris la direction du lycée Jean-Monnet. Enfin, un particulier a déposé plainte suite à une agression subie à proximité du commissariat, à 5h20, par deux jeunes gens, porteurs d'un pied-de-biche et d'un petit chalumeau.

"On voulait que les élèves soient là, ils l'étaient, c'est l'essentiel"
Ce scénario catastrophe qui s'est joué le jeudi 25 avril 2019 au Puy-en-Velay, n'a pourtant pas empêché le lycée de rouvrir ses portes lundi dernier, à l'occasion de la rentrée des vacances de Pâques. "On voulait que les élèves soient là, ils l'étaient, c'est l'essentiel. Les cours ont repris, on a pu échanger avec les familles, les élèves. Ils ont pu également mesurer les conditions d'accueil", explique le proviseur, entouré de l'inspecteur d'académie, Jean-Williams Semeraro. "L'enseignement se poursuit, nous sommes au coeur d'une semaine culturelle qui devait avoir lieu et qui a eu lieu dans le lycée. Nous entrons dans une période de préparation des examens et dès le 27 mai, le lycée deviendra un centre d'examen puisque c'est une de ses fonctions ", ajoute-t-il.

"Ce que nous souhaiterions, c'est qu'en septembre, nos élèves puissent se restaurer ici"
Ce vendredi 3 mai 2019, le recteur d'académie Benoit Delaunay et le maire du Puy, Michel Chapuis ont été reçus par le proviseur de l'établissement. Ils ont ainsi été témoins des dégradations que le self a subi et de l'organisation mise en place par l'équipe du lycée en partenariat avec le lycée Charles et Adrien Dupuy, qui a tout de suite fait connaître sa solidarité en proposant d'accueillir les 300 élèves de Jean-Monnet pour les repas du midi et les 120 internes pour les petits déjeuners et les dîners. Une solution provisoire qui prendra fin à la fin du mois, lorsque le lycée fermera ses portes pour l'entrée en période d'examen.
"Ce que nous souhaiterions, c'est qu'en septembre, nos élèves puissent se restaurer ici, espère Constantin Kontaxakis. Nous ne sommes pas dupes, nous imaginons bien que les travaux seront beaucoup plus longs que les trois mois restants. Mais si au moins nous pouvions avoir une salle de restauration qu'elle soit provisoire ou que celle-ci (celle du self) soit réhabilitée et qu'on puisse se faire livrer les repas, ça nous conviendrait."

L'heure est aujourd'hui à la réflexion du côté de la Région, propriétaire des lieux. Aucune décision n'a été actée. Un seul fait est certain : si l'ensemble du matériel de cuisine a été détruit par les flammes ou ne peut-être utilisé car contaminé par la fumée, "la structure du bâtiment n'a pas été atteinte", précise le proviseur. Les trois logements de fonction qui se trouvent au-dessus peuvent, quant à eux, être réinvestis.

Stéphanie Marin

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