Haute-Loire : quelles sont les conclusions du Grenelle sur les violences conjugales ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

----infractions augmentent avec libération de la parole
le besoin de formation est réel, il doit évoluer en fonction des besoins de la société et il faut un plan de formation au fil des années. Le plan élaboré il y a quelques années a très bien fonctionné, il va se remettre en place en 2020 avec différents acteurs
"au niveau national, plus de 130 victimes depuis le début de l'année, c'est plus que l'an dernier. C'est un fléau qui nous concerne tous et nous devons tous nous mobiliser pour trouver des réponses adaptées.
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dans petit département, on a une habitude de travailler ensemble et nous nous rencontrons régulièrement, avec une habitude de travail et une confiance. C 'est une force pour notre département
-----"C'est un combat pour la civilisation", déclare le préfet de Haute-Loire, Nicolas de Maistre, "de notre capacité à verbaliser et garder des relations équilibrées entre les sexes. Nous devons lutter collectivement contre cet ensauvagement de la société".
Le département reste en effet confronté à ce fléau et en 2018, trois femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Dans ce contexte, l’impulsion donnée par le Grenelle a permis de faire un état des lieux avec tous les professionnels concernés et de proposer de nouvelles pistes d’actions.
Lors des ateliers, il a été souligné la nécessité de renforcer trois axes d’intervention : l'information, la formation et la coordination.

>> A lire aussi : Grenelle des violences conjugales : quelles attentes dans le département
Un memento pour ne rien oublier quand on essaie de fuir un conjoint violent
D'abord l’information de tous les professionnels et du grand public : cette communication doit s’effectuer par le biais d’outils précisant le « qui fait quoi » et quelle conduite à tenir dans le département.
Le memento est par exemple un outil pour les femmes qui veulent préparer et sécuriser leur départ du domicile ; il sert à rappeler les fondamentaux et éviter un retour auprès d'un conjoint violent car on sait qu'une victime revient en moyenne sept fois à son domicile avant un départ définitif.
Aurélie Nery, déléguée départementale aux droits des femmes et de l'égalité à la Direction Départemenale de la Cohésion sociale et protection des populations, revient au micro de Zoomdici sur les bons réflexes quand une femme veut partir mais demeure menacée par un mari violent (chantage affectif, au suicide, menace de ne plus voir les enfants, etc.)

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"Environ 10 % des gardes à vue concernent des violences commises contre les femmes"

La seconde priorité concerne la formation des professionnels ; ce besoin est ressorti de tous les ateliers et constitue un axe fort de l’amélioration de l’accompagnement des victimes (repérage, accueil, prise en charge,…). Le besoin est identifié pour les forces de sécurité, professionnels de santé (libéraux ou en établissements de santé), enseignants, réseau associatif...
Le besoin de formation est donc nécessaire pour tous ces acteurs ; en zone police, c'est "environ 10 % des gardes à vue qui concernent des violences commises contre les femmes", souligne le commissaire Eric Cluzeau. La dernière qui a défrayé la chronique concerne une tentative de viol en pleine rue, qui a été avortée grâce au coup de fil salvateur d'un témoin, que Zoomdici a retrouvé pour un témoignage édifiant.
La formation des forces de l'ordre
Du côté de la gendarmerie aussi et le lieutenant-colonel Rabasté rappelle qu'un bureau dédié va voir le jour à Monistrol, une pièce isolée pour l'accueil des victimes de violences familiales, particulièrement précieux pour les enfants notamment. 
Des modules de formation sont également mis en place dans les écoles de gendarmerie avec un accueil particulier pour les victimes de violences intrafamilales et sexistes afin de savoir comment prendre en compte la détresse des victimes.

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Quid des intervenants sociaux, absents dans le département ?

La prise de plainte est un impératif pour une suite judiciaire et tendre vers une fusion des cultures pénales et sociales est nécessaire. "Aujourd'hui on ne prend aucune main courante sur les violences familiales. Si la personne ne veut pas déposer plainte, on le signale au procureur de la République, qui a ensuite l'opportunité d'engager des poursuites derrière", précise le lieutenant-colonel Rabasté.
Les intervenants sociaux peuvent être un bon outil pour cette fusion des cultures pénales et sociales. Il en existe déjà 260 en France, mais aucun en Haute-Loire. Des dizaines de nouveaux intervenants sociaux vont être déployés dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police. Est-ce que la Haute-Loire fera partie des bénéficiaires ? La réponse de Véronique Ortet, sous-préfète de Brioude.

"Ce sont les générations futures qui vont nous permettre de faire diminuer ces violences"
En ce lundi 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les adolescents du lycée C&A Dupuy ont participé à un 'haka' le temps de la récréation de 10h (voir notre reportage vidéo). Peut-on pour autant dire que les nouvelles générations sont mieux armées et informées face à ces problématiques ?
"Je n'en suis pas certaine", répond Véronique Ortet, "et nous devons travailler avec les services de l'Education nationale sur les questions relatives à l'égalité entre les femmes et les hommes. C'est le point de départ, quand on se respecte, on a moins recours aux violences ; ce sont les générations futures qui vont nous permettre de faire diminuer ces violences", conclut la sous-préfète.
Maxime Pitavy

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