Tous

Blavozy

Blavozy : Michelin passe la seconde

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Distribution de masques à l'entrée puis prise de température, petite vidéo pour apprendre à bien se laver les mains et à bien mettre un masque : c'est le protocole de sécurité qu'a mis en place le Bibendum dans ses trois usines qui ont repris l'activité en France (cinq en tout puisque deux n'avaient pas fermé).
C'est le cas à Blavozy, qui a réouvert le site la semaine dernière après avoir fermé le lundi 16 mars suite aux mesures de confinement annoncées par le gouvernement. La cellule de crise de Michelin a déterminé avec le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) le protocole sanitaire pour permettre une réouverture sereine.

Des entrées échelonnées, de la rubalise sur les chaises, trois masques par jour...
Outre le protocole de sécurité expliqué ci-dessus, les entrées sur le site sont échelonnées afin de réguler le flux et maintenir une distance de sécurité entre les différents salariés. Des règles ont également été mises en place pour les locaux communs comme les sanitaires, les salles de réunion ou de repos. De la rubalise a notamment été installée sur des chaises pour interdire aux salariés de s'y asseoir dessus, une façon de matérialiser les ditances de sécurité.
Enfin des masques sont distribuées aux opérateurs de maintenance et de production, à raison de trois masques par personne et par jour (en plus de celui qui est distribué à l'entrée). Le groupe Michelin a son propre groupement d'achats qui lui permet un approvisionnement conséquent, et le site vellave a déjà un stock pour environ deux semaines.

----Déjà une chute d'activité fin 2019
On estimait la chute à environ 54 % au dernier trimestre 2019, ce qui avait contraint à l'arrêt d'une cinquantaine de contrats temporaires et au chômage technique pour les 600 salariés du site de Blavozy. Le travail temporaire et les détachements vers d'autres usines du groupe avaient été les premiers leviers actionnés par la direction.-----Une production hebdomadaire escomptée d'une centaine de Tonnes, loin, très loin des 2 500 Tonnes produites chaque mois lorsque la production est optimale
Si l'effectif total de l'usine de Blavozy est d'environ 600 salariés, "on va recevoir 150 à 200 salariés sur le site cette semaine", explique Dorian Defache, directeur du site vellave, en plus de la centaine d'employés qui poursuit sa mission en télétravail. Si le directeur assure que "les salariés sont contents de revenir au travail", on note tout de même que 10 à 15 % des salariés, inquiets, ont refusé de reprendre cette semaine.
C'est donc près de la moitié des salariés de Blavozy qui devraient reprendre l'activité cette semaine, d'abord en 2x8, puis en 3x8. Des effectifs qui comme la production devrait "monter en puissance" mais "on navigue à vue", déplore Dorian Defache. Il espère produire une centaine de tonnes cette semaine. Loin, très loin des 2 500 Tonnes produites chaque mois lorsque la production est optimale.

Des pertes financières difficiles à quantifier
Secret industriel oblige, il ne sera pas possible de révéler les sommes perdues durant la période mais "on sait que durant les 15 premiers jours de confinement, on a produit zéro", déplore Dorian Defache, ce qui représente forcément des pertes financières très importantes. 
Autre perte : celle de la matière première, le caoutchouc, qui a également une durée de vie limitée. "On a mis au rebut de la matière et il a fallu vider les machines lorsqu'on a arrêté la production", répond le directeur du site de Blavozy. L'équivalent de plusieurs dizaines de tonnes.

> Voir la position de la CGT

> Voir la position de la CFDT

Le risque d'à nouveau arrêter la production ?
Cette matière première est justement indispensable au bon fonctionnement de l'usine altiligérienne et grâce au concours de l'usine de Montceau-les-Mines, qui est restée ouverte, "on a environ du stock pour deux semaines de production". Ensuite, il faudra s'appuyer sur d'autres sites et c'est en Espagne que l'usine de Blavozy s'approvisionne. Problème : le site espagnol est toujours à l'arrêt et s'il ne reprend pas rapidement son activité, "on risque de manquer de matière première", constate Dorian Defache.

"Le monde a des besoins constants de métaux et de minéraux pour fonctionner, et ils ont besoin de nous"
Seule lueur d'optimisme dans cette période très perturbée : la dimension internationale du site vellave puisque 70 % de sa production sort de l'Union Européenne. L'usine de Blavozy est très bien placée pour l'industrie des mines souterraines.
"La consommation mondiale a certes chuté", analyse le directeur du site de Blavozy, "mais on a des besoins constants de métaux et de minéraux pour fonctionner, et ils ont besoin de nous". Servir le monde minier et le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) demeure indispensable, une aubaine pour l'activité de l'usine altiligérienne.

Maxime Pitavy

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire