Une première en Haute-Loire avec l'exposition 'Végétal'

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:05

"Dans un contexte d’urgence écologique, notre civilisation est obligée de repenser son rapport à la Nature. Mais on oublie souvent le monde végétal dans cette notion", explique Robert Jonget, Président de l'association Les Jardins Fruités, organistrice de l'événement.
C'est pourquoi l'appel à projets lancé en fin d'année dernière avait pour objectif de demander aux artistes quel regard ils portent sur le végétal. Parmi environ 25 dossiers, trois artistes ont été retenus : Myriam Roux artiste plasticienne vendéenne depuis plus de 30 ans, la plasticienne New-yorkaise Taylor Smith et Jonathan Bernard, également sculpteur plasticien du Morbihan. Des artistes à la renommée internationale dans leur domaine car "on vise la qualité avant tout".

Devenir « L’évènement jardin » de la région
C'est ni plus ni moins l'objectif de l'association qui organise le projet, en partenariat avec le Conseil départemental. La Fête des Plantes, organisée par Jardins Fruités en partenariat avec le Conservatoire Botanique national du Massif central donne chaque année rendez-vous aux amateurs de jardins et de plantes. Elle est non seulement une rencontre très prisée par le public, les pépiniéristes, les collectionneurs ainsi que par des artisans et des associations sélectionnés, mais également un lieu d’information et de vulgarisation sur le monde végétal.
Conférences, ateliers, visites des jardins, forum, expositions emmènent le visiteur dans un univers totalement « végétal ». En 2020, cette exposition d’œuvres artistiques dans le parc du château qui se prolongera tout au long de l’été viendra compléter la démarche initiale. Grâce à cette approche plurielle du monde des plantes et des jardins, et fort de la réussite des éditions précédentes (3800 visiteurs), cette manifestation ambitionne de devenir « L’évènement jardin » de la région. La convention passée avec le Département porte sur trois années et "c'est un événement qui va perdurer année après année, c'est une première mais on veut clairement l'inscrire dans la durée", ajoute Robert Jonget. L'opportunité d'enclencher aussi une dynamique touristique.

Un parc encore méconnu du grand public bien qu'il soit estampillé du label « Jardin Remarquable », le seul de Haute-Loire
Fort de ses trois hectares, le parc du Château de Chavaniac Lafayette offre un espace très prisé des visiteurs. Parties arborées, prairie dégagée, zones humides créent une ambiance propice à la flânerie. Le parc abrite notamment un vieux chêne planté par le grand-père de Lafayette. Un parc encore méconnu du grand public bien qu'il soit estampillé du label « Jardin Remarquable » depuis 2011. Il est le seul de la Haute-Loire à l'avoir obtenu. L'objectif est de "magnifier le site avec cette exposition, et ainsi le faire connaître au grand public", espère Président de l'association Les Jardins Fruités.
Trois scupltures végétales monumentales vont ainsi orner le parc du Château, mais attention : "ce n'est pas du land art, ce sont des oeuvres qui font partie intégrante de la nature", insiste Robert Jonget. C'est pourquoi ces oeuvres monumentales sont éphémères et biodégradables, elles nous invitent aussi à une réflexion sur la place de l'homme dans l'avenir du monde végétal le cycle de la formation du vivant. Les œuvres marqueront le début de la manifestation et leur exposition sera maintenue jusqu’au 20 septembre 2020 à l’issue des journées du Patrimoine.

De monumentales formes végétales et organiques, des sculptures vivantes qui vont se recouvrir de mousse au fil de l'été...
Le zygodon forsteri, petite mousse qui s’installe sur les cicatrices des arbres laissées par les branches arrachées, est à la base du travail que nous propose Myriam Roux. Zygodon est une métaphore entre le développement de cette plante et celui de l’être humain sur les blessures faites à la terre. Le caractère monumental et déambulatoire de l’œuvre invite à y pénétrer et à s’interroger sur le rôle à venir de l’homme dans l’évolution du paysage et de la biodiversité.
Bryoflore est une sculpture évolutive et biodégradable, cet arbre imaginaire vacille entre véritable morphologie végétale et création artistique. L’œuvre de Taylor Smith, créée en collaboration avec le Conservatoire Botanique National du Massif Central, est réalisée à partir de mycélium et se recouvrira de mousses au fil des jours. "Ce projet sera ainsi une véritable collaboration entre Femme et Nature, qui finira par revenir à la terre", explique cette artiste qui aborde sans détour le cycle de la formation du vivant. 
Succulentes : inspiré des Crassula repestris, plantes des milieux arides d’Afrique du Sud, l’installation monumentale de Jonathan Bernard questionne le dérèglement climatique, suggère les changements que vont connaître progressivement nos paysages. Succulentes, souligne la fragilité du monde végétal, mais également son extraordinaire capacité d’adaptation.

Infos pratiques
- Au parc du Château de Chavaniac Lafayette
- Du 18 juillet au 20 septembre 2020 (10h à 18h en juillet et août, puis 10h-12h et 14h-18h en septembre)
- tarif unique 4 €

Maxime Pitavy

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