Un spectateur entre sur le terrain et s'en prend à l'arbitre

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

L'information a été révélée par le journal La Tribune Le Progrès ce lundi matin. Il ne s'agissait que du deuxième tour de la coupe Gambardella, et déjà, la tension est palpable aux abords du terrain, bien qu'amateur. La Gambardella, c'est un peu la Coupe de France des jeunes joueurs, qui espèrent tous un jour tutoyer le stade de France.
On en est tout de même bien loin en Haute-Loire et ce deuxième tour aura été marqué par un incident extra-sportif synonyme de mauvaise publicité pour le monde du ballon rond.

Deux versions des faits pour un match bel et bien arrêté
Le match se déroule à Esplay ce samedi 8 octobre 2016. Le score est toujours de 0-0 et on se dirige tout droit vers les prolongations. Un joueur de l'équipe locale écope d'un carton rouge. L'arbitre, un quadragénaire habitué à officier à un niveau régional, était en train de s'expliquer avec l'entraîneur, lorsqu'il a subitement été pris à partie par un spectateur qui aurait enjambé la main courante afin de venir asséner un coup au visage de l'arbitre central.
Une enquête devra déterminer l'exactitude des faits car du côté d'Espaly, on explique qu'un délégué a intercepté le spectateur furieux avant qu'il ne puisse agir. En tout cas, l'arbitre a interrompu la partie. Il a ensuite rejoint l'hôpital pour faire constater sa blessure. Il a porté plainte le lendemain, dimanche, à la gendarmerie de Monistrol-sur-Loire. Une fois identifié, l’auteur présumé du coup sera auditionné par les enquêteurs et devra expliquer son geste. La commission de discipline de la Ligue d’Auvergne de football doit, elle aussi, se saisir de ce dossier.

Les peines encourues
Menacer de commettre un crime ou un délit à l'encontre d'un arbitre dans l'exercice de ses fonctions est passible de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende. Etre responsable de violences ayant entraîné un arrêt de travail de courte durée (moins de huit jours) est passible de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.

Des faits de violence malheureusement récurrents
Pas plus tard que début avril, lors d'une modeste rencontre de troisième division de district (l'équivalent de la treizième division, la deuxième à l'échelle départementale, après le championnat Elite) entre les équipes de football d'Aurec-sur-Loire et Riotord, les choses ont plus que dérapé au stade des Echaneaux. Un arbitre officiel de 26 ans a d'abord reçu des pierres après avoir donné un carton rouge à un joueur local. Face à ce geste, il choisit d'abréger la rencontre, ce qui n'est pas du goût de certains joueurs de l'équipe bis aurecoise qui le rouent de coups.
En octobre 2013, des incidents similaires étaient à déplorer lors d'une rencontre de football de première division de Haute-Loire (l'équivalent de la onzième division nationale) opposant les clubs des Portugais du Puy et Arsac, où un arbitre bénévole avait été agressé par un supporter. En plein week-end de l'arbitrage, l'événement avait fait tâche.

Il a toujours raison... même quand il se trompe
Malgré tout, le dossier arbitrage est un vaste chantier dans le football amateur comme dans le monde professionnel, de la formation à la "crise des vocations", alors que le niveau du corps arbitral français inquiète : la dernière finale européenne arbitrée par un Français date de 2001.
Reste aussi le problème de l'autorité et des débordements possibles. Sur les terrains de Haute-Loire, si ce n'est pas le quotidien, il n'est malheureusement pas rare non plus que des faits de violence émaillent les rencontres sportives. Zoomdici et RCF Haute-Loire avait consacré en avril dernier un long entretien à Lilian Jury, président de la commission des arbitres de football de Haute-Loire, afin de faire l'état des lieux du dossier arbitrage dans le département.

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