Quels rythmes scolaires au Puy ? La réponse ce vendredi

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:21

Une longue concertation a été engagée avec les parents d'élèves et les équipes enseignantes pour poser les jalons de cette réforme des rythmes scolaires, "dans l'intérêt des enfants", soulignent les élus ponots, précisant au passage qu'ils ne sont pas "farouchement opposés" à la réforme.
Différentes rencontres avec les conseils d'école, les familles et les enseignants ont été organisées depuis la mise en place de cette réforme. Pour l'instant, deux scénarios sont envisagés.

Deux scénarios, quatre engagements
Le premier viserait à concentrer toutes les activités périscolaires le vendredi après-midi mais c'est le plan B qui a les faveurs de la majorité : une heure d'étude surveillée trois soirs par semaine et une heure de temps périscolaire le vendredi, soit en début, soit en fin d'après-midi. Ces deux scénarios ont été présentés devant les conseils d'école qui doivent trancher ce vendredi.
En attendant, la municipalité a présenté des engagements : ne pas réduire l'amplitude horaire de l'accueil matin et soir (pour répondre aux besoins des familles), le maintien des études surveillées, la garantie d'avoir des professionnels qualifiés et diplômés pour encadrer ces activités périscolaires et enfin, la gratuité de ces dernières.

  • Laurent Wauquiez revient sur les scénarios envisagés, en détaillant les engagements pris par la municipalité, tout en déplorant "une Education Nationale à deux vitesses". Ecouter. {{audio}}

Pour l'opposition, Laurent Wauquiez a "profité du décret du nouveau ministre pour revoir sa copie"
Les conseillers municipaux d'opposition ont déploré cette tardive prise de position dnas un communiqué de presse : "début juin 2014, ni les parents d'élèves, ni les enfants, ni les enseignants des écoles publiques du Puy-en-Velay ne savent clairement leur organisation à la rentrée prochaine". Ils estiment que Laurent Wauquiez a "profité du décret du nouveau ministre pour revoir sa copie alors que rien ne l'y obligeait. Pire : il semblerait que cet argument ait été utilisé pour convaincre des parents et des enseignants de voter une modification", insinuent-ils.
Pour eux, "les activités périscolaires constituent une chance pour nos enfants et auraient pu donner lieu à un travail de concertation, attendu par de nombreuses associations". Ils concluent leur déclaration : "nous espérons que les réticences politiciennes de M. le maire laisseront place désormais à plus de sérénité pour que la communauté scolaire relève les défis qui se présentent à une école en pleine reconstruction".

Le risque d'une école à deux vitesses
Pour sa part, en amont du conseil municipal, le maire du Puy-en-Velay a rejeté la responsabilité sur le gouvernement, accusé de "se défausser sur les collectivités locales" et a dénoncé "le risque d'une école à deux vitesses", le Puy ne disposant pas des mêmes moyens financiers que de grandes agglomérations françaises. "C'est scandaleux de casser l'école de la République", a-t-il poursuivi, "qui ne sera plus la même d'une commune à l'autre".
La municipalité affirme que la réforme lui coûterait 200 000 euros par an, "soit 10 % de notre capacité d'investissement, l'équivalent de deux points d'impôts". Pour le député-maire, "l'aide de l'Etat n'est pas pérenne, puisqu'elle n'est versée que pour la première année, pour un montant de 50 000 euros". Il considère enfin que "la réforme devrait coûter 200 € par enfant à la collectivité, alors que l'Etat ne prendra en charge que 50 € par enfant".

Blocage à Taulhac, fermeture à Jeanne d'Arc
Enfin, concernant les mesures de carte scolaire, le conseil municipal du Puy a voté à l'unanimité contre les fermetures de classes annoncées aux écoles de Taulhac et Jeanne d'Arc, "alors que les effectifs prévus semblent plutôt favorables". Selon Laurent Wauquiez, "la Haute-Loire est le département d'Auvergne le plus touché, avec cinq fermetures de classes. On a deux fois moins de postes que ce qu'on devrait avoir si l'on appliquait les ratios du Puy-de-Dôme. Nous sommes ceux qui paient le plus lourd tribut".
Du côté de Taulhac, les nouvelles sont plutôt rassurantes puisqu'on s'oriente vers un blocage, c'est à dire que le poste pourrait être maintenu si le nombre d'élèves recensés à la rentrée est au moins équivalent au seuil de fermeture (78 élèves pour quatre classes). Pour l'école Jeanne d'Arc, la fermeture d'un poste semble en revanche inéluctable, avec seulement 62 élèves attendus à la rentrée prochaine (alors qu'il en faudrait 78 pour maintenir les quatre classes).

Les gouvernements Sarkozy et Hollande tous deux pointés du doigt
Le conseiller municipal socialiste Laurent Johanny n'a que peu apprécié les déclarations de Lauernt Wauquiez, tenant à souligner "la contradiction entre les propos de M. Le Maire à l'assemblée nationale et au Puy-en-Velay", avant de poursuivre : "responsable de la suppression de plus de 80 000 postes dans l'éducation nationale de 2007 à 2012, il semblait alors bien étranger aux conséquences sur le terrain pour les élèves partout en France. On ne peut innocemment appeler à la baisse du nombre de fonctionnaires sans en assumer les conséquences dans la vie quotidienne, notamment auprès de nos enfants". Pour autant, les quatre élus de gauche se sont engagagés à voter "évidemment pour ce texte avec conviction".
Laurent Wauquiez a déploré l'attaque socialiste, reprochant à son homologue de "toujours vouloir tout ramener à la politique nationale", avant de lui même mettre les pieds dans le plat : "comment un gouvernement qui a promis la création de 60 000 postes arrive finalement à en supprimer dans un département qui gagne des élèves ?".

Maxime Pitavy

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