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Les chibottes de Vals : la réhabilitation d'un patrimoine ancestral

, Mise à jour le 27/11/2020 à 05:53

D’amusantes petites constructions en pierre sèche, appelées « chibottes » s’éparpillent çà et là dans la vallée du Dolaizon. Afin de valoriser ce patrimoine ancestral, la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay a entrepris cette année des actions de sensibilisation et la finalisation de l’aménagement du parcours des chibottes. Elle projette encore d’améliorer le site. Mais d'où proviennent ces drôles de cahutes en pierre sèche qui émerveilent encore de nos jours les habitants du bassin vellave et les touristes ?  

----Au XXème siècle, l’illustre historien vellave Albert Boudon-Lashermes popularise le terme « tsabone » en le remplaçant par la désignation « chibotte », emprunté au toponyme « chabotta » rencontré dans des textes médiévaux et désignant une habitation permanente rudimentaire, une masure.-----L’origine des chibottes
Au XIXème siècle, les bergers et les paysans qui pratiquent la polyculture en terrasse dans la vallée du Dolaizon, située entre Vals-près-le-Puy et Saint-Christophe sur Dolaizon, bâtissent des petites constructions appelés « tsabana » ou « tsabone » en français local, c’est-à-dire cabanes. Il s’agit d’habitations temporaires ou saisonnières en pierre sèche d’origine volcanique de la Haute-Loire.

Mise en valeur du patrimoine et actions de sensibilisation
La Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, conjointement avec le Pays d’art et d’histoire et la commune de Vals-Près-le-Puy, décide dès lors de mettre en avant la valeur patrimoniale du site riche de « bâtis pierres sèches » et d’initier des actions de sensibilisation. Ainsi, en 2012, le parcours des chibottes est créé suite à la réhabilitation de ces petits abris si particuliers et un sentier balisé est aménagé.

Transmettre un savoir-faire ancestral autour de la pierre sèche

En 2014, le Pays d’art et d’histoire programme plusieurs actions de sensibilisation sous la forme de visites nocturnes guidées, « les Chibottes aux lampions », sur deux jours en été et pour les journées du patrimoine en septembre. Un guide conférencier et un murailler professionnel divulguent toutes les informations et tous les renseignements précieux et appropriés concernant ces étranges huttes de pierre.

Mais l’accent est avant tout mis sur la transmission de ce savoir-faire ancestral reposant sur l'activité de la pierre sèche. Ainsi, divers ateliers d’initiation pour le jeune public, d’une part et pour tous les publics, d’autre part, et la création d’un chantier ouvert sont mis en place au cours de cette année. L’apprentissage de la pierre sèche et l’aménagement final du parcours des chibottes définissent ces différents stages.
Une journée d’étude « Rencontres autour de la pierre sèche » en octobre, en partenariat entre le Pays d’art et d’histoire de la Communauté d’Agglomération, le CAUE 43 (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement) et l’association des muraillers professionnels Ranoraraku, instaure également un atelier de démonstration et d’initiation suivi d’un partage de débats et d’expériences.
Et le parking dernièrement rénové permet de mettre en avant toutes les possibilités de la pierre sèche en termes de construction et d'eco-responsabilité.

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Afin de valoriser davantage le site des chibottes, de nouveaux projets devraient voir le jour en 2015 : 
  • édition d’un flyer du parcours en lien avec les autres sites naturels remarquables de l’agglomération
  • mise en place de panneaux d’interprétation
  • création de nouvelles animations

-----Une balade unique et libre d’accès

D’une distance de 5,500 km environ, « le sentier des chibottes » est l’occasion d’effectuer une balade découverte unique et libre d’accès, labellisée « Respirando ». Avec la possibilité d’être équipé d’une randofiche disponible à l’Office de Tourisme du Puy, le marcheur déniche, sur des pentes parfois importantes et sur un sentier difficilement praticable sur sol mouillé, les huit chibottes restaurées, notamment la numéro 8, la chibotte privée des vignerons de Vals.
Se laissant aller sur ce sentier en boucle, empruntant pour partie le chemin de Saint-Jacques de Compostelle sur le retour, le promeneur profite encore au gré des chibottes d’un belvédère avec un panorama exceptionnel. Des tables de pique-nique et des bancs installés çà et là permettent également de se restaurer et de prendre quelques minutes de répit. 
Une variante plus courte d’environ 1,7 km (soit 45 minutes de marche selon l’allure et 60 m de dénivelé) est offerte aux moins aguerris.

Un ecocompteur installé en février dernier enregistre le passage de plus de 5.000 randonneurs à ce jour et révèle le succès grandissant de cette excursion.  

G.D.
 

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