Le synthétique de Massot en lambeaux : bientôt des travaux ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:51

Inauguré précisément le 10 décembre 2009 par le footballeur professionnel Sidney Govou, le stade Massot est en piètre état. L'investissement, de 228 210 euros, n'aura pas permis à la pelouse synthétique de tenir une décennie.
Étonnant pour ces fameuses pelouses synthétiques dont on nous vante régulièrement les avantages, tant sur les économies réalisées en entretien que sur la possibilité de les utiliser tout au long de la saison, même au coeur de l'hiver.
Ces mêmes pelouses synthétiques dont l'utilisation de billes en caoutchouc (recyclées à partir de vieux pneus) pourrait présenter un danger pour la santé comme l'a révélé en novembre dernier le magazine Sofoot

À Massot, les stigmates d'une utilisation trop intensive et de l'absence de grillage
La pelouse synthétique du stade Massot, quant à elle, n'aura pas fait de vieux os. Sa surface de 6592 m² a été foulée par une quantité infinie de footballeurs en herbe, que ce soit à usage scolaire, des clubs, de compétitions sportives et de formations sportives.
Aujourd'hui, il porte les stigmates d'une utilisation trop intensive et probablement d'un manque d'organisation dans la mise en place de cet équipement. En effet, selon l'adjoint aux sports de la ville du Puy Guy Chouvet, les mésaventures sont de deux ordres. D'abord, "il y a eu des malfaçons" de l'entreprise en charge des travaux. Ensuite, "le terrain n'a pas été grillagé et des adolescents sont venus y faire des tours dessus en mobylette", relate l'élu.

----Peut-on ouvrir le terrain à tous ?
"C'est aussi un lieu où se tisse du lien social, un lieu de mixité", concède Guy Chouvet, "mais on constate trop de vandalisme malheureusement".
-----Des trous, des bandes qui s'arrachent... mais aussi des tessons de verre et des mégots de cigarettes
On y trouve également des tessons de verres, des canettes de bière ou encore des mégots de cigarettes... autant d'éléments qui n'ont guère leur place sur une pelouse de football et qui ont contribué à une détérioration accrue de l'infrastructure.
Surtout, les joueurs l'arpentent de moins en moins car "il y a des lignes blanches qui s'enlèvent et des trous, ce qui représente un danger certain pour la sécurité des joueurs", souligne Christophe Mourier, le responsable des jeunes et également l'entraîneur de l'équipe réserve du Puy foot 43. On a en effet vite fait de se fouler une cheville dans un de ces trous par exemple et les coachs les masquent avec des coupelles pour éviter de perdre bêtement un joueur.

Quelques pansements sur cette jambe de plâtre
"Quoi qu'il arrive maintenant, on ne peut pas le garder en état", concède Guy Chouvet, alors que les services techniques ont été mis en garde sur les dangers de cette pelouse et qu'ils tentent, régulièrement, de poser quelques pansements sur cette jambe de plâtre.
"Une étude pour refaire la pelouse synthétique est en cours", nous assure l'adjoint aux sports, "on espère pouvoir aller vite pour une mise en service dès 2019". Dans le projet de la municipalité, l'équipement serait cette fois grillagé pour éviter les déboires passés. Le principal facteur qui pourra faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre sera le coût : s'il faut compter environ 400 000 euros pour créer un nouveau terrain, la rénovation d'un existant serait plus de l'ordre de 300 000 euros.

Un terrain qui date de huit ans à peine et qui n'est déjà plus homologué
Le terrain de foot ne serait "plus homologué pour accueillir des rencontres officielles depuis au moins six mois", selon Guy Chouvet, même si des rencontres de football loisir et de district, pour les équipes à huit, dans le sens de la largeur, sont encore autorisées, puisque c'est surtout sur une moitié de terrain que le bât blesse.
"Il faut reconnaître que l'état du terrain, très abîmé par endroits, nous contraint dans l'organisation des séances car on ne peut pas utiliser toute la surface", reconnaît Christophe Mourier, le responsable des jeunes et également l'entraîneur de l'équipe réserve du Puy foot 43. 

Le terrain est-il encore exploitable pour les séances d'entraînement ?
Nous avons posé la question à Christophe Mourier, responsable des jeunes et également l'entraîneur de l'équipe réserve du Puy foot 43.

Les joueurs n'osent plus s'y entraîner et vont jusqu'à... Rosières
Pour l'instant, outre les scolaires et les jeunes joueurs du Puy foot 43, le terrain synthétique est également mis à disposition de deux clubs du bassin, qui évoluent tous deux en R1 : le Velay FC et Espaly, qui s'y entraînent (gratuitement) un soir par semaine chacun en période hivernale.
Quant aux joueurs de Roland Vieira, évoluant en National 2, ils se préparent un peu plus loin, sur le terrain d'Estrouilhas. la pelouse synthétique ? "On n'ose plus s'y entraîner", nous confie un joueur et selon nos informations, lorsque l'équipe fanion du Puy foot a besoin de s'entraîner sur une pelouse synthétique (propice à la préparation de certaines rencontres), elle n'utilise plus son propre terrain mais se déplace jusqu'à... Rosières. Un comble pour l'équipe phare de Haute-Loire qui va prochainement voir son stade rénové pour 2,6 millions d'euros, même si les travaux ont été repoussés à cet été.

Une pelouse primordiale pour la formation et l'image du club
Si les travaux sont confirmés, "ce serait une très bonne nouvelle pour le club, car cette pelouse est primordiale dans l'organisation de nos entraînements, en particulier pour la formation et la préformation", analyse le technicien Christophe Mourier, "mais aussi pour l'image du club car lorsque l'on reçoit nos adversaires et qu'ils voient le terrain, on ne fait pas une bonne publicité du Puy foot".
Enfin ce serait "un formidable outil de développement pour tout le club avec la possibilité d'utiliser tout le terrain et de mettre en place d'autres actions comme des séances spécifiques pour les gardiens par exemple".

Une pelouse synthétique, un outil indispensable pour former les footballeurs de demain ?
C'est la question posée à Christophe Mourier, responsable des jeunes et également l'entraîneur de l'équipe réserve du Puy foot 43.


La question des billes de caoutchouc en toile de fond

Ces pelouses synthétiques ont défrayé la chronique ces derniers mois à cause de l'utilisation de billes en caoutchouc (recyclées à partir de vieux pneus) qui pourrait présenter un danger pour la santé comme l'a révélé en novembre dernier le magazine Sofoot
Le gouvernement a depuis pris "la décision de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur les éventuels risques liés à l’utilisation de ces granulats de caoutchouc" ont indiqué six ministères (Transition écologique, Santé, Économie, Travail, Agriculture et Sports) dans un communiqué commun. Le rapport est attendu pour la fin juin.

Maxime Pitavy

  • Pour approfondir le sujet, deux autres articles à venir :


État des lieux des pelouses synthétiques en Haute-Loire

Zoomdici fera le point dans les jours à venir sur ces structures en Haute-Loire, au nombre de huit aujourd'hui parmi plus de 160 stades. Toutes ces pelouses synthétiques sont implantées dans la première circonscription (Le Puy / Yssingeaux) mais deux autres projets sont en cours dans le département, dont un déjà voté du côté de Vergongheon, dans la deuxième circonscription.

Un synthétique intercommunautaire : réelle opportunité ou simple chimère ?
Depuis des années, de nombreux clubs du bassin du Puy se positionnent dans l'espoir de voir leur commune accueillir un nouveau terrain synthétique, qui serait intercommunautaire et donc partagé avec d'autres clubs et financé (en partie) par l'agglo. On peut citer pêle-mêle Arsac, Brives-Charensac, Chadrac, Espaly-Saint-Marcel, Polignac, Saint-Julien-Chapteuil ou encore Saint-Paulien.
Le besoin est réel et il a été inscrit dans le projet de territoire (2017-2025) de la communauté d'agglomération du Puy. Alors où en sommes-nous de ce dossier ? La réponse avec le Président Michel Joubert dans les jours à venir.

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