Le préfet visite une fierté du département

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Le phoenix, c’est cet oiseau légendaire qui possède la caractéristique de renaître à volonté de ses propres cendres. C’est aussi la Scop Fontanille, entreprise textile installée sur la commune d’Espaly-Saint-Marcel depuis un siècle et demi vouée à la ruine en 2012. Les 40 salariés sur les 70 présents tentent alors une aventure des plus périlleuses. Ils font le pari de reprendre la barre de ce vieux rafiot pour essayer d’en faire un galion aussi puissant que sont leurs rêves et leur opiniâtreté. La Société COopérative et Participative Fontanille voit ainsi le jour, avec l'un des leurs, Rolland Arnaud, comme le capitaine de cette fière équipée.

"Car elle mérite tout simplement un coup de chapeau !"
"Pourquoi j’ai choisi de venir à la rencontre de cette entreprise ?, répète Eric Etienne. Car elle mérite tout simplement un coup de chapeau ! En redressement judiciaire il y a huit ans, elle est maintenant une Scop puissante et pérenne avec sept embauches cette année malgré le confinement et les conséquences économiques négatives un peu partout ! C’est remarquable." D’autant plus remarquable que, pour garder ses 38 CDI et 10 intérimaires pendant l’inactivité due au confinement, Rolland Arnaud a simplement supprimé les heures supplémentaires et ainsi évité tout licenciement. "L’année 2019 a été une très bonne année avec un chiffre d’affaire de 4,3 millions d’euros, précise-t-il. Cette année, il sera sensiblement pareil." Spécialiste textile, la Scop produit en grande majorité des bas de contention et de la lingerie, travaille avec des entreprises de grande renommée telles que Dim ou Michelin, et exporte à travers la planète entière.

----Astrid, Ponote de 22 ans, témoigne sur son alternance à Fontanille :
"En 2019, j'avais déjà fait un stage de six mois chez Fontanille pour ma première année de master. Là, je suis en train de terminer mon master 2 en DCIB (Direction Commerciale et International Business, Ndlr) à l'Institut d'Administration des Entreprises à Clermont tout en appliquant la théorie à la pratique dans l'entreprise. Normalement, je devrais être embauchée à la fin de mon alternance en octobre 2020. Il est très difficile pour les étudiants de trouver un stage car beaucoup d'entreprises ne cherchent pas ou ne souhaitent pas en avoir. Là, c'est super qu'ils me fassent confiance. Je peux apporter un regard neuf sur la Scop, développer le côté digital de l'entreprise et partager de nouvelles idées".-----Sept embauches dans le courant de l'année 2020
Le but de la visite du nouveau préfet de la Haute-Loire est également de constater l’utilité de la formation en alternance dans les entreprises. "Nous avons trois étudiants en alternance qui jonglent entre leurs écoles ou facultés et Fontanille, explique Rolland Arnaud. Nous avons un BTS, une personne en licence et une jeune étudiante qui termine son master 2 commercial. Il y a également un apprenti en ingénieur textile pendant trois ans chez nous. Si nous sommes friands de ce genre de méthode, c’est que nous sommes à la recherche de l’excellence. Il n’y a plus d’école textile en France. L’alternance est une bonne solution pour résoudre le problème." Et pour les meilleurs, une embauche à la clé. "Nous allons faire sept embauches cette année dont une majorité parmi nos alternants", assure-t-il.

"Il faut que les jeunes montent en compétence et en mobilité"
Cette année, à cause ou grâce au contexte sanitaire, des aides de l’État sont octroyées. Un dispositif mis en avant par Eric Etienne. "Les entreprises qui prennent un apprenti de moins de 18 ans auront une subvention d’un montant de 5 000 euros, souligne-t-il. Pour ceux de plus de 18 ans, l’enveloppe monte à 8 000 euros. C’est ça le Plan de relance du Gouvernement. Il faut que les jeunes montent en compétence et en mobilité car les temps ont changé. Un jeune ne reste pas indéfiniment au même poste et à la même entreprise. Il doit acquérir les connaissances pour pouvoir souvent monter de niveau".

Le Made in France comme une promesse de qualité
Eric Etienne met en exergue la particularité de la Scop Fontanille, particularité qu’il aimerait voir se généraliser. "Sur le bas de gamme, nous serons toujours battus par des entreprises étrangères ayant des charges et des dépenses faibles. Mais il faut mettre en avant le label du Fabriqué français. C’est là qu’il faut se concentrer. Il faut également réduire au maximum les intermédiaires entre le début du produit et sa finalité." Un souhait que la Scop Fontanille pratique depuis ses débuts, sa production étant faite de A à Z entre ses vieux murs saturés d'énergie positive.

Nicolas Defay

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