Le Puy : des blagues loufoques en stock

sam 25/05/2019 - 12:12 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Beaucoup les ont sûrement découverts sur leur petit écran. Après des passages remarqués chez Ruquier pour On ne demande qu’à en rire, ou chez Drucker et après des tournées en solo, Ben et Arnaud Tsamère s’allient le temps d’un duo sur scène, dans le spectacle Ensemble.
Avec un humour cocasse, absurde et irrévérencieux, le duo brille par l’exercice qui l’a fait connaître : le sketch de situation. Un exercice qui permet aux humoristes de briller ensemble, quand les spectateurs se tournent plutôt vers le one-man show.
Vendredi soir, pour le dernier spectacle de la saison culturelle de l'agglomération du Puy, les deux humoristes s'en sont donné à coeur joie dans un théâtre ponot pas tout à fait plein.

Un vol de slip dans le métro : le journalisme sensationnel et intimiste est raillé
Une certaine conception du journalisme est dénoncée dans le spectacle, puisque le Journal Télévisé, dont le sommaire est évoqué en début de spectacle, va constituer le fil rouge du spectacle. On y aperçoit des correspondants qui face caméra attendent parfois bêtement sans vraiment savoir pourquoi, mais aussi l'interview d'une victime de pickpocket. Ce dernier s'est fait voler son slip dans le métro et le journalisme sensationnel et intimiste est raillé.
"Quand je n'ai pas de slip, ça gratte ou ça m'excite", témoigne péniblement la victime. Le journaliste partage le sentiment, avant de partager le sous vêtement de son invité au point de le mettre dans sa poche. 

"Le P s'est envolé"
Lorsqu'il se transforme en hacker, Arnaud Tsamère se met à pianoter frénétiquement sur son clavier. Un morceau de ce dernier se détache. "Le P s'est envolé", s'amuse-t-il en référence à la ville qui l'accueille ce vendredi soir. Les deux compères se déguisent ensuite en abeilles pour dénoncer la menace d'extinction de l'espèce.
Elles ne sont que deux survivantes mais lors de l'assemblée générale de leur association, l'une des deux est plus préoccupée par l'apéritif et son verre de rosé que par la survie de l'insecte.

Des inventions loufoques et un spectateur sur scène
Ensuite, c'est un inventeur fou qui fait place. C'est la 17ème fois qu'il se présente au concours Lépine sans jamais réussir à remporter le moindre prix. Il faut dire que ses inventions son t toutes aussi loufoques les unes que les autres : un mouille-linge, des gantoufles...
Puis vient le moment de faire monter sur scène un membre du public pour arbitrer le grand débat entre deux personnalités politiques ; là encore, c'est toute l'absurdité de l'exercice médiatique qui est pointée du doigt, avec deux candidats qui tantôt vocifèrent, tantôt fuient les questions, tantôt s'affrontent, tantôt se rejoignent.

Hipponosaure et art contemporain
Avant de saluer leur public, les deux humoristes enfilent un dernier costume : l'un de cochon, l'autre d'hipponosaure (un mélange d'hippopotame et de dinosaure)... Cette fois, c'est le théâtre contemporain qui est poussé dans ses retranchements, entre choix artistique et économique, le metteur en scène ne cache qu'à moitié ses choix.
Il engage des comédiens amateur, "artistiquement, c'était moyennement intéressant mais financièrement, très intéressant", explique-t-il cyniquement. Idem pour les costumes, dont la braderie dans un magasin discount a orienté son choix. Et le spectacle sera donné en allemand pour que les spectateurs aient moins conscience de l'amateurisme des acteurs et de la pauvreté du texte.

Autant de personnages déjantés et de crtiques de l'absurdité de nos sociétés qui n'ont pas manqué de piquer le public ponot, toujours friand de la venue d'humoristes.
Ça tombe bien, pour la saison prochaine, de nombreux humoristes sont attendus sur les planches vellaves.

Maxime Pitavy

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