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Yssingeaux

La fronde des maires bien accueillie par les populations, pas par les autorités.

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

A Yssingeaux, le maire Pierre LIOGIER a pris un arrêté le 30 octobre 2020 pour autoriser l’ouverture des magasins du centre-ville.
A Monistrol sur Loire, le maire Jean-Paul LYONNET a interpellé le Premier Ministre et le Préfet de la Haute-Loire dans un courrier demandant l'aménagement des dispositions de fermeture des magasins dit “non essentiels”. Isabelle VALENTIN, député de la circonscription Est a, elle aussi, pris la plume à l’adresse du 1er ministre et diffusé un courrier identique ce samedi soir vers 19 heures.
Au Puy en Velay, Michel CHAPUIS a suivi le mouvement en permettant une ouverture pour ce seul samedi après midi. Le résultat semble un peu décevant pour les commerçants, en tous cas à Yssingeaux, où le centre ville est presque mort. “Une rupture d'égalité de traitement entre les supermarchés et les petits commerces non alimentaires” Cet argument est avancé sur les arrêtés pris par les maires d’Yssingeaux du Puy et de Brives Charensac dont la rédaction est quasiment identique. L'arrêté était affiché sur la porte vitrée de la mairie Yssingelaise ce samedi après-midi, c'est la loi. Mais sa lecture est en partie empêchée par les symboles anti-collision de la porte coulissante comme nous le fait remarquer Simone qui se penche pour le lire.  Elle nous livre son avis sur cette décisn du maire “J’ai un avis partagé. Je trouve que c’est très bien cet arrêté car il faut soutenir les commerçants du centre ville. sans eux, il n’y a plus de centre-ville et ils ont été durement impactés par le 1er confinement. Mais d’un autre côté, je trouve que ce n’est pas très prudent de diffuser un tel message. Le virus circule beaucoup et il faut que les gens fassent très attention”. Une cliente d'un magasin situé proche de la mairie témoigne aussi “Il faut soutenir les commerçants, non pas que les grandes surfaces n’aient pas leur utilité dans la vente alimentaire mais on se doit d’acheter dans les magasins de proximité quand on peut. C’est beaucoup plus sûre, ici on n’est pas les uns sur les autres comme au supermarché en bas où les gens sont les uns sur les autres".----Le virus est plus que jamais présent à Yssingeaux. Les gens que nous avons rencontré tiennent tous un disours de responsabilité. Pas une personne qui ne connaisse pas proche de lui une personne atteinte. . Ce témoin confirme “Pour ma part, j’ai eu le covid, c’est mon petit fils de 2 ans qui me l’a passé pendant les vacances alors que j’étais chez ma belle-fille dans le Nord pour le garder. Et bien, je dois dire que je me sens beaucoup plus en sécurité dans un commerce de proximité où les personnes prennent un maximum de précautions sanitaires et où il est facile de garder ses distances”. Cet autre nous confie "je ne vous approche pas car j'ai attrapé le Covid, c'est ma 1ère sortie".----- “Un grand bravo à notre maire” C’est par ces mots on ne peut plus explicite que nous répond Laurent qui tient un magasin de tabac presse au centre du village. “Et je pense qu’en disant ça je parle pour tout le monde ou presque? En tous cas ce sont les échos de mes clients ici". La conversation s’engage avec les clients. Ils sont absolument d’accord avec leur maire qui semble tenir là son 1er bâton de maréchal. Un client veut témoigner pour dire que les gens doivent faire preuve de civisme et de responsabilté “Moi, par exemple,je fume du tabac mais je vais en prendre pour ma semaine” "Il y avait peut-être d'autres solutions que ce confinement là". Edith, la propriétaire d'une boutique du centre-ville tient à préciser que dans cette histoire, ce n’est pas les grandes surfaces contre les petits magasins du centre. Elle a d'ailleurs beaucoup hésité avant d'ouvrir son magasin craigant d'être hors-la-loi malgré l'arrêté municipal. Pour elle “le débat est ailleurs. C’est par exemple celui de la sécurité et de l’utilité de garder du personnel quand il n’y a presque pas de clients. car c’est quand même le confinement, les gens ne sont pas dans la rue. Ils sont au travail puis chez eux.” Elle poursuit "La solution qui a été choisie par ce confinement allégé n’est peut-être pas la meilleure possible. C’est un entre-deux qui ne permet pas l’équité de traitement entre toutes les formes de commerce (On retrouve l’argument des maires). On aurait pu par exemple proposer un confinement total tous les week-end et en revanche proposer des horaires d’ouverture réduits pour les magasins et une sortie du travail un peu plus tôt et un couvre-feu généralisé. en semaine De cette façon, l’activité serait possible en journée, y compris pour les bars et on se confine le soir pour éviter la circulation du virus"Une incompréhension sur la logique des décisions prises et une profonde défiance envers l'Etat Presque partout, le même discours, Nathalie, Barbara, Etienne soutiennent Pierre Liogier. Mais chacun ressent une profonde iniquité dans les décisions qui ont été prises par le gouvernement. “Lors du 1er confinement, les règles étaient les mêmes pour tous mais là, c’est du n’importe quoi. Je ne sais pas qui réfléchit là-haut. Il faudrait qu’ils viennent un peu voir le réel” dit ce commerçant. “On interdit les terrasses” déplore Barbara “alors que devant chez nous il y a des centaines de m2 (on est devant la grenette, la place est déserte). Dans le magasin, on nous demande de respecter un minimum de 4m2 par personne. Du coup, les gens viennent, ils prennent un café à emporter qu’ils boivent devant la porte en discutant sans aucune distance. Elle est où la logique ?”..Une initiative prise par le directeur du supermarché Le directeur du Super-U s’est d'ailleurs rapproché des commerçants du centre ville en leur proposant son aide sous une forme qui reste encore à définir. L’histoire du parking de la grande surface et des rayons pris d'assaut est revenu dans la bouche de plusieurs de nos interlocuteurs. Pour eux cependant la responsabilité n’en incombe pas au directeur du supermarché mais plus sûrement au civisme des gens.Au supermarchéLe parking du magasin est loin d’être plein, la foule est venue jeudi et vendredi. On nous oppose un argument imparable “On vient ici parce qu’en une heure on peut faire toutes nos courses d’un coup” A l’intérieur du magasin, quelques clients flânent au rayon librairie qui n’a pas été condamné, "au contraire de celui de l’intermarché de Monistrol" affirme un quidam.  Les caddies, quand à eux, sont remplis et on a acheté des produits de 1ère nécessité mais visuellement il n’y a aucune rupture de produits dans les rayons. il n’était peut-être pas utile de se précipiter. Et maintenant ?De son côté, le 1er magistrat n’a pas répondu à nos sollicitations. La préfecture, elle, vient de donner l’injonction aux commerçants de fermer les magasins non autorisés par le décret gouvernemental du 29 Octobre sous peine d’amende et sommé les maires de retirer leurs arrêtés. A Yssingeaux, pas plus qu’à Monistrol, où le maire a pris un arrêté d’obligation de port du masque dans tout le centre ville, les magasins risquent bien de rester fermer
T.C.

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