L'Afpa sauvée à condition de se transformer

ven 19/04/2019 - 19:04 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

La mobilisation des salariés de l'Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) contre la fermeture du site de Blavozy a finalement porté ses fruits. Un projet alternatif a été lancé pour permettre au centre de formation de de subsister. "A ce stade, nous pouvons nous permettre de dire que l'ouverture du centre et les emplois sont sauvegardés" se réjouit Isabelle Fichet, représentante Sud-FPA des salariés.
Lire aussi: Afpa Haute-Loire : ''plusieurs combats dans un combat'' Plus seulement de la formation Ce nouveau projet, baptisé "village de l'Afpa" mise sur sur le développement de services susceptibles d'attirer un public plus large et répondre aux nouveaux besoins du territoire. Plus qu'un simple centre de formation, il s'agirait de développer des espaces à partager, via un lieu de vie pour des activités culturelles et associatives, ainsi que des actions en faveur de la reconstruction du lien social après la perte d'un emploi. L'accent sera également mis sur le soutien à la création et la reprise d'entreprises dans le domaine de la construction. Le plateau bois, principal atout du centre blavozien, devrait s'enrichir d'un espace découverte des métiers du bois pour le public. De nouveaux axes émergent également, avec la mise en place d'une offre d'accompagnements des aidants familiaux, nécessaires pour répondre aux problèmes de dépendance. Enfin, l'Afpa se propose d'élargir son offre de formation au domaine des véhicules électriques (cycles, voitures). L'émergence de ce nouveau projet pour l'Afpa n'est pas allée de soi. Parcours du combattant Après l'annonce par la direction nationale de l'organisme de la suppression de 1500 postes dans l'Hexagone, l'antenne locale de l'Afpa était promise à une fermeture prochaine. C'était sans compter la ténacité des salariés: "Nous avons fait remonter nos problèmes auprès des maires, des députés, du préfet et Laurent Wauquiez président du Conseil Régional, explique Isabelle Fichet. Il y a eu comme une montée en pression petit à petit qui a permis de mobiliser les politiques sur ce sujet. En janvier, nous avons appris que la direction de l'Afpa réfléchissait à un projet pour maintenir le centre au Puy-en-Velay. En tant que salariés, nous avons donc demandé à y être associés." Après plusieurs mois de travail, le projet a reçu l'approbation du conseil régional. Dans l'immédiat, cela répond aux deux principales préoccupations des salariés: le maintien du centre au même endroit et la préservation des 28 emplois menacés. "Le bémol, c'est que ce nouveau projet va nécessiter de former le personnel à leurs nouvelles missions. Si ce n'est qu'un petit complément de formation, ça devrait être bon, mais si c'est trop éloigné de leurs compétences actuelles, cela pourrait poser problème. Nous allons devoir rester vigilant." Le calendrier de mise en oeuvre est encore assez flou, tout au plus sait-on qu'une nouvelle direction locale doit être nommée en mai par l'Afpa pour piloter le projet. "Nous n'en verrons surement pas le bout avant novembre" estime Laurent Dufaud, délégué du personnel CGT-Afpa. "On a mis des pansements là où ça craint." A plus long terme toutefois, toutes les inquiétudes ne sont pas écartées. Au niveau national, 38 centres de l'Afpa étaient menacés de fermeture. Une dizaine seulement vont finalement y échapper, grâce aux résistances locales: "On a mis des pansements là où ça craint, résume Laurent Dufaud. Il y a toujours 1300 emplois sur les 6500 employés en CDI au niveau national qui doivent toujours être supprimés. Si on continue comme ça, l'Afpa au niveau national ne survivra pas. Et alors nous passerons aussi à la trappe." 

Eddie RABEYRIN

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