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Haute-Loire : risque de précarité renforcée pour les aides à domicile
Les dispositions de l'Accord national interprofessionnel ouvrent la possibilité de dérogation à l'article de loi sur les temps partiels. Les employeurs proposent ainsi un avenant à la convention qui permettrait d'imposer aux salariés des contrats de travail de quatre heures hebdomadaires.
Pour le syndicat CGT, "ce sont des salariés précarisés par des temps de travail partiel subit et des conditions de travail indignes", et "le peu d'avantages acquis durant 20 années de négociations se réduisent comme peau de chagrin".
Des contrats déjà très précaires
On évalue à un peu plus de 1 500 en Haute-Loire le nombre d'emplois dans le secteur de l'aide et du maintien à domicile. La quasi-totalité de ces salariés sont des femmes et près de 90 % seraient à temps partiel, avec des contrats souvent inférieurs à 70 heures mensuelles, ce qui ne donne pas droit à la Sécurité Sociale, alors que la rémunération ne dépasse pas le Smic. Il est alors "presque impossible de vivre décemment dans ces conditions".
----Ces salariées n'ont pas eu de revalorisations de leurs salaires depuis 2009, alors que la plupart sont déjà cantonnées au Smic...-----En effet, en Haute-Loire, environ 45 % de ces salariées peuvent prétendre au RSA ou bénéficient d'aides alimentaires. Monique Longeon, aide à domicile sur le secteur de Langeac, dénonce la précarité dans laquelle risquent d'être plongées les aides à domicile si ces contrats de quatre heures hebdomadaires étaient autorisés. Ecouter. {{audio}}
Un point d'équilibre pour dix ans de vie gagnée à domicile
Si le métier est peu valorisé, il est pourtant essentiel dans nos sociétés, comme le souligne Jo Chapuis, délégué CGT : "ça représente un équilibre dans notre société pour éviter aux personnes âgées d'être hospîtalisées. Grâce à l'intervention des aides à domicile, beaucoup de retraités peuvent vivre dans leur maison le plus longtemps possible".
Lors de ses voeux (lire), le Président du Conseil général Gérard Roche avait rappelé que 3 470 altiligériens peuvent rester à domicile grâce à l'APA et s'était dit "très fier" que la moyenne d'âge pour l'entrée en maison de retraite soit passée de 75 ans à 85 ans : "c'est dix ans de vie gagnée à domicile".
Délicat d'envisager une grève
Reste à savoir si le mouvement peut se poursuivre et se durcir. Il serait en effet délicat pour les salariées d'abandonner les personnes accompagnées et les laisser seules à domicile : "c'est vrai que c'est très compliqué, c'est pourquoi on espère être entendues tout en haut de l'échelle", observe Monique Longeon.
Une grève peut-elle être envisageable ? "Ça paraît compliqué", répond-elle avant de nuancer : "mais on sera peut être obligées d'en arriver là... Après, les personnes accompagnées ont vraiment besoin de nous et on tient à elles". Il faudra maintenant patienter pour savoir si cet avenant trouve un agrément favorable auprès du ministère de tutelle ou si les salariées sont enfin entendues.
Maxime Pitavy
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