Gilets jaunes : un mouvement suivi mais en baisse

sam 15/12/2018 - 16:27 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Certains d'entre eux sont là depuis les premières heures du mouvement des Gilets jaunes. Comme M. qui vient revendiquer le problème des petites retraites. "Ma mère touche 358€ et ma tante 485€, que voulez-vous faire avec cela ? Pendant qu'il y a des abus de tous les côtés".

Avant de se mettre en marche en direction de la Préfecture, une des manifestantes interpelle la foule et l'informe que le jeune Ponot âgé de 29 ans blessé à l'oeil lors des échaufourrées du 1er décembre 2018 est décédé la veille. Une minute de silence sera respectée dans la foulée en son honneur.  Mais les services de l'Etat, relayant un message du Centre hospitalier Emile Roux du Puy, ont immédiatement démenti l'information, précisant que le jeune homme opéré était rentré chez lui après avoir subi une opération "sans complication".
Pacifistes et décidés à poursuivre
Après un rassemblement dans le calme, en fin de matinée, sur la place du Breuil pour se poster devant la Préfecture, les Gilets jaunes étaient toujours bien décidés à faire bouger le Gouvernement.

Pour Isabelle, infirmière, venue avec son panneau "soignants, malades de vos politiques", "c'est bien de parler du pouvoir d'achat mais il faut aussi évoquer les conditions de travail. Nous manquons cruellement de moyens et là aussi il faut que l'Etat mette de l'argent".

Sylvie, retraitée de la fonction publique, pense, quant à elle, qu'il faut simplement "doubler la valeur de la monnaie et sortir de l'UE. Les Gilets jaunes veulent faire les choses en direct sans représentativité : il faut mettre en place des comités citoyens". Pour Florence, 36 ans, secrétaire, "c'est sur les taxes qu'il faut agir en priorité. Ils ont pris sur les CSG (contributions sociales généralisées) de nos parents, environ 700€ par an et nous donnent 20€ de plus par mois, le calcul est vite fait !"

A l'arrivée du cortège devant la préfecture, une quarantaine de CRS étaient postés derrière les grilles. Certains Gilets jaunes les ont traité "d'assassins" en rappelant que le mouvement avait déjà fait 6 morts,  avant d'entonner une Marseillaise.
En chemin vers la mairie
Sur le chemin de l'Hôtel de Ville, Eric et son beau-fils Kylian (17 ans) marchent côte à côte. Tous deux participent au mouvement chaque jour depuis trois semaines. "Je suis en Terminale ES et je me sens concerné même si ce n'est pas par la question du pouvoir d'achat. C'est pour mon avenir que je bataille !"

Tous les Gilets jaunes ne sont pas là pour les mêmes motifs. Mais tous sont convaincus d'une chose : il faut rétablir une démocratie. Comme Angèle, 30 ans, thérapeute qui est venue distribuer ses flyers estampillés RIC comme "Référendum d'Initiative Citoyenne".


(Les Gilets jaunes ont obtenu le cahier des doléances de la mairie du Puy. Photo DR/ALB)

A la mi-journée, les Gilets jaunes se sont rassemblés devant la mairie, près du Monument aux Morts pour réfléchir à l'action de l'après-midi. Les idées fusent. "Il faut aller devant les impôts, il faut aller retirer notre argent des banques, il faut élire un représentant au niveau de la Haute-Loire, il faut une faire une grève générale, partout où vous travaillez il faut aller voir les syndicats et faire adhérer le plus de gens possible". Une vraie agora prend place où chacun s'exprime.

Après avoir obtenu le cahier des doléances en mairie, les Gilets jaunes se sont dispersés. Certains rejoindront les ronds-points investis depuis trois semaines, d'autres se sont rendus sur le rond-point d'Auchan à Brives-Charensac.
Plus de 400 agents des forces de l'ordre
En tout plus de 400 agents des forces de l'ordre ont été réquisitionnés ce samedi 15 décembre, jour de l'acte V des Gilets jaunes, pour couvrir de possibles débordements (60 CRS, 240 gendarmes nationaux, 72 gendarmes mobiles, et 40 agents de la DDSP).
Anne-Laure Besse

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