Du grabuge en marge de la manifestation

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

En début d'après-midi ce jeudi, des manifestants occupaient illégalement un bâtiment désaffecté à Chadrac, en l'occurence l'ancienne école de la Renaissance.
"J'étais en rendez-vous à l'extérieur et je suis arrivé à 15h30 en mairie", nous explique le maire de Chadrac, Gérard Convert, "ma secrétaire m'a signalé l'occupation du groupe scolaire de la Renaissance par des manifestants, et personne ne m'avait contacté à cet effet".
Le premier, magistrat de Chadrac explique qu'une banderole "Maison du Peuple" avait été déployée (voir photo) et qu'un manifestant était monté sur le toit. "Depuis deux ans, cette école sert de bâtiment d'entraînement à la gendarmerie, à la police et aux pompiers", ajoute-t-il.

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L’évacuation s’est effectuée "dans un contexte tendu"...
Selon Suzanne Foucan, directrice de cabinet de la préfecture de Haute-Loire rencontrée sur les lieux, "des personnes non identifiées gênaient l'entraînement de pompiers stagiaires", au point même d'avoir "tenté de subtiliser du matériel". Les services de l'Etat ont donc pris la décision de déloger les manifestants, une trentaine dans l'école et une cinquantaine aux abords.
L’évacuation s’est effectuée "dans un contexte tendu", rapportent les services préfectoraux. "Les individus présents, refusant d’évacuer les lieux, ont jeté sur les forces de l’ordre des projectiles et des objets divers (canettes, palettes...), nécessitant l’emploi de la force", poursuivent-ils dans un communiqué de presse.

"Ils m'ont matraquée, ils m'ont étranglée et je suis partie en courant"
"On voulait juste tenir pacifiquement une assemblée générale dans cette école désaffectée, ce qui ne gênait personne", rapporte Titou, un Gilet Jaune qui fait partie des expulsés, "et voilà le résultat : j'ai les yeux brûlés, la gorge aussi".
Chloé explique pour sa part : "ils ont matraqué les gens qui n'étaient pas assis et je me suis levée, car je cherchais mon père", et elle rappelle au passage qu'elle n'a que 16 ans, "et je cherchais du regard mon père pour voir s'il allait bien. Je me suis levée et ils m'ont matrquée, ils m'ont étranglée et je suis partie en courant".


Selon la préfecture, des sommations avant la charge et aucun blessé
Toujours selon Suzanne Foucan, il y a bien eu des négociations et une sommation de quitter les lieux avant l'intervention des CRS, contrairement à ce que disent les manifestants interrogés dans notre reportage vidéo. Elle assure également qu'il n'y a eu aucune prise en charge des manifestants par les pompiers, qui avaient été appelés pour a priori une dizaine de blessés.
Une fois l'école évacuée, les manifestants occupaient toujours la voie publique, en oprésence de la presse. Nous avons nous-mêmes été surpris de voir les forces de l'ordre charger pour faire reculer les manifestants et n'avons entendu aucune sommation, nous retrouvant ainsi dans les nuages de gaz lacrymogènes.

Résultat : neuf interpellations dont six gardes à vue, et deux policiers blessés
"Evacués, les individus sont alors retournés sur le centre-ville du Puy-en-Velay, en interpellant parfois violemment certains automobilistes", poursuit le communiqué de presse de la préfecture, "en fin d’après-midi, on a pu déplorer la mise à feu de poubelles boulevard Fayolle".
Résultat : neuf interpellations dont six gardes à vue, et trois personnes placées en cellule de dégrisement pour ivresse sur la voie publique. Selon nos informations, les gardes à vue concernent principalement des outrages, mais aussi un conducteur ayant refusé de se soumettre aux vérifications et un port d'arme.
Du côté des policiers, on fait état de deux blessés, un municipal et un national, l'un ayant reçu un coup de poing, l'autre un projectile. Aucun manifestant n'a été recensé comme blessé, malgré les images que vous pouvez voir dans notre reportage vidéo.

Maxime Pitavy et Stéphanie Marin

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