Des lycéennes se bougent pour lutter contre le harcèlement scolaire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

« Nous avons, depuis l’année dernière, proposé à des élèves de seconde ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne, NDLR), de devenir des ambassadrices de la lutte contre le harcèlement scolaire, partage Valérie Volle, conseillère principale d’orientation d’éducation au lycée professionnel Jean Monnet du Puy-en-Velay. Les trois candidates ont alors suivi une formation avec d’autres élèves à Brioude pour connaître les grands axes du sujet. Suite à cette formation, nous avons mis en place un projet pour qu’elles puissent aller dans les écoles primaires pour partager leurs savoirs à des enfants de niveau CM1 et CM2 ».

----Il existe un numéro vert gratuit et anonyme : 3020
L'école peut punir tout élève harceleur, tout élève qui participe au fait d'harceler, tout élève qui est témoin d'un harcèlement et qui ne réagit pas.
La loi s'applique si les parents portent plainte. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à 15 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.-----Décrire le harcèlement scolaire
Ce sont ainsi 26 écoliers de l’établissement Michel Pignol basé à Sanssac-l’Eglise qui ont écouté durant 1h30 l’exposé de Perparimé Halili, Rinésa Sylejmani et Maud Vernet, sur ce fléau installé dans nombre d'établissements scolaires en France. « Avec la directrice de l’école, les lycéennes, les écoliers et moi-même, avons fait un brainstorming autour du mot Harcèlement scolaire, explique Valérie Volle. Nous avons débattu et tenté de saisir le savoir des enfants sur le sujet. Et nous avons été étonnés de voir à quel point les CM1 et CM2 étaient déjà sensibilisés au problème grâce au travail en amont des enseignants et sûrement des parents ».

« Le harcèlement quelle que soit sa forme est un acte grave »
Les élèves ont visionné cinq vidéos élaborées par le site Les petits citoyens et conseillées par le Rectorat. L’influence, Laissez les filles, La mise à l’écart, Le cyberharcèlement, et Stop au silence ont été les points développés suite à la présentation des courts métrages d’animation. À travers ces vidéos, les écoliers, réunis en binôme, devaient ensuite donner leur sentiment en utilisant des pancartes émogis représentant la peur, la joie, le dégoût, la tristesse et la colère. « Chacun devait expliquer pourquoi il avait choisi ce sentiment et ce qu’il avait compris de la vidéo, précise Valérie Volle. Les trois ambassadrices ont aussi présenté un diaporama qui définissait les différentes types de harcèlement possible, les conséquences du silence, les personnes à prévenir en cas de problème, le rappel à la loi et les numéros à contacter ».

----Après les vacances de Pâques, une seconde intervention de Perparimé Halili, Rinésa Sylejmani et Maud Vernet est prévue dans les murs du lycée Jean-Monnet pour leurs douze camarades scolarisés en CAP agent polyvalent de restauration.-----La théorie, c’est bien. La mise en pratique, c’est moins évident.
« Le harcèlement quelle que soit sa forme est un acte grave, souligne Valérie Volle. Nous devons insister pour que les élèves parlent, partagent avec un adulte, qu’ils ne restent pas dans la non-communication et surtout pas seuls avec cette douleur qui peut générer des conséquences dramatiques directes ou sur le long terme au cours de la vie. Les élèves ont paru comprendre le concept encore une fois grâce à la sensibilisation des enseignants. Mais la mise en pratique à l’école ou dans n’importe quelle autre structure ou situation sera peut-être plus compliquée à établir. Mais si des ambassadrices telles que les trois élèves de Jean Monnet se mobilisent un peu partout pour décrire cette calamité, alors c’est déjà une avancée majeure pour commencer à l’enrayer ».

Nicolas Defay

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