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Coubon : la guerre des tranchées déclarée ?

, Mise à jour le 26/11/2020 à 19:24

"La mairie de Coubon a fini par mettre ses menaces à exécution", constate le collectif des usagers de la Coursière. En effet, ce mardi, le maire, Adrien Defix, a donné l’ordre de creuser une tranchée de 50 cm de large sur 50 cm de profondeur pour empêcher les citoyens des communes « d’en haut » d’emprunter la coursière. La veille un tas de terre avait été déposé en travers de la limite des deux communes.

Rappel des faits
La Coursière est bien un chemin communal mais pour les habitants de Chadron, il y a un souci d'appellation puisque l'axe est goudronné. Situé aux trois quart sur la commune de Coubon et un quart sur Chadron, la situation du chemin, vieux de 32 ans, divise.
À l'origine, il a été créé pour rapprocher les communes de Saint-Martin-de-Frugères, de Salettes, d'Alleyrac et de Chadron de l'agglomération ponote. Un arrêté a été pris le 17 juillet par le Maire coubonais interdisant la circulation à partir du 1er septembre prochain.

----"Cette route n'est pas empruntée par les habitants de Coubon mais par ceux des communes voisines qui privilégient cet axe pour une pseudo économie de temps or ce temps a été chronométré par le Maire de Chadron, il est estimé à 1min45", explique Adrien Defix.-----"Ce chemin n'est pas calibré pour recevoir une circulation intense ou de véhicule de fort tonnage"
Les riverains ont choisi de créer un collectif le 13 août dernier pour se faire entendre et ont lancé une pétition. Ils déplorent : " Il y a un petit gain de temps de deux ou trois minutes et de presque deux kilomètres avec la Coursière mais surtout, en la fermant, on nous éloigne également des commerces, des services... La décision a été prise unilatéralement, ce n'est même pas passé devant le Conseil Municipal de Coubon ". Trois réunions ont tout de même eu lieu entre les deux mairies.
Le Maire de Coubon, Adrien Defix, nous avait déjà expliqué sa décision de fermer ce chemin : " C'est un chemin communal dont l'utilisation a été privilégiée un temps à cause du mauvais état de la départementale 37. Cette dernière a été refaite. Ce chemin n'est pas calibré pour recevoir une circulation intense ou de véhicule de fort tonnage, il a une déclivité trop importante. Il avait été abimé, nous avons investi pour le remettre en état et limité le tonnage à 3,5 tonnes. Ceci n'a pas été respecté ".

Rendre la Coursière utilisable aux véhicules de forts tonnages coûterait 200 000 euros
Découvrant la tranchée creusée ce mercredi, le collectif des usagers est consternée par "le dédain avec lequel le premier magistrat de Coubon semble considérer les utilisateurs de cette route". Depuis l'arrêté du 1er septembre, des usagers prônant la désobéissance citoyenne continuaient de passer par cette route afin surtout "d’éviter les tournants de la RD37 ainsi que les nombreux camions qui l’empruntent", considérant de ce fait qu'elle était "dangereuse".
Le maire de Coubon nous avait confié : "pour  rendre la Coursière utilisable par des véhicules de forts tonnages, la facture s'élevait à 200 000 euros environ. Il y a également un non respect de la vitesse notamment à l'arrivée dans le village de Dempeyres. Il y a de nombreux accidents l'hiver : entre cinq et dix en moyenne. Cette décision a été prise sur proposition du Maire de Chadron au cours d'une réunion. C'est une décision conjointe des deux communes".

Le maire de Chadron proposait de mettre la Coursière en sens unique
Le Maire de Chadron, Michel Mouillaud, nous avait contacté suite à notre précédent article (lire) pour préciser : " Je n'ai pas accepté la fermeture de la route. Je respecte les craintes liées aux coûts mais mon idée, c'était de mettre la Coursière en sens unique. On pouvait ensuite faire un bilan sur le coût, la fréquentation... Cela aurait été plus pédagogique et une méthode progressive pour que les gens apprennent à ré-utiliser la route départementale ".

----Fort d’une pétition de près de 1 000 signatures à ce jour, selon ses dires, le Collectif des usagers de la Coursière « compte bien porter l’affaire devant les juges ». Une réunion a lieu ce mercredi soir à 20h30 en mairie de Chadron pour communiquer avec les usagers de la suite à donner à une telle situation.-----"Quelle sera l’étape suivante ? Un pont levis ? Des mines ? Un canon ?"
Le collectif des usagers de la Coursière trouve "la ténacité de la municipalité disproportionnée" et se demande si "les élus n'en ont pas fait une question personnelle". Les usagers se demandent "quelle est la vraie raison d’un tel acharnement" et assurent "en haut de la coursière ces derniers jours, c’est la consternation devant tant de détermination".
Le collectif ponctue son communiqué non sans ironie : "quelle sera l’étape suivante ? Un pont levis ? Des mines ? Un canon ? Ou plus simplement comme certains conseillers coubonnais l’ont laissé entendre lors d’une réunion : décaisser le goudron sur une grande partie de la coursière ?".

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