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Apprentissage : un printemps frileux mais un été fructueux

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

Déjà en juin dernier, une crainte se profilait à l'horizon : voir les contrats d'alternance chuter l'année prochaine, beaucoup de PME (petite et Moyenne entreprise) et TPE (très petite entreprise) ayant été affaiblies par l'épidémie de coronavirus.
Les futurs apprentis profitent généralement de la période allant de mars à juin pour organiser leurs stages de découverte en entreprise, pendant les vacances scolaires notamment, pour confirmer leur projet professionnel. Pour les entreprises aussi, cette période est souvent une aubaine qui leur permet d'évaluer les candidats potentiels à un contrat d'apprentissage.
"Cette année, on n'a pas pu faire tout ça", déplore le directeur de l'IFP (institut de formation professionnelle) de Bains Ahmed El Ati Allah, "beaucoup d'entreprises avaient fermé et n'ont procédé qu'à une rouverture progressive".

Des contrats signés tardivement mais des effectifs à peu près constants
Finalement, les contrats sont bien au rendez-vous, mais avec un décalage. Les stages n'ont pu être effectués que sur les mois de juin et juillet car "les entreprises avaient besoin d'être rassurées avant de se projeter dans un contrat d'apprentissage". Finalement, l'activité est plutôt bonne et les importantes aides de l'État les ont confortées dans la perspective de prendre un apprenti, avec des sommes allant de 5 000 à 8 000 € par an et par apprenti. Mais les entreprises ont attendu la sortie des décrets pour débloquer les contrats d'apprentissage. 
"On a pris du retard par rapport à une année habituelle, où la plupart des contrats sont signés à la mi-juillet, mais depuis la deuxième quinzaine d'août, on rattrappe une bonne partie du retard", ajoute le directeur de l'IFP43, avec à ce jour 801 contrats d'apprentissage, soit moins 3 % par rapport à la rentrée 2019, sachant que l'on a "des contrats qui entrent tous les jours en ce moment" et que l'objectif est d'atteindre les mêmes effectifs que l'an dernier (829 contrats).

Des secteurs encore frileux avec les mesures sanitaires et la fin du rush touristique
Certains secteurs se sont révélés plus frileux face à l'épidémie de Coronavirus et la chute d'activité qui y est liée. Une trésorerie un peu juste et des mesures sanitaires strictes ont ralenti certaines activités, comme par exemple le secteur de la vente et du commerce. Si la saison a été bonne en Haute-Loire, avec une forte fréquentation touristique, le contexte appelle à la prudence, avec la crainte d'un reconfinement et une saison touristique terminée.
Idem pour le secteur de l'hôtellerie-restauration (18,84 % des apprentis de Bains), avec "une très bonne saison mais un contexte incertain pour les semaines et mois à venir". L'activité devrait en effet être moindre après le rush touristique de l'été et on manque un peu de candidats, si bien que des entreprises ont du mal à recruter.

Esthétisme, coiffure, alimentaire, automobile : des constats divers et variés
L'un des secteurs les plus touchés est celui des services à la personne, avec notamment l'esthétique, où "on a beaucoup de sollicitations d'apprentis mais peu d'entreprises en face", détaille Ahmed El Ati Allah, "le contexte sanitaire allourdit encore plus l'accueil d'un apprenti qui ne pourra que peu exercer en pratique", sans parler du contexte économique avec une activité plutôt en berne ces derniers mois. Le constat est sensiblement le même pour les métiers de la coiffure.
Dans le secteur de l'alimentaire (36 % des apprentis à Bains), "on fait carton plein, ça reste porteur, avec des jeunes motivés et des entreprises qui ont toujours des besoins". On constate aussi une hausse dans les métiers du bois, qui ont "bien travaillé durant le confinement".
Enfin dans le secteur de l'automobile (17,57 % des apprentis de l'IFP43), c'est plus un problème de croisement qu'il souligne : "on a par exemple des jeunes qui cherchent en mécanique et des entreprises qui ont des besoins en carosserie-peinture. On va essayer de leur faire travailler la polyvalence pour acquérir encore plus de chance d'insertion au terme du contrat".

Une très bonne insertion au terme de l'apprentissage
L'insertion justement, c'est l'un des points forts de l'IFP de Bains qui, selon son enquête neuf mois après la formation, comptabilise 39 % d'étudiants dans une activité salariée, 2 % en création d'entreprise et 49 % en poursuite d'études. Seuls 10 % se retrouvent sans activité.
Parmi l'activité salariée, 67 % sont en CDI, 17 % en CDD de plus de six mois, 10 % en intérimaires et 6% en CDD de moins de six mois. Enfin, dans cette insertion professionnelle, on note que 54 % ont été salariés dans leur entreprise d'apprentissage et que 82 % sont restés dans leur métier (contre 18 % ayant changé de métier).

Maxime Pitavy

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