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Accident de l'Ermitage : ''Je ne me le pardonnerai jamais''

mar 19/01/2016 - 15:38 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

Le conducteur de la Golf accidentée le 19 septembre est présenté devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay ce mardi 19 janvier. Il doit répondre d'homicides et blessures involontaires sous l'emprise d'alcool, à une vitesse excessive et par manquement délibéré d'une obligation de sécurité.

CONTEXTE. Les 30e fêtes du Roi de l’Oiseau avaient été endeuillées avec un accident mortel, samedi 19 septembre au matin. Un homme de 31 ans, Frédéric Sestier, et une jeune femme de 17 ans, Mathilde Therond, avaient perdu la vie dans des conditions difficilement explicables. Au cours de l’audience initiale du mardi 24 novembre, le tribunal a accepté de renvoyer l’affaire pour la « juger avec le recul nécessaire ».

Huit jeunes avaient pris place dans la Golf d’un Blavozien de 22 ans pour se rendre dans un établissement nocturne de l’avenue de l'Ermitage. Le conducteur avait 2,33 grammes d’alcool par litre de sang (seuil autorisé 0,5 gramme). Roulant à vive allure, le véhicule était venu percuter un arbre sur le côté droit de l’avenue, sur la commune de Polignac. L’obstacle était ensuite tombé sur la voiture.

>> Le live est à lire de bas en haut.

17h08 Le président du tribunal place le jugement en délibéré jusqu'au 2 février. C'est la fin du live.

17h06 "Je ne me le pardonnerai jamais", déclare l'intéressé à la barre.

16h47 "Ce jeune homme était commercial, il faisait plus de 1 000 km par mois et il avait ses 12 points sur son permis de conduire", développe l'avocate du jeune homme. Le conducteur "veut devenir un homme meilleur et s'est inscrit à une école d'aide-soignant".
Elle conclut : "Je pense que ses juges naturels, c'est sa conscience".

16h41 "Il ne se souvient pas, il est en état de sidération post-traumatique", explique l'avocate de la Défense. Elle revient sur la publication Facebook qui a fait polémique chez les proches des victimes : "Il ne sortait pas depuis l'accident, c'est son colocataire qui allait faire ses courses. Alors quand un de ses amis a réussi à le faire sortir pour aller dans un supermarché, il a posté une photo". Elle revient sur le retentissement des événements : "On a quand même annoncé son suicide deux fois en quatre mois".

16h35 Le ministère public demande 3 ans d'emprisonnement dont un an avec sursis ainsi qu'un sursis mise à l'épreuve de 2 ans. Cette requête est accompagnée d'une obligation de soins psychologiques, de soins liés à l'alcool. Jacques Louvier demande également l'annulation du permis de conduire, l'interdiction de conduire pendant deux ans, celle de repasser son permis de conduire pendant la même période.

16h24 C'est au tour de Jacques Louvier, procureur de la République, de prendre la parole. "On aime comprendre ce qu'il s'est passé. Il faut donner de la raison à ce qui est inconcevable. Malheureusement, nous n'avons pas eu beaucoup de réponses aujourd'hui. Et c'est vrai que cela cadre plutôt mal avec les premières déclarations faites à chaud." Il n'est pas convaincu par l'amnésie du jeune homme, mais choisit de ne pas trancher.

16h12 "Au moment de l'accident, le véhicule était en cinquième vitesse", précise l'avocat d'une mineure, blessée dans le choc. Lui non plus, n'est pas d'accord avec la responsabilité collective. "Il a fait le choix de boire, de prendre sa voiture, de ne pas s'arrêter après avoir percuté un véhicule... Ma cliente n'acceptera pas d'être responsable."

16h02 Un avocat des parties civiles, dont la jeune défunte se désolidarise des autres. Il s'agace à propos des publications sur le profil Facebook du conducteur. "Il faut arrêter avec la responsabilité collective, il n'y a qu'un seul responsable. Avant de monter dans la voiture, quelqu'un lui a dit qu'il ne pouvait pas conduire, mais il ne se souvient de rien !"

15h55 Certains avocats des parties civiles s'accordent à dire que chaque personne présente dans la voiture avait sa part de responsabilité. "La famille de Frédéric Sestier ne veut pas accabler le conducteur", précise l'avocate de la famille.

15h40 "Quand un an jour pour jour, je vois sur Facebook une photo avec écrit 'C'est la sortie'... Vous voyez de qui je parle. Ce soir là, j'ai fini à l'hôpital. Et en décembre, les messages 'Amène la bouteille, j'amène les cigarettes'. C'est insoutenable." La mère de la jeune Mathilde Therond est effondrée.

15h32 "Cela fait quatre mois aujourd'hui que notre vie est devenue un cauchemar", témoigne difficilement la maman de la jeune femme qui a perdu la vie. Les sanglots entrecoupent ses paroles. "Mathide, c'est la fille qu'on rêve tous d'avoir." Les amis de la victime sont en pleurs, eux aussi. "On avait prévu ce qu'on allait lui offrir pour son anniversaire en novembre et finalement, on a amené trois roses sur sa tombe", continue cette maman bouleversée.

15h22 Tout de noir vêtu, le conducteur a les yeux remplis de larmes et encadrés de cernes. "La dernière chose dont je me rappelle, c'est avoir fumé une cigarette devant" le bar de nuit situé en centre-ville du Puy. L'amnésie interpelle les avocats qui essayent de savoir si c'est une réalité ou une "technique de protection".

15h18 "Je donnerais ma vie pour ramener ne serait-ce qu'une seule des victimes", déclare-t-il tristement. Le président enchaîne avec la lecture de sa déclaration : "D'après les gendarmes, j'étais à 110 ou 120 km/h. Je ne comprends pas. L'alcool a dû me désinhiber". Après l'accident, le conducteur a été hospitalisé pour ses blessures puis s'est rendu de lui-même à l'établissement Sainte-Marie, du Puy-en-Velay. "Ce sont des actes impardonnables. Ça serait trop simple de m'excuser", explique le jeune homme, aujoud'hui âgé de 23 ans.

15h15 "Pendant presque trois ans, je n'ai pas fait la fête", précise le conducteur alors que le tribunal lui fait remarquer qu'il est connu pour aimer les soirées. "D'habitude on désigne un 'Sam' (conducteur qui ne boit pas, ndlr)."

15h08 "Il conduisait comme un fou, a déclaré un des passagers lors de son audition, il tapait les trottoirs et une voiture en stationnement". "Ce passager a demandé à sortir, mais vous ne l'avez pas entendu", développe André-Frédéric Delay. Le conducteur, lui, avait déclaré rouler à 50 km/h. La totalité de la déclaration est lue, provoquant l'émotion dans la salle d'audience.

15h05 "Comment peut-on, après avoir passé une soirée à boire, arriver à quelque chose de si déraisonnable, de si stupide ?", interroge le président en rappelant que l'homme décédé se trouvait à l'avant de la voiture et la jeune femme, à l'arrière, sur les genoux d'un des passagers. "Je ne me souviens de rien", essaye d'expliquer le jeune homme de 22 ans. Le conducteur avait été sérieusement blessé à la hanche dans l'accident.

15h L'audience commence par un rappel des faits. "C'est un moment difficile pour vous et pour les parties civiles", souligne le président du tribunal, André-Frédéric Delay.

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