''Tout ce que nous voulons, c'est s'adapter pour que les patients profitent de ce qu'il y a de mieux''

jeu 19/05/2016 - 18:17 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:41

« Il faut que les usagers soient éclairés. » Le passage de la Communauté Hospitalière de Territoire Altiligérien (CHTA) au Groupement hospitalier de territoire (GHT) n’est en effet, pas évident à suivre en théorie. Mais dans la pratique, Jean-Marie Bolliet, directeur du Centre Hospitalier Emile Roux a une façon très simple d’expliquer le changement : « On va faire demain ce que nous faisions déjà ».
En effet, pour prendre l’exemple yssingelais, les médecins ponots s’y rendent depuis 2013. Les patients peuvent bénéficier de seize spécialités en s’épargnant les trajets jusqu’au Puy. En 2015, un premier bilan très positif a d’ailleurs été dressé.
Une organisation par strate
Le GHT officialise le regroupement des hôpitaux du Puy-en-Velay, Brioude, Yssingeaux, Langeac, Craponne-sur-Arzon et, également Langogne. Soit au total, plus de 1 600 lits. « Ce n’est pas une fusion, ni même une pré-fusion, c’est simplement une meilleure organisation, un multiplicateur d’efficacité. » C'est aussi une mutualisation des moyens et une cellule d'achats territoriale qui permettra aux établissements de faire des économies sur les commandes de matériel et de médicaments.
Le GHT s’articule autour des membres fondateurs (les hôpitaux), mais pas seulement. Il prend également en compte les associés (les EHPAD, CCAS du Puy… et des partenaires (les services Soins de Suite et de Réadaptation de Beauregard et du Haut-Lignon…). Les hôpitaux sont classés selon leur niveau : les hôpitaux de proximité où il y a le nécessaire pour les premiers soins, les hôpitaux de référence où il y a quelques plateaux techniques de quelques spécialités et les CHU (centres hospitaliers universitaires) ou CHRU (centres hospitaliers régionaux universitaires) qui regroupent les plateaux techniques de toutes les spécialités. En Haute-Loire, l’hôpital de référence est celui du Puy, lui-même en relation avec le CHU de Clermont-Ferrand et celui de Saint-Etienne. Le but étant d'éviter d'engorger les CHU avec du tout-venant et garder la capacité à faire fonctionner la "machine d'excellence".
Face aux inquiétudes des Brivadois qui préféreraient être rattachés à Clermont-Ferrand, le directeur de l’hôpital a réagi : « Le GHT de Haute-Loire ne doit pas rompre les soins avec le brivadois. Il respectera les partenariats anciens qu’ils ont avec Clermont et Issoire ». Le partenariat pour l’ophtalmologie pourrait même reprendre entre le Puy et Brioude dès le recrutement d’une assistante ophtalmique dans l’établissement ponot.
"Je ne sais pas où est mon carnet de santé, par contre je sais où est mon ordinateur."
Les parcours de soins seront mieux organisés. Les données médicales des six établissements de santé seront mises en commun. Jean-Marie Bolliet voudrait même un suivi plus simple, en numérique. « Vous vous souvenez si vous êtes vacciné contre le tétanos ? Moi non plus ! Je ne sais pas où est mon carnet de santé, par contre je sais où est mon ordinateur. (…) J’aimerais même que les comptes-rendus médicaux arrivent directement dans les boîtes mails des médecins traitants. »
L’accent est justement mis sur le développement de la télémédecine. « Quand un médecin n’est pas disponible, c’est bien d’en avoir un, même sur un écran, qui puisse donner un avis », explique le directeur.
L’hôpital ponot s’est porté candidat pour tester une application mobile « Géocardio » portée par le Samu et l’association Être et savoir. Les témoins d’un malaise cardiaque pourront se référer à l’application pour trouver le défibrillateur le plus proche.
"Tout ce que nous voulons, c'est s'adapter pour que les patients profitent de ce qu'il y a de mieux !" Les modalités du GHT se dessinent avec plusieurs dates butoirs dont une première le 1er juillet prochain pour une mise en place finalisée le 1er juillet 2017.

Emma Jouve

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