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Manifestation mardi au Puy pour sept jeunes adultes menacés d'expulsion

Par . . , Mise à jour le 04/03/2021 à 07:44

Le Réseau éducation sans frontière (RESF 43) soutient Altin, tout juste majeur et qui doit pointer trois fois par semaine au commissariat. 

Exilé du Kosovo depuis sept ans avec sa famille, il est menacé d’expulsion. Avec son oncle de 36 ans, il est convoqué au commissariat demain après le couvre-feu. L’association craint que ce ne soit pour les transférer vers un centre de rétention. Elle en appelle au pouvoir discrétionnaire du préfet et à la circulaire Valls (5 ans sur le territoire, 3 ans de scolarité pour les enfants et apprentissage du Français). En Haute-Loire, cinq jeunes adultes ont aussi des papiers d’identité mais ne peuvent pas travailler faute de titre de séjour.
U
ne manifestation est organisée ce mardi 2 mars 2021 à 16h30 devant la préfecture du Puy-en-Velay.

"La mobilisation pour Madama a révélé les aberrations que vivent les jeunes arrivés mineurs dans notre pays : nous leur opposons un refus de continuer à vivre ici malgré un emploi effectif : pas de place pour eux. Aucune considération pour ces jeunes au terrible parcours.
Si nous avons pu prendre conscience des difficultés des jeunes mineurs isolés, il convient de regarder aussi celle des jeunes arrivés avec leur famille… car pour eux aussi la majorité est signe de graves difficultés.
Pour eux c’est la double peine :
- Subir dans l’enfance la décision et l’exil des parents, devoir s’intégrer dans une autre langue, une autre culture, grandir trop vite
- Se voir refuser brutalement à la majorité, après 5, 6, 7 ans, voire plus,  le droit de rester pour poursuivre leur formation, construire un avenir, 
Sur un plan humain, c’est insupportable, profondément injuste et incompréhensible : quelle est leur faute ? que leur reproche-t-on pour dire « vous n’avez pas vocation à rester sur le territoire français » ? Qui peut accepter cela à 18 ans ?
C’est ce que vit aujourd’hui Altin : il est menacé dans les jours qui viennent d’être expulsé vers le Kosovo, pays qu’il a quitté en décembre 2014. Malgré des demandes réitérées pour un apprentissage, plus récemment pour un travail, il s’est vu assigné à résidence et signe, depuis juin 2020, trois fois par semaine au commissariat de police.
La préfecture n’en est pas à un paradoxe près : elle lui a notifié une assignation de six mois, renouvelée pour six mois encore du fait du contexte sanitaire… (cf pièce jointe en annexe) mais finalement le convoque pour un test PCR le 1er mars avec devoir de donner les résultats le lendemain à 18 heures lors de la signature au commissariat.
Son oncle (36 ans), qui vit avec la famille depuis son enfance,  est astreint au même régime d’assignation avec signature au commissariat. Son horaire de présentation passe de 8h à 18h, après le couvre-feu en même temps qu’Altin. Dans quel but ? Sont-ils réunis pour un départ conjoint vers le centre de rétention ?
Ce même jour le mardi 2 mars, Altin souhaitait accompagner sa maman pour un contrôle post-opératoire à l’hôpital de Clermont-Ferrand. Ce devoir filial lui a été refusé suite à son refus du test. Quelle logique !
Nous souhaitons manifester notre soutien à Altin et son oncle, demander le droit de rester dans notre pays, le droit de travailler, le droit de construire une vie digne. Des pistes légales existent : la circulaire Valls non abrogée (5 ans sur le territoire, 3 ans de scolarité pour les enfants et apprentissage du Français), le pouvoir discrétionnaire du préfet. N’en faisons pas des clandestins !
Trois jeunes majeurs et deux jeunes adultes sont dans le même cas ici en Haute-Loire. Ils ont des papiers d’identité. Seul manque le titre de séjour leur permettant de travailler.
Nous sommes quotidiennement témoins d’un terrible gâchis humain et social alors que ces jeunes sont prêts à rendre à la société ce qu’elle a investi dans leur scolarité.
Le 21 février 2021 à Nantes, devant des élèves de l’Institut Régional d’Administration, le président de la République a souligné « l’importance de ne pas être assigné au milieu social ni au milieu où on est né… sinon la nation se désagrège… car ce n’est pas la promesse républicaine ».
Puisse ce discours arriver jusqu’aux instances départementales.
Nous réclamons des mesures de bon sens qui seraient la preuve que le message de ces jeunes, de leurs éducateurs et enseignants, de leurs employeurs et formateurs a été entendu.
Changeons de regard envers l’étranger, réfléchissons à l’utilisation des fonds publics, donnons leur le droit au travail, à l’autonomie et à une citoyenneté responsable.

Pour toutes ces raisons, et devant le danger d'une expulsion inique, nous vous appelons nombreux à un rassemblement devant la préfecture mardi à 16h30."