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Grimp : A l'entraînement au cirque de Boutières avec leurs homologues Ardéchois.

Par . . , Mise à jour le 24/04/2021 à 00:00

Exercices de secourisme et opération de communication  au départ du parking de la croix de Boutières pour le GRIMP (Groupement D’intervention En Milieu Périlleux ) de Haute-Loire en collaboration avec celui d'Ardèche étaient inscrits au programme de ce samedi 21 Janvier 2021 pour les pompiers spécialisés venant des deux départements limitrophes de cette zone du cirque naturel propices à ce type de démonstration de savoir-faire.

Dès qu’ils le peuvent, les hommes du groupement d’intervention en milieu périlleux s'entraînent dans toutes les conditions climatiques possibles et sur les terrains les plus différents. Le climat du massif du Mézenc en alternant conditions acceptables et rafales de vent glacial aura offert ce samedi, des conditions propices aux démonstrations de savoir-faire et à la confection de belles images.

Coopération de longue date entre les Grimp de Haute-Loire et d’Ardèche

Chaque année, l'équipe du GRIMP 43 organise un entraînement hivernal avec ses homologues Ardéchois afin de partager de l’expérience et de se rencontrer en vue d’atteindre une efficacité maximale lors des situations réelles. En retour, les Ardéchois proposeront à une autre date des situations de secours en spéléologie aux sauveteurs de Haute-Loire qui n’ont pas beaucoup d'occasions d’exercer sous terre.

Un terrain de jeu magique en hiver comme en été Photo par Th Chabanon

Les secours en milieu naturel ne répondent pas aux règles administratives des secouristes sur route

Il faut comprendre que si sur les routes, ce sont les limites administratives qui définissent la zone opérationnelle des SDIS, en chemin, en forêt et en pleine nature, c’est la notion de proximité qui prévaut.

“Toute la zone du cirque de Boutières, bien que située en Ardèche, est une zone défendue par les pompiers de Haute-Loire car, en cas d’appel, nous serons toujours les plus proches pour intervenir dans ces zones difficiles d’accès. C’est donc nous qui serons sollicités en premier par le centre de régulation. Par exemple, si un randonneur ou un skieur comme dans les exercices d’aujourd’hui s’égare, c’est le 15 Ardéchois qui répond mais la régulation ardéchoise va nous demander à nous d’intervenir en premier avant d’envoyer des renforts à eux si besoin. Par contre, s’il y a un accident de circulation sur la route de Borée, ce sont les pompiers d’Ardèche qui sont compétents. On travaille donc souvent côte à côte” explique l’adjudant Crespe du CIS du Monastier. C’est lui qui a imaginé et mis en scène les trois scénarios d’accident proposés aux équipes mixtes ce samedi matin.

La formation complète d’un pompier du Grimp demande au moins cinq ans

Les hommes d'interventions en milieu périlleux doivent suivre une longue formation avant de pouvoir être pleinement opérationnels. Amenés à intervenir sur leur territoire, après un tronc commun du secours en milieu périlleux, ils seront amenés à se spécialiser dans des domaines plus spécialisés qui engageront d’autre techniques et d’autres compétences en fonction du milieu naturel dans lequel ils seront amenés à intervenir.

En Ardèche, c’est la spéléologie, l’escalade, le secours en eaux vives qui sont abordés au cours de ces années de formation complémentaire” explique ce pompier  venu s’exercer depuis Vallon Pont d’Arc. “Il faut environ 5 ans pour aller au bout du cursus”. 

Connaître tous les milieux d'intervention possible.

Le Grimp de Haute-Loire revient tout juste de trois jours d'execrcices dans le massif des Bauges où il a dû faire face à des difficultés encore différentes, liées à l’altitude ou à un terrain inconnu. Ce terrain, il faut apprendre à le lire avant toute chose, car les interventions engagent le plus souvent d’abord des capacités de recherche de victimes. “Quand on est dans une zone qu’on ne connaît pas, on fait beaucoup de cartographie” explique l’adjudant Crespe. “ Ici ” poursuit-il “ je suis un peu comme dans mon jardin, je connais les chemins et les sentiers par cœur. Je peux presque imaginer les dangers qu’a pu rencontrer un imprudent qui a besoin de secours.” 

Photo par Th Chabanon

“Entraînements difficiles, Guerre facile” telle est la devise au Grimp

Ces entraînements en conditions réelles demandent aux équipes de s’adapter à la réalité du terrain, mais surtout à celle du climat.
Dans des situations comme ce matin, avec un ciel couvert et des rafales de vent, il n’est pas question de faire intervenir un hélicoptère. Les treuillages vont devoir se faire à la main et les transferts des blessés en civière” explique l’adjudant Mestre qui a préparé les trois exercices.
 

Pour la presse et pour les officiels

Ce samedi matin, les exercices ont été situés dans des zones volontairement accessibles. Les civils peuvent se mêler aux professionnels, qui de leur côté font preuve de patience et ne rechignent pas à répondre aux questions les plus idiotes avec beaucoup de patience et de pédagogie.

 

La première zone d’exercice se trouve en contrebas de la D 400 qui est la route non déneigée qui mène à Borée. Elle est inaccessible en voiture classique, mais pas au véhicule chenillé spectaculaire dont est doté le centre de secours du Monastier.
Le deuxième site est situé à la roche des Cuzets qui est accessible par un chemin enneigé, mais bien tassé, à moins de 800 mètres du parking de la croix de Boutières. 

le panorama est exceptionnel sur le cirque de Boutières depuis ce point de vue sécurisé Photo par Th Chabanon

Seul le troisième site dit de la cascade est un peu plus excentré. Il faut bien garder un peu de mystère !
Habituellement, ces hommes interviennent, même à l'entraînement, dans une plus grande discrétion et dans des conditions de réalité encore plus difficiles comme nous l’a confié un des pisteurs basé à la maison forestière. Aujourd’hui, c’est une opération de publicité en quelque sorte.

La chenillette du Monastier, un véhicule atypique mais très efficace

De fait, le parking de Boutières est rempli de véhicules rouges et il présente la panoplie des véhicules spécialisés dont la fameuse et spectaculaire chenillette du Monastier que nous avons pu tester en vrai, avec le même plaisir que celui qu’aurait eu un môme de 10 ans. 

intérieur d'un véhicule pompier Photo par Th Chabanon

Il y a plein de boutons dedans, une radio qui crépite des consignes inintelligibles au commun des mortels, un pare-brise chauffant comme celui qui équipe les chasse-neiges et une rampe de feux à leds qui peut éclairer une scène d’accident comme en plein jour ou, au besoin, pourra constituer un point de repère vu du ciel.
Ce véhicule peut intervenir dans une belle épaisseur de neige sur tout type de chemin et de piste enneigés. Ces chenilles viennent remplacer les roues d’été dans un effort qui demande au plus une heure, même en extérieur. Les chenilles plastiques qui l’équipe sont d’abord destinées à des environnements sablonneux. Elles peuvent être rangées dans une remorque de façon à permettre au véhicule de se déplacer rapidement sur la route. Il y a quelques années, l’engin avait été pré-mobilisé dans cette configuration pour une intervention en Charente, mais n’était finalement pas parti.

Véhicule digne d'un Mad Max sibérien Photo par Th Chabanon

Ce samedi 23 janvier 2021, pas de situation nocturne au programme, les exercices auront pris fin vers 16h30 afin que les Ardéchois d’en-bas puissent rentrer dans de bonnes conditions.

Nous aurons retenu que dans toute situation, c’est la répétition des situations à l'entraînement qui permettra, le jour venu, d’être le plus opérationnel possible et donc de préserver des vies.
Il faut aussi considérer que la prudence, la prévoyance et l'auto responsabilisation des citoyens est la deuxième clé de notre sécurité. L'enchaînement des hélitreuillages de la cascade de la Beaume près de Solignac sur Loire durant l’été 2020 (cinq sorties) en est une démonstration par l’absurde.

 

T.C.