Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Com d’agglo : Le Retour du reliquaire de Chamalières

, Mise à jour le 16/02/2021 à 17:00

Le vote de crédits en vue de l’acquisition d’un joyau de l’art médiéval de Haute-Loire, un reliquaire du XVème siècle est sans doute  la grande annonce qui a été faite vendredi soir au conseil de la Communauté d'agglomération.

Malgré la crise économique, les investissements en matière de culture n'ont pas été absents de l'ordre du jour du conseil du 12 Décembre 2020. La décision la plus emblématique est passée un peu inaperçue. Le musée Crozatier porte le projet d'acquisition d'un reliquaire fabriqué par des artisans joaillier du Puy à la fin du XVème siècle. Ce coffre de métal précieux confectionné par des orfèvres locaux abritait une relique de toute première importance qui assura le rayonnement du prieuré de Chamalières et de l'abbaye du Monastier dont il dépendait, à savoir, un des quatre clous avec lequel Jésus aurait été crucifié.

L'histoire mouvementée du reliquaire du saint Clou de Chamalières
Ce clou, qui avait été dérobé/rapporté depuis Arles par l'abbé Dalmace de Beaumont, abbé de St Chaffre et prieur de Chamalières, fut reconnu pour avoir ses pouvoirs thaumaturges. Le vicomte de Polignac avait, en effet, retrouvé la vue lors d'un pèlerinage au prieuré.
C'est pour ce miracle que Charles Armand de Polignac a fait la commande d'un coffret et qu'il en fit don à Chamalières le 1er Juin 1481 (ou 1487, les informations dont nous disposons divergent sur le dernier chiffre).
La dernière fois qu'il était apparu sur la place publique, c'était à Londres en 2005 chez Sotheby's ou le conservateur du musée Crozatier d'alors, M. Gilles Grandjean s'était porté acquéreur pour un montant de 85 000 euros pour le compte du musée . L'enveloppe prévisionnelle n'avait pas suffi alors pour que le reliquaire revienne au Puy. Il avait (sans doute) une nouvelle fois rejoint une collection privée.

Vendu au début  du 19ème siècle, le reliquaire était réapparu sur le marché londonien en 2005

On lit à propos du reliquaire dans le résumé d'une réédition par les cahiers de haute-loire d'une étude de l'abbé H. FRAISSE (Tablettes historiques de la Haute-Loire parues en 1870)  "il a été vendu au début du XIXe siècle avant de réapparaître en vente à Londres, chez Sotheby's, le 8 juillet 2005".

Cette année, le reliquaire est encore réapparu sur le marché londonien, mais chez Christie's cette fois
Le prix de l'objet n'est en revanche, cette fois, pas soumis aux aléas du marché des enchères. Il est de 135 000 euros.
La Communauté d'agglomération a proposé de co-financer son acquisition pour 25%.
"Il s'agit là d'une pièce réalisée par les ateliers d'orfèvrerie du Puy à la fin du XVème siècle, sans doute, la plus ancienne connue" avance le président Michel Joubert.
Le reste du financement serait assuré par le département, la fondation du patrimoine et l'Etat via le ministère de la culture.

Une pièce rare au point qu'on n'en trouve qu'une seule image sur le Net
Rares sont les personnes qui ont pu voir l'objet depuis, sans doute, des décennies, au moins parmi la communauté scientifique de Haute-Loire. La précédente offre de 2005 avait d'ailleurs été formulée par téléphone par le conservateur Grandjean.
Une photo en a été publiée par les cahiers de la Haute-Loire.

Reliquaire du Saint Clou de Chamalières Photo par Photo traitée par le logiciel letsenhance.io Th C.

On sait quand même que cet objet est authentifié par deux poinçons qui garantissent son origine Ponote... ou Brivadoise.
Selon nos savoirs, il ne circule (au moins publiquement) aucune autre image officielle de l'objet.
Si tout se passe comme prévu, le public de Haute-Loire et le public français tout entier pourra admirer le précieux objet dans les vitrines du musée Crozatier dont il ne devrait plus ressortir avant longtemps.

T.C.

Musée Crozatier expo 2021 en cliquant sur le + ci dessous

L'exposition serpent qui devait se tenir en 2020 et reporté en 2021. Un des clous devrait en être l'exposition de costumes en peau de Vipères porté par Courtol le vipericide et légué par sa femme au musée Crozatier qui les a restauré. Courtol était un chasseur de vipère. Il est mort en 1902 d'une morsure de vipère aspic non soignée car il s'en croyait immunisé. Une subvention complémentaire a été votée ce vendredi soir. Fait du hasard, c'est aussi le moment où l'on reparle d'un autre célèbre vipericide Jean Serpent qui a vécu à Clermont Ferrand à la même époque. L'exposition sera cependant beaucoup plus riche que l'exposition de cette seule pièce et promet de faire la vérité sur ces animaux mal aimés omniprésents dans l'art religieux.