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Yssingeaux

La divagation des chiens peut coûter cher à leurs propriétaires

mar 15/05/2018 - 21:20 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:52

Christine Hacques, sous-préfète d'Yssingeaux, veut sensibiliser les propriétaires des canidés aux risques qu'ils encourent en cas de divagation. Elle rappelle : « un chien n'est plus sous la surveillance de son maître dès lors qu'il en est éloigné de plus de 100 mètres ».

27 000 euros de pertes directes
Anaïs Donnars, qui avait subi en mars 2017 l'attaque d'une trentaine de brebis par trois chiens errants, au sein de son exploitation au Fromental à Saint-Jeures, témoigne :« Mon troupeau a été décimé. Et nous, nous avons été profondément choqués. Nous avons eu 27 000 euros de pertes directes. On a dû être très réactifs. Grâce aux témoignages, nous avons pu retrouver le propriétaire des chiens. Il y a eu un procès ». L'éleveuse soutient : « il faut signaler, et aller jusqu'au bout. Les propriétaires des chiens doivent prendre leurs responsabilités ».

« Une vision d'horreur »
Jacques Roilette, le vétérinaire qui s'était alors rendu sur place se souvient : « c'était une vision d'horreur, un véritable charnier. J'ai dû euthanasier certaines brebis ». Il poursuit : « On est appelé plusieurs fois par an pour des attaques de troupeaux, mais les gens préfèrent ne pas en parler. En général, ils s'arrangent entre eux. Ou ils pensent que cela ne servira à rien et renoncent à signaler. » Le vétérinaire insiste : « Un chien, dans certaines circonstances, peut se révéler être un danger, il faut donc rester avant tout maître de son animal ».

Cinq attaques de chiens en un an
Le maire de Saint-Jeures, André Duboeuf, lui, déplore le laisser-aller des propriétaires : « en 2017, nous avons été confrontés à cinq attaques de chiens errants. Le propriétaire concerné par l'affaire de mars 2017 avait été prévenu, mais  il n'a pas tenu compte des risques encourus ».

La divagation est interdite
Le phénomène des chiens errants est courant. En Haute-Loire, dans les 45 communes qui ont passé une convention avec elle, la fourrière ramasse une trentaine d'entre eux par mois, des chiens bien souvent non-identifiés. « La divagation est interdite, il faut que les gens le sachent. Ils sont exposés à une amende de 150 euros. Souvent, les personnes ne sont pas conscientes des risques », rappelle Christine Hacques.
En cas de danger, le chien peut être euthanasié ou placé en fourrière sur décision du maire. Outre le fait que l'animal doit être identifié et pucé, si son propriétaire ne le récupère pas, ce qui constitue un abandon, il risque une amende de 30 000 euros et deux ans d'emprisonnement.

« Ne pas hésiter à signaler »
Face à ce phénomène, les maires des communes peuvent prendre des arrêtés. La gendarmerie, elle,  a mis en place une main courante, « il ne faut pas hésiter à signaler car il faut tracer l'information », assure le chef d'escadron yssingelais Antoine Soubiran.

Pas non plus de chiens sans laisse en forêt
Sébastien Ouillon, de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), prévient quant à lui, que les chiens doivent être tenus en laisse dans les bois et forêts entre le 15 avril et le 30 juin, durant la période de reproduction du gibier. Les contrevenants encourent une amende de 135 euros pouvant être majorée à 750 euros.
Autant le savoir, la divagation peut donc coûter très cher. En cas d'attaque d'un autre animal ou d'un troupeau ou de morsure d'une personne, aux sanctions administratives s'ajoutent les sanctions civiles et pénales décidées par le tribunal.

M-A.B.


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