Si l'apprentissage était la solution aux difficutés d'embauches?

mar 31/05/2016 - 17:24 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:41

Les services de l’État s’organisent pour aider l’emploi, et surtout les entreprises. A l'occasion d'une rencontre en préfecture, au Puy-en-Velay, Eric Maire, le préfet et les sous-préfètes des arrondissements de Brioude et Yssingeaux sont revenu sur le sujet.
----Quelques chiffres en Haute-Loire
1 022 contrats d'apprentissage signés en 2014-2015
1 077 contrats d'apprentissage signés en 2015-2016 (il reste encore un mois avant la fin de l'année)
196 contrats de professionnalisations signés en 2015
164 en 2016 (les chiffres seront cloturés en décembre)
-----Des freins identifiés et des solutions à chercher
« Nous constatons que des entreprises ont du mal à recruter », explique Eric Maire, préfet de la Haute-Loire. C’est le cas, notamment de certaines entreprises de l’Yssingelais notamment dans le secteur de la plasturgie, c’est également le cas du Pays de Saugues qui organise un Speed-dating pendant le festival Celte pour recruter de nouveaux travailleurs sur son territoire. L'industrie souffrirait d'un déficit d'image d'après les chefs d'entreprise rencontrés par le préfet. L’Etat par son service public de l’emploi de proximité s’est penché sur la question de ces difficultés avec l’aide des différentes chambres du département (de l’artisanat, de commerce et de l’industrie, d’agriculture…). Plusieurs freins ont été identifiés comme la mobilité. « Nous sommes dans un département rural, quand les gens n’ont pas le permis cela peut poser problème pour se rendre sur le site d’une entreprise », développe le préfet. Le deuxième point est celui de la saisonnalité liée essentiellement au tourisme. Puis vient l’emploi des séniors. « Les plus de 50 ans peuvent subir une période de chômage qui entraîne extrêmement de difficultés notamment pour retrouver le chemin de l’emploi », rappelle la nouvelle sous-préfète d'Yssingeaux.
Eric Maire s’inquiète aussi des couples : « Il faut penser à la mobilité des conjoints. Cela concerne beaucoup de cadres qui sont mutés. Il faut chercher des solutions pour les conjoints », explique Christine Hacques, sous-préfète d’Yssingeaux.
----Selfie
Comme pour illustrer cette démarche, une formation CAP cuisine financée par le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes s’est terminée vendredi 27 mai au Greta du Velay. Les neuf stagiaires ont suivi la formation en neuf mois alternant entreprise et centre de formation. Tous ont réussi. Mieux : six ont déjà signé un contrat de travail et un autre ouvrira son propre restaurant le 6 juin au Puy-en-Velay, « Les Aniciens ». Pour célébrer la fin de la formation, les étudiants ont pris un selfie (photo ci-dessus).
-----L'apprentissage, opération séduction
Dans cette logique, la préfecture de Haute-Loire veut promouvoir l’apprentissage et les contrats de professionnalisation avec un accompagnement financier des entreprises. « Chacun y trouve son compte avec ces contrats », insiste le préfet. L’entreprise forme l’apprenti comme elle le souhaite sur une durée de un à trois ans et peuvent bénéficier d’exonération de charges sociales, de crédits d’impôt, d’aides au recrutement (pour les PME), d’aide « TPE jeune apprenti » et d’aides de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées).
Les centres de formation des apprentis (CFA) de la Haute-Loire prouvent que la solution est plutôt convaincante puisque entre 80 et 85 % des apprentis poursuivent leurs études ou trouvent un emploi après leur contrat. Contre moins de 50 % pour les filières professionnelles de l’Education nationale.

Le service public de l’emploi de proximité étudie les dossiers au cas par cas pour tenter de trouver à satisfaire tout le monde.

Emma Jouve

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