Procès reporté ou non : toutes les réactions en vidéo

lun 20/01/2020 - 14:28 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

Comme tous les avocats de la Haute-Loire sont en grève totale, un renvoi a été demandé ce lundi matin pour le très attendu et symbolique procès des incendiaires de la préfecture du Puy-en-Velay. Il a été refusé par le tribunal, qui a jugé que l'audience devait se tenir selon quatre critères.

Pourquoi le report est refusé ?
D'abord, la grève illimitée des avocats empêche le report du jugement dans "un délai raisonnable", a expliqué le Président du Tribunal correctionnel du Puy, ensuite, l'un des prévenus, aujourd'hui en détention provisoire, devrait être relâché dans les jours à venir si le jugement est reporté et le Procureur de la République Nicolas Rigot-Muller avait expliqué, dès l'ouverture de la séance ce lundi matin, qu'il y a "un risque de réitération".
Autre argument mis en avant par le tribunal vellave : le risque de porter atteinte à l'ordre public et même au-delà, à l'État de droit. Enfin, ce procès extraordinaire a nécessité une lourde organisation, aussi bien en ressources humaines (magistrats, avocats, auxiliaires de justice, agents de sécurité...) qu'en infrastructures et logistiques (il faut libérer des salles d'audience, mobiliser des dispositifs de sécurité, etc.).

"Vous avez étudié ce dossier pendant plusieurs semaines monsieur le Président, moi je demande une journée minimum"
Des avocats désignés par le Bâtonnier (qui a précédé le Président du Tribunal avant que d'autres ne soient commis d'office) qui ne connaissent donc pas le dossier, d'une épaisseur magistrale (une dizaine de kilos et plusieurs heures de vidéo surveillance) ont été désignés.
Mais ceux-ci demandent tous un délai pour préparer correctement la défense de leurs clients. Leur demande est restée lettre morte et l’audience a été seulement suspendue, jusqu’à 15h30.
Pourtant, ils avaient demandé à la barre un délai supplémentaire, "d'une dizaine d'heures", affirmait un premier, "le minimum pour préparer ce dossier dans le respect des droits de la défense". Une autre avocate soulignait : "vous avez étudié ce dossier pendant plusieurs semaines monsieur le Président, moi je demande une journée minimum".
La partie civile (défendant les victimes, notamment les policiers blessés) s'est associée à cette demande et le Procureur de la République Nicolas Rigot-Muller a pointé du doigt "une manoeuvre pour empêcher le bon déroulement de la Justice".

Les avocats demandent d'être relevés de leur commission d'office, l'un d'eux va même jusqu'à retirer sa robe
Face à la décision de reprendre l'audience à 15h30, les avocats désignés se sont dits "effarés de cette décision face à l'épaisseur du dossier" et un à un, ils ont demandé d'être relevés auprès du Bâtonnier, estimant "ne pas être en mesure de proposer une défense digne et efficace et en toute connaissance de cause du dossier".
Maître Cédric Augeyre est même allé plus loin : se sentant "démuni", il a carrément quitté sa robe devant les magistrats et il a demandé sa relève de commission d'office.

Toutes les réactions en vidéo
Retrouvez toutes les réactions des principaux protagonistes de cette affaire (avocats des prévenus, désignés, de la partie civile, Bâtonnier et Procureur de la République) en vidéo : 

 

Maxime Pitavy

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