Les forêts de Haute-Loire en danger de non renouvellement

ven 23/10/2020 - 17:05 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

----Importants réservoirs de biodiversité, poumons de captation carbone et filtres pour l’eau, les forêts couvrent 35% du territoire d'Auvergne Rhône-Alpes et sont à 80% privées. La Haute-Loire compte 59 600 propriétaires forestiers.-----C’est pourquoi Fransylva incite l’ensemble des propriétaires forestiers à assurer leur patrimoine, à savoir leurs forêts. Lorsque nous avons contacté Philippe Beignier, le président du syndicat des propriétaires forestiers de la Haute-Loire, celui-ci nous a affirmé que l’assurance utilisée par la plupart des propriétaires est l’assurance de responsabilité civile. « Si un bois tombe sur une voiture stationnée dans un chemin forestier, nous sommes responsables et ce sera la responsabilité civile qui fonctionnera », nous confie-t-il. Lui même a subi des dégâts dans son domaine en 1999 . L'Etat, à l'époque, lui avait alors remboursé la replantation d'arbres.

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L'arrivée de l'assurance patrimoine
Depuis le 1er janvier 2017, les syndicats de l’ensemble des départements travaillent donc sur la nécessité d’assurer l’ensemble des forêts et ainsi pouvoir bénéficier des aides de l’Etat en cas d’aléas. Philippe Beignier annonce que cette assurance patrimoine sortira autour du 16 novembre 2020. Sylvassur est le résultat d'un partenariat entre Fransylva Services et le courtier en assurance Vespieren. À la question de savoir comment ont procédé les propriétaires de forêts victimes de dégâts depuis 2017, il nous répond en ce sens : « C’est au propriétaire de payer ; on dit que c’est la faute à pas de chance ».

Les résineux incapables de s'adapter
Le principal problème reste non pas cette carence d'aides allouées par l'Etat mais le très actuel changement climatique. Lorsque nous interrogeons David Pascal de la Pépinière du Haut-Allier, celui-ci nous affirme que ce problème n’est pas pris en compte puisqu’il y a encore d'innombrables plantations de résineux. Ces essences d'arbres ne sont pas capables de s’adapter à de nouvelles conditions environnementales selon le professionnel.
Et sur la question de l’assurance patrimoine des forêts, il nous répond : "C’est logique de s’assurer, insiste-t-il. Mais il faut se dépécher. Car les dégâts vont forcément s'accentuer non seulement par leur ampleur mais également par leur nombre d'année en année".
M.L.

Pourquoi cette assurance ?
Depuis une quinzaine d’années, les phénomènes climatiques extrêmes s’accélèrent et fragilisent la forêt. "Nous avons de plus en plus de fragilités entre les étés secs, les coups de vents, les coupes à blanc, les insectes et le gibier", explique Michel Rivet, forestier adhérent de Fransylva. Les dégâts causés par des tempêtes, des neiges lourdes ou des incendies "exigent parfois des coupes rases et donc des replantations non anticipées", assure Fansylva qui poursuit : "Or, le renouvellement des peuplements est une opération très coûteuse pour le forestier et les bois issus des coupes rases ou abîmés par des aléas peinent à trouver acheteur. Cela force les forestiers à céder leurs bois en dessous des prix habituels du marché. En conséquence, le renouvellement des peuplements devient une charge puisqu’il est mal compensé par le fruit de la vente des bois coupés".

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